L'actuel voyage des Sharks de San Jose ne devait pas se dérouler ainsi. Surtout avec le retour tant attendu d'Erik Karlsson à Ottawa en cours de route, qui devait être le clou du spectacle.

Au lieu du scénario de rêve, les Sénateurs ont malmené les Sharks samedi. Et voici maintenant les Sharks avec une ultime chance de sauver leur périple, ce soir contre le Canadien de Montréal.

Les chiffres sont accablants : fiche de 0-3-1 depuis le départ de San Jose. Seulement trois buts inscrits à cinq contre cinq, pas moins de 20 buts accordés. Tout ça pour une équipe qui semble tout avoir pour elle : des vétérans de premier ordre en Joe Pavelski, Logan Couture et Joe Thornton, des jeunes bourrés de talent en Tomas Hertl et Timo Meier (absent ce soir), un excellent gardien en Martin Jones.

Et probablement, sur papier, le « big 3 » défensif de référence dans la LNH avec Brent Burns, Marc-Édouard Vlasic et le nouveau venu, un certain Erik Karlsson. Ce qui rend encore plus troublant que l'équipe soit dans le dernier tiers de la ligue pour les buts accordés.

« À part le match contre Vegas, nous étions dans la rencontre, a dit l'entraîneur Peter DeBoer ce matin. Mais nous avons fait face à de l'adversité et nous n'avons pas bien réagi. Quand tu as des joueurs talentueux, tu cherches parfois à corriger des faiblesses, mais d'une façon individuelle. Nous sommes probablement coupables de ne pas respecter assez notre plan de match. »

Est-ce possible que le fameux retour de Karlsson à Ottawa, où il a été élevé au rang de légende, ait rendu ce voyage encore plus exigeant ?

« Je ne sais pas pour la pression, mais il y avait beaucoup de bruit autour de ce retour. Mais nous n'avons pas perdu pour cette raison. Nous sommes toutefois heureux que cette rencontre soit maintenant derrière nous. »

Plus de Vlasic

Peter DeBoer a reconnu que d'intégrer un phénomène comme Karlsson à une brigade défensive bien soudée représentait un certain défi. Loin de lui toutefois l'idée de s'en plaindre. Il admet qu'il ne voyait pas en son ancienne mouture celle qui allait lui offrir la Coupe Stanley.

Au début de la saison, l'entraîneur avait jumelé Vlasic à Karlsson. Vlasic s'y connaissait bien en gestion de joueur étoile, il avait déjà vécu pareille situation. Il avait joué avec Burns à San José, Shea Weber ou Drew Doughty dans l'uniforme canadien.

Les deux défenseurs ont finalement été séparés, et selon un journaliste de San José, c'est surtout en raison de leurs difficultés à nettoyer le devant du filet. Au dernier match, Vlasic était de retour avec Justin Braun et Karlsson jouait avec Brendan Dillon.

« Il y avait plusieurs facteurs [pour expliquer la séparation de Vlasic et Karlsson], a expliqué DeBoer. Ça ne fonctionne pas comme nous voulions. Au début de l'année, Erik s'adaptait encore à sa nouvelle équipe. Vlasic avait joué avec Braun dans le passé et il a toujours eu une belle complicité avec lui. Est-ce que nous aurions pu être plus patients avec le duo Vlasic-Karlsson ? Probablement que oui. Mais nous voulions un changement. »

Individuellement, Vlasic connaît une saison sous les attentes : un but et 5 aides en 27 matchs, avec un différentiel de-12. Quand on lui demande s'il pourrait en donner plus à l'équipe, le Québécois rétorque du tac au tac que tout le monde peut en donner plus. Évidemment, il refuse de baisser les bras.

« On veut gagner tous les matchs, il n'y a pas une rencontre facile, a dit Vlasic. Tout le monde souhaite battre les bonnes équipes. La semaine dernière, nous étions au premier rang de notre division. Aujourd'hui, nous sommes en troisième position, à trois points du sommet. Si nous nous replaçons avec deux ou trois victoires d'affilée, nous pourrons revenir en tête de notre division. »

Ce qui rend le match de ce soir contre le Canadien d'autant plus important pour les Sharks. C'est l'ultime chance qu'il leur reste d'atténuer le désastre qu'aura été ce périple de cinq matchs.