Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini, a déjà dit un grand sage. Mais dans le cas des Sharks de San Jose, et à la lumière de ce que l’on a vu hier après-midi, ça semble bel et bien fini.

Il y a des défaites qui font mal parce que sans appel, parce qu’une équipe a outrageusement dominé l’autre, et c’est un peu le cas ici. En ce qui concerne les Blues de St. Louis, à l’opposé, c’est une immense victoire, presque trop facile, par la marque de 5-0.

Ça fait mal pour les Sharks, oui, et pour plusieurs raisons. Voici que les Blues ont maintenant une avance de 3-2 dans cette série, et ils auront la chance de finir tout ça devant leurs partisans demain soir.

Quelle leçon de hockey, tout de même. En deuxième période, plus précisément, les Blues ont paru en plein contrôle pendant 20 longues minutes et, à ce chapitre, le tableau des tirs ne saurait mentir : 20-6 en faveur des joueurs à la note bleue. Une domination, ça ressemble à ça.

Il faut bien sûr rendre hommage aux Blues, qu’il faut évidemment prendre très au sérieux. Ils ne sont pas là par hasard, et on voit chaque fois ou presque une équipe bien dirigée, intense, qui semble profiter de la moindre chance. 

PHOTO DARREN YAMASHITA, USA TODAY SPORTS

La deuxième période a été particulièrement faste pour les Blues, qui ont marqué deux buts sur 20 tirs.

En plus, quand un joueur comme Jaden Schwartz enfonce trois buts comme ce fut le cas hier, c’est encore plus impressionnant. Vladimir Tarasenko, lui, a réussi au moins un point à chacun des matchs de cette série.

C’est un peu plus difficile de l’autre côté, et il faut maintenant se demander s’il reste quelque chose dans le réservoir des Sharks.

Erik Karlsson, en particulier, n’est de toute évidence plus lui-même (blessure à l’aine, chuchote-t-on entre les branches), et il faut se demander s’il pourra revenir au jeu lors de cette série, lui qui a dû abdiquer à la deuxième période. Le défenseur vedette est ainsi mal en point depuis quelques matchs, lui qui perd ses courses pour la rondelle, perd ses batailles le long des bandes, commet des gaffes, comme ce revirement en première période qui a mené au premier but des Blues, celui d’Oscar Sundqvist. Ce n’était pas très joli.

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Les Sharks ont été complètement dominés.

(Puisqu’on y est, au fait : à quand la disparition de cette mentalité du « guerrier » au hockey, celui qui joue héroïquement malgré les blessures ? Parce qu’un joueur qui patine sur une seule jambe ne peut pas faire grand-chose, à part nuire à son club. Mais bon.)

Et comme si ça n’allait pas déjà assez mal comme ça pour les Requins : le capitaine, Joe Pavelski, a dû abandonner lui aussi, après que le défenseur Alex Pietrangelo l’eut solidement frappé. Tomas Hertl a été blessé également, et ça commence à faire pas mal de monde sur la liste des cas douteux en vue du prochain match.

Le grand défi des Sharks, maintenant, sera d’oublier rapidement ce cinquième match désastreux et de se préparer au prochain. Ce qui ne sera pas si facile.

PHOTO DARREN YAMASHITA, USA TODAY SPORTS

L’ailier des Sharks Kevin Labanc ne l’a pas eu facile.

Et pendant ce temps, on le rappelle, les éventuels finalistes qui représenteront l’Association de l’Est, les Bruins de Boston, coulent des jours paisibles dans leur coin de pays en attendant que la grande finale commence. Puisque le début de la finale de la Coupe Stanley n’est prévu que dans une semaine, soit le lundi 27 mai, ça veut donc dire que les Bruins auront passé 11 jours sans avoir à jouer. Tout ça pendant que les Sharks et les Blues continuent à se taper dessus dans le cadre d’une série intense au possible.

La finale n’est pas commencée qu’on peut déjà l’affirmer : avantage Boston.