Deux mots revenaient chez les joueurs du Canadien de Montréal qui ont défilé dans le vestiaire de l'équipe dimanche soir : « mauvais départ ». Ils auraient aussi pu mentionner Martin Jones, le gardien des Sharks de San Jose.

Jones a bloqué 40 tirs, dont 22 en troisième période, pour mener son équipe vers une victoire de 3-1 dimanche soir au Centre Bell.

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Jeff Petry, avec son 3e de la saison en deuxième période, a été le seul à tromper sa vigilance.

« Il est un bon gardien, c'est certain, a déclaré Max Domi, qui a bien connu Jones pour l'avoir affronté en plusieurs occasions avec les Coyotes de l'Arizona, des rivaux des Sharks dans la section Pacifique.

"Quand vous jouez contre un gardien qui voit toutes les rondelles, il faut lui rendre la vie difficile et espérer marquer un but moins joli. On y est parvenu avec le but de Petry. Mais ça n'a pas été suffisant », a ajouté Domi.

Mais si Domi était prêt à reconnaître les mérites de Jones, certains de ses coéquipiers n'arrivaient pas à expliquer pourquoi le Tricolore a connu un début de match aussi laborieux. Surtout après sa performance contre les Rangers de New York samedi.

De plus, le Canadien s'attendait à affronter à une équipe motivée, après la raclée de 6-2 la veille à Ottawa. Or, avec 7 : 26 à jouer au premier vingt, les Sharks menaient 2-0 et détenaient un avantage de 10-1 au tableau des tirs au but.

« En première période, ils ont plus joué avec l'énergie du désespoir que nous. Ils ont été la meilleure équipe en première mais plus le match avançait, mieux nous avons joué », a analysé Petry.

« C'est quelque chose que nous devons faire dès le départ, a renchéri le défenseur du Michigan. Nous avions une victoire à nos six derniers matchs. Il n'y a aucune raison pour ne pas jouer avec l'énergie du désespoir afin de récolter des points et grimper au classement. »

Pendant que Jones fermait la porte aux hommes de Claude Julien, Brent Burns et Joe Pavelski se sont chargé de l'attaque des visiteurs avec un but et une mention d'aide.

Aidé de Pavelski, Burns a d'abord marqué son quatrième but de la saison, et l'éventuel filet victorieux, au milieu de la première période pendant un avantage numérique de deux hommes.

Burns a ajouté sa 25e aide de la saison sur le but de Pavelski (17e), inscrit avec 4 : 09 à jouer à la période médiane.

Ce fut là un but important, car il permettait aux Sharks de reprendre une avance de deux buts, à un moment du match où le Canadien venait de s'inscrire au tableau quelque trois minutes plus tôt, et semblait destiné à faire tourner le vent en sa faveur.

Justin Braun (1er), au premier vingt, a enregistré l'autre filet des Sharks, qui ont rescapé un périple de cinq matchs à l'étranger après avoir subi quatre défaites consécutives.

Appelé à disputer un deuxième match en autant de soirs, Carey Price a réalisé 26 arrêts, mais il n'a pas réussi à procurer au Canadien une deuxième victoire de suite, un tour de force que l'équipe n'a pas réalisé depuis la mi-novembre.

Dans l'ensemble, Price a offert une solide performance, bien qu'il aimerait peut-être revoir le tir de Braun, décoché d'une quarantaine de pieds.

Il a cependant fait amende honorable devant Marcus Sorensen, en deuxième période, et aussi devant Burns en effectuant un bel arrêt de la mitaine au troisième vingt. Price a toutefois été surpassé par Jones, un gardien de qualité qui se déguise en Martin Brodeur lorsqu'il affronte le Canadien.

Depuis qu'il est passé aux Sharks en 2015, Jones affiche un dossier immaculé de 6-0 contre la formation montréalaise et ne lui a jamais accordé plus de deux buts. Plus impressionnantes encore sont ses statistiques : moyenne de 1,50 et un taux d'arrêts de ,950.

Le Tricolore complétera son séjour de cinq matchs à domicile mardi soir, face aux Sénateurs d'Ottawa, vainqueurs de leurs trois dernières rencontres. Les deux rivaux canadiens se retrouveront jeudi soir au Centre Canadian Tire.

Échos de vestiaire

Shea Weber, sur le fait que le Canadien accusait un retard de 2-0 en première période :

« Nous en avons parlé hier, nous ne pouvons pas essayer de venir de l'arrière à chaque match. Ç'a peut être acceptable une fois de temps en temps, mais c'est arrivé trop souvent récemment. »

Le gardien Martin Jones, sur le travail de ses coéquipiers devant lui :

« Je ne me préoccupe pas du tableau des tirs au but. À mes yeux, ce fut un match beaucoup plus facile à gérer. Ce qui nous causait du tort dernièrement, ce sont tous ces surnombres que nous donnions. »

Andrew Shaw, sur les difficultés à venir de l'arrière dans la LNH :

« Nous avons connu de bons moments en deuxième période et nous avons été excellents en troisième. Mais lorsque vous tirez de l'arrière par deux buts, c'est difficile de venir de l'arrière dans cette ligue. Nous devons avoir de meilleurs départs. »