Dans la défaite des Coyotes 3-1 face aux Islanders de New York hier, Alex Galchenyuk est passé à peu près incognito. Il était sur la glace pour deux buts des Islanders, qui n'étaient pas vraiment de sa faute, mais qu'il n'a rien fait pour empêcher non plus. Il a passé de grands moments dans l'anonymat le plus complet, à patiner en rond, à s'impliquer à moitié dans ses bagarres. Il a honnêtement mieux paru en troisième période, notamment en avantage numérique, ou avec de violents tirs sur réception à 6 contre 5 en fin de match.

«Ce mois raté (au début de la saison) à cause de sa blessure lui a nui, car il était rouillé, a reconnu l'entraîneur-chef des Coyotes Rick Tocchet. Il a connu ses moments. Nous voulons qu'il marque, mais on y va étape par étape avec lui. Il travaille fort, c'est une bonne personne. Il se sent mal de ne pas marquer. Ce mois de blessure lui a fait mal. Il essaie de rattraper le temps perdu.» 

C'est vrai, on l'oubliait presque, il jouait à l'aile gauche hier. Derek Stepan était le pivot du trio complété par Christian Fischer.  

En quoi est-ce pertinent? Parce qu'au moment de son acquisition, le directeur général des Coyotes John Chayka avait mentionné en conférence de presse la capacité de Galchenyuk de jouer au centre comme l'un de ses principales qualités. À l'écouter, c'était presque son premier argument de vente. «Ce sera la décision de l'entraîneur, mais on n'aurait pas fait l'échange s'il n'avait pas eu la capacité de jouer au centre», avait même lancé Chayka en juin dernier. 

Comme de fait, Tocchet lui avait même confié une telle responsabilité en début de saison, entre Lawson Crouse et Clayton Keller.  

«Il est gros, il a un bon tir, et il me l'a demandé aussi, a dit Tocchet pour justifier sa décision. De nos jours, si un joueur vient te voir en te disant qu'il veut essayer, tu lui laisses la chance. Mais je crois qu'il réfléchissait trop. J'ai cru que de le replacer à l'aile l'aiderait à se détendre. C'est la base de ma décision.»

Et qu'en pense le principal intéressé? Il n'a pas été possible d'obtenir ses réactions hier, puisque Galchenyuk a choisi de ne pas rencontrer les journalistes de Montréal qui s'étaient rendus à Glendale pour lui parler. Même si le relationniste de l'équipe nous avait assurés avant le match que Galchenyuk répondrait à nos questions sur sa nouvelle vie en Arizona et qu'il nous avait même dit, tandis que nous attendions dans le vestiaire des Coyotes après le match, que Galchenyuk arriverait d'un instant à l'autre, il n'en fut rien. L'attaquant s'est plutôt éclipsé en douce.

Retour à l'aile 

Galchenyuk a passé une quinzaine de matchs au centre, après avoir raté les sept premiers matchs de la saison. Il a bien fait au début de l'expérience, avant de ralentir. Il a inscrit neuf points au total. Chayka a tout de même préféré procéder à une transaction pour aller chercher un autre joueur de centre. Fin novembre, il a envoyé Brandan Perlini et Dylan Strome à Chicago en retour de Nick Schmaltz.  

Immédiatement, Tocchet a placé Galchenyuk à l'aile de Schmaltz et Keller dans ce qui devait être le premier trio de l'équipe. Et dans ce qui devait être une mauvaise réédition du film Le jour de la marmotte pour Galchenyuk... Tandis que Schmaltz et Keller développaient une chimie, Galchenyuk a été limité à 2 passes en 6 matchs, avant de se blesser de nouveau au bas du corps. 

«Au centre, tu dois réfléchir beaucoup et avec ce moment où il n'a pas joué, il pensait trop à son retour, a dit Tocchet. Comme joueur de centre, dans mon système, tu dois penser beaucoup. Je voulais qu'il réfléchisse moins, c'est pour ça que je l'ai fait, qu'il retrouve son rythme.» 

Tocchet reconnaît toutefois que l'expérience Galchenyuk au centre n'est pas morte et enterrée. Il pourrait la dépoussiérer plus tard dans la saison lorsque l'ancien du Canadien aura retrouvé sa touche de marqueur, celle qui lui a déjà permis de fracasser les 30 buts à Montréal.  

Parce que tout le monde sait ce que Galchenyuk est capable d'accomplir sur une glace. Sauf qu'il n'a que 3 buts cette saison, tandis que Max Domi en compte 14. Au moment d'écrire ces lignes, il y a un gagnant à cet échange.