Parfois, il arrive que l’on remarque avant tout ce que l’équipe perdante n’a pas réussi à faire au lieu de remarquer ce que les gagnants ont pu accomplir. Ce fut l’une de ces fois, hier soir à San Jose.

Oh, bien sûr qu’il faut souligner l’intensité des Blues de St. Louis, qui ont trouvé le moyen de faire 1-1 dans la série avec cette victoire de 4-2 contre les Sharks. Mais ce qui a surtout sauté aux yeux, ce sont ces leaders qui n’ont pas répondu présent dans le camp local.

Le premier nom qui vient en tête est celui d’Erik Karlsson. Quand les Sharks l’ont acquis, c’était sans doute pour des gros moments comme celui-là, où un défenseur de premier plan comme lui peut faire une différence. Mais combien de fois a-t-on vu Karlsson perdre une course hier soir, perdre une bataille à un contre un le long de la bande ?

La réponse, c’est trop souvent, et il faut se demander si le défenseur ne cache pas une blessure. Ça expliquerait bien des choses en tout cas.

L’autre nom, c’est Joe Thornton. On comprend que l’attaquant n’a plus 25 ans, mais ce qu’on a vu de lui est assez inhabituel : en retard sur le but de Robert Bortuzzo, puis coupable d’une mauvaise pénalité lors de la troisième période, alors que le club de San Jose cherchait à obtenir un troisième but pour créer l’égalité.

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Robert Bortuzzo et Robert Thomas

Ce n’est pas ce dont on s’attend de lui, et cela a un peu gâché la performance d’un autre leader chez les Sharks, Logan Couture, qui avait permis à sa bande d’y croire avec une grosse soirée de deux buts.

Il n’y a pas de gros noms du côté des Blues de St. Louis, qui nous rappellent un peu les Bruins de Boston pour cette habitude de se trouver un nouveau héros chaque soir ou presque. 

Cette fois, ce fut au tour de Bortuzzo, un choix de troisième tour des Penguins de Pittsburgh en 2007, qui a marqué le but de la victoire — le premier but de sa vie en séries éliminatoires dans cette ligue ! —, mais qui a aussi bloqué un tir dangereux en troisième période.

Devant le filet, Jordan Binnington, après avoir accordé aux Sharks cinq buts lors du premier match de la série, s’est ressaisi de très belle façon. Pour les Blues, il s’agit probablement de la nouvelle la plus encourageante à émerger de ce deuxième match… mis à part la marque finale, bien sûr.

Alors c’est loin d’être terminé, tout ça. Les deux équipes vont se retrouver demain soir à St. Louis pour le troisième match de la série, et on peut difficilement tirer de grandes conclusions des deux premières confrontations.

Dans le camp des Sharks, il y a toutefois une évidence qui se dessine : Erik Karlsson devra être pas mal meilleur que ça. Un joueur ne fait pas une équipe, mais on voit mal son équipe avancer sans lui.

Prochain match : Sharks c. Blues, demain à 20 h