Alain Vigneault avait trois critères en tête pour trouver son prochain employeur et les Flyers de Philadelphie lui permettaient de cocher les trois cases.

Vigneault, qui célébrera son 58e anniversaire de naissance le mois prochain, souhaitait trouver une équipe qui pourrait rapidement espérer gagner la Coupe Stanley, côtoyer un directeur général qui partage sa vision et travailler pour une équipe de première classe. À ses yeux, les Flyers représentaient la situation idéale.

«Dans ce qui manque à mon "bucket list", je suis allé deux fois en finale, mais il me manque une Coupe Stanley, a dit Vigneault lors d’une conférence téléphonique, jeudi. Après avoir analysé la situation avec les Flyers, je pense que nous pouvons gagner dans un avenir rapproché.

«Quand j’ai rencontré Chuck (Fletcher, le directeur général), nous avons vite fait le tour de la question et j’ai pu ajouter un crochet. Nous avons beaucoup de similitudes dans ce que nous croyons être nécessaire pour avoir une formation gagnante.

«J’ai travaillé pour le Canadien de Montréal, les Canucks de Vancouver et les Rangers de New York, trois organisations de première classe, qui s’occupent des joueurs et du personnel de façon exemplaire. C’est ce que je recherchais et que j’ai trouvé ici à Philadelphie.»

Vigneault a indiqué qu’une autre formation avait demandé la permission aux Rangers de discuter avec lui au lendemain de la conclusion du calendrier régulier. Toutefois, l’approche des Flyers l’a vite convaincu.

L’équipe a annoncé son embauche lundi, faisant de lui le 21e entraîneur-chef dans l’histoire des Flyers. Selon le réseau TSN, il s’agit d’un contrat de cinq saisons d’une valeur de 25 millions US.

Les Flyers ont connu une campagne en dents de scie, compilant finalement un dossier de 37-37-8 pour terminer au 11e rang de l’Association de l’Est avec 82 points. La direction a décidé de faire le ménage avant même les Fêtes, congédiant le directeur général Ron Hextall pour le remplacer par Fletcher. Ce dernier a ensuite montré la sortie à l’entraîneur-chef Dave Hakstol.

L’équipe compte sur un noyau vieillissant à l’attaque avec Claude Giroux et Jakub Voracek. Toutefois, il y a aussi plusieurs jeunes joueurs déjà aguerris au sein de l’équipe, dont les attaquants Nolan Patrick et Travis Konecny, ainsi que les défenseurs Travis Sanheim, Ivan Provorov et Shayne Gostisbehere. Et il ne faut pas oublier le gardien Carter Hart, l’un des espoirs les plus prometteurs du circuit à sa position, selon plusieurs.

Vigneault, qui a remporté le trophée Jack-Adams avec les Canucks en 2006-07, a indiqué avoir suivi la dernière saison d’un œil différent puisqu’il était sans emploi pour une première fois en 15 ans. Il ne voulait toutefois pas se risquer à une analyse très poussée de sa nouvelle équipe.

«La perception est que l’équipe a fait preuve d’inconstance, a mentionné Vigneault. Elle a gagné plusieurs matchs consécutifs, mais aussi perdu plusieurs matchs consécutifs.

«C’est un peu un mélange des situations que j’ai eues à Vancouver et à New York. À Vancouver, j’avais une équipe plus jeune qui graduait ensemble, qui était capable de se développer et à laquelle nous avons ajouté des pièces. Avec les Rangers, c’était une équipe plus vieille, plus aguerrie avec peu de jeunes dans le système qui pouvait se greffer à la formation. Ici, à Philadelphie, si je comprends ce que l’on me dit, c’est un peu le meilleur des deux mondes. Il y a un bon groupe de vétérans qui veut gagner et plusieurs jeunes qui peuvent prendre leur place et nous aider.»

Vigneault côtoie depuis quelques jours les deux principaux acteurs des Flyers qui se sont fait montrer la porte de sortie. Hextall fait partie du groupe de gestion de l’équipe canadienne pour le Championnat du monde. Hakstol sera l’un des adjoints de Vigneault. Toutefois, Vigneault a mentionné qu’il préférait ne pas les embêter en les questionnant sur leur ancien employeur.

Il aura ainsi l’occasion d’arriver avec «l’esprit ouvert et aucune notion préconçue envers le personnel à ma disposition», a-t-il dit.

Vigneault voudra ensuite tirer le maximum du groupe à sa disposition dans l’objectif de réussir là où il a échoué en fin de compte en 2011 avec les Canucks et en 2014 avec les Rangers et soulever enfin la Coupe Stanley.