Un grand penseur a déjà affirmé que la définition même de la folie, c'est de toujours faire la même chose tout en s'attendant à des résultats différents.

La bonne nouvelle pour les partisans du Canadien, c'est que leur équipe a décidé de ne pas faire la même chose cette saison, et de provoquer un vent de changement qui rapporte.

C'était assez évident samedi soir au Centre Bell, lors de la victoire du Canadien face aux Sénateurs d'Ottawa par la marque de 5-2.

Ce que l'on constate, c'est que de plus en plus, les membres importants de cette équipe sont des joueurs qui n'étaient pas là la saison dernière.

En fait, si on compare la formation montréalaise de samedi soir à celle envoyée sur la glace lors du match du 16 décembre 2017 entre les deux mêmes équipes, soit presque un an plus tard jour pour jour, on remarque que neuf joueurs du Canadien ont été remplacés en l'espace d'une année. En incluant Nicolas Deslauriers et David Schlemko, tous deux laissés de côté samedi soir, c'est donc la moitié du club qui a changé par rapport au 16 décembre 2017.

«Il fallait du changement et c'est ce qui est arrivé, a laissé entendre Brendan Gallagher samedi soir. Je peux vous dire que ça n'a pas été du tout plaisant comme saison, mais quand tu vis quelque chose d'aussi mauvais que l'an dernier, au moins tu dois en tirer des leçons. Je crois que c'est ce que nous avons réussi à faire.»

Optimisme

C'est d'ailleurs ce qui frappe après 33 matchs dans le camp montréalais: l'importante contribution des nouveaux.

Ainsi, deux des cinq meilleurs marqueurs du Canadien n'étaient pas de la formation en 2017-2018, incluant le meilleur marqueur du club, Max Domi.

Jesperi Kotkaniemi ne gagnera pas le titre de recrue de l'année, mais son rendement va certes au-delà des prédictions les plus optimistes. Jonathan Drouin, deuxième marqueur du club, n'est pas un nouveau joueur au sens technique du terme, mais en revanche, on pourrait affirmer qu'il est un nouvel homme depuis qu'il a été replacé à l'aile, et il est en voie de connaître la meilleure saison de sa jeune carrière.

Il y a aussi que les nouveaux arrivants ont de toute évidence injecté une bonne dose d'optimisme au reste du groupe. C'est le genre de chose qui ne se retrouve pas dans les feuilles de statistiques, mais c'est le genre de chose qui fait une différence quand même.

«Regarde, on a connu une mauvaise passe au mois de novembre, a fait remarquer Jonathan Drouin samedi soir. À un moment donné, on a perdu cinq matchs de suite. L'année passée, je pense que ça se serait mis à débouler après ça. L'an passé, on perdait deux matchs, et puis ça devenait trois, quatre, cinq ou six défaites de suite. On avait de la misère à s'en sortir. C'est l'un des gros changements par rapport à la saison dernière: là, on s'en sort.»

Il y a aussi le retour de Shea Weber qui y est pour quelque chose. Ironiquement, c'est justement lors de ce match du 16 décembre 2017 contre Ottawa que le défenseur a dû déclarer forfait, pour une absence de presque un an. Mais depuis son retour au jeu le 27 novembre, Weber a eu un impact sur l'équipe et ses résultats. Le Canadien a une fiche de 6-3 depuis cette date, et il a pu atteindre la barre des 40 lancers lors de sept de ces rencontres, incluant une récolte de 47 lancers samedi soir.

Le Canadien conclut sa série de trois matchs à domicile ce soir au Centre Bell avec la visite des Bruins de Boston, avant de prendre la route demain pour trois matchs sur les glaces étrangères avant la pause de Noël.

«Contre Ottawa, contre Boston, ce sont les matchs qu'il faut gagner, contre nos rivaux de division, a ajouté Jonathan Drouin. On comprend toute l'importance de ces matchs-là.»

Le Canadien comprend aussi toute l'importance des changements aux moments opportuns. Jusqu'ici, c'est un peu ce qui change la donne d'une saison que plusieurs croyaient perdue d'avance.