Sur la passerelle de presse, pendant les entractes, les gentils employés du Wild servent toujours une collation aux médias, employés de la ligue, dépisteurs et autres travailleurs qui ont un creux.

La collation d'hier: une poutine, mais dont le fromage en grains était frit. Loin de nous l'idée de nous substituer aux collègues de la section Gourmand, mais c'était délicieux. À défaut d'être santé. Diantre.

Les mauvaises langues se demanderont toutefois s'ils n'ont pas aussi servi cette poutine exposant 2 aux joueurs du Canadien avant le match, tant ils avaient les jambes lourdes.

Le Tricolore a livré une de ses pires performances de la saison, à classer avec le 6-2 à Edmonton et le 5-2 au New Jersey. Cette fois, le pointage était sans appel: 7-1 Wild.

«Une disgrâce», a dit Nicolas Deslauriers. «Inacceptable», selon Shea Weber.

Il y a des choses dans cette défaite qui sautent aux yeux. Le désavantage numérique, qui accorde quatre buts en quatre occasions, en est une. Cette déconvenue est d'autant plus décevante que ce sont précisément ces unités de quatre contre cinq qui ont permis au CH de quitter Chicago avec deux points en banque dimanche.

Le jeu défensif à cinq contre cinq n'était guère mieux, même si les hommes de Bruce Boudreau ont «seulement» marqué deux buts dans ces circonstances, en 54 minutes. Les surnombres et autres occasions de première qualité ont abondé toute la soirée pour le Wild.

Mais il y a un facteur qui saute moins aux yeux et qui devient lourd pour cette équipe : l'avantage numérique. La soirée d'hier en soi n'a pas été catastrophique. Le CH a obtenu un seul avantage numérique; 0 en 1, ça arrive.

Sauf que la marque était seulement de 2-0 Wild quand Eric Fehr a été chassé en milieu de match. Un but, et l'écart était réduit de moitié, et on annulait ainsi le but que le Wild avait marqué une minute plus tôt. À tout le moins, les Montréalais auraient pu retrouver leurs beaux élans du début de la deuxième période, et continuer à croire en leurs chances.

Ce fut finalement tout le contraire. Après 13 secondes d'avantage numérique du CH, c'était 3-0 Wild.

L'avantage numérique affiche maintenant un rendement de 13,5%, le 30e dans la LNH. L'an dernier, malgré l'absence de Weber, cette unité avait converti 21,2% de ses occasions. Cette année, le retour de Weber n'a rien changé : c'était médiocre avant, ce l'est encore maintenant.

«On doit trouver des réponses, et ces réponses sont dans le vestiaire, a martelé Brendan Gallagher. Le pire sentiment, ce serait de savoir qu'on n'a pas les ressources pour améliorer notre situation. Mais on les a. Plusieurs gars ici ont fait partie de très bonnes unités. Mais on n'exécute pas de la bonne façon. Les joueurs doivent comprendre ce qui se passe.»

«Notre avantage numérique n'était pas bon, le désavantage non plus. On n'était pas bons en général. Notre avantage numérique doit être bien meilleur», a ajouté Weber.

Kirk Muller a souvent dirigé d'excellents avantages numériques, et l'embauche de Dominique Ducharme devait servir à insuffler de nouvelles idées dans l'entourage de Claude Julien. Ces entraîneurs devront aider leurs joueurs à relever le défi, car rien ne garantit que la bonne production du Canadien à cinq contre cinq se maintiendra jusqu'en avril.

S'ils peuvent trouver une façon de dupliquer les passes transversales magiques que Mikael Granlund servait à Matt Dumba hier, ce serait déjà ça de pris !

La question de l'adjoint

À l'unanimité, les joueurs ont défendu Antti Niemi. On peut les comprendre; une échappée, un tir dévié, des passes imparables, du jeu mou des défenseurs autour du filet. Tout ça devant un gardien habitué de jouer tous les 10 jours, qui était cette fois inactif depuis 17 jours. Plaidons les circonstances atténuantes.

N'empêche: avant ce match, Niemi présentait une moyenne de 3,62 et une efficacité de ,893. Ces chiffres sont maintenant de 4,14 et ,876. Ça ressemble beaucoup plus au Niemi qui ne faisait plus l'affaire à Dallas, à Pittsburgh et en Floride qu'à celui qui a relancé sa carrière à son arrivée à Montréal. Le contraste était d'ailleurs manifeste quand Carey Price l'a remplacé pour les 14 dernières minutes, limitant les dégâts derrière une défense toujours aussi brouillonne.

La position de gardien numéro deux n'est plus une force chez le Tricolore. Pour une solution, il faut se tourner vers l'externe, car à Laval, Charlie Lindgren se cherche.

On ne cesse de répéter que Price, vu son lourd dossier médical, doit être limité à 55 ou 60 matchs. L'auxiliaire est donc responsable de 30 % de la saison.

Il était irréaliste de s'attendre à ce que Niemi répète ses exploits de l'an dernier, mais le Canadien a besoin d'un meilleur rendement de la part du gardien numéro deux.

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En hausse: Noah Juulsen

À son premier match en trois semaines, il était le seul défenseur qui jouait dans le sens du monde. Sa grille protectrice ne lui a visiblement pas nui.

En baisse: David Schlemko

On aurait pu mettre plusieurs défenseurs ici. Allons-y pour Schlemko, qui échappe mystérieusement à la rotation des défenseurs qui sautent un tour depuis son retour au jeu.

Le chiffre du match: 20-5

Pointage combiné des trois derniers matchs du Canadien au Minnesota. En faveur de l'autre équipe, évidemment.