Parce que le Canadien n'a pas vraiment de meilleure solution, c'est maintenant au tour de Brett Kulak d'aller patiner à la gauche de Shea Weber.

Ce n'est pas exactement comme ça que Claude Julien a présenté la chose, hier à Brossard, mais c'est un peu ce que ça voulait dire. Ainsi donc, Kulak, un défenseur que le Canadien a obtenu des Flames de Calgary en retour de deux joueurs de la Ligue américaine le 1er octobre, est le nouveau partenaire de Weber à bord du premier duo défensif.

C'est quelque chose, pour citer Mario Lemieux.

«Si tu n'as pas de solution, tu dois en trouver une, a expliqué l'entraîneur-chef du Canadien hier. Parfois, il faut jongler avec les joueurs qui sont disponibles.»

Tel un obscur candidat de La voix que personne n'aurait vu venir, c'est donc au tour de Kulak d'aller prendre place sur la grande scène. Qui est-il, au juste? Un type de 24 ans, ancien choix de quatrième tour des Flames (2012), qui a joué dans la Ligue américaine et dans la ECHL avant d'obtenir un poste à temps plein avec les Flames la saison dernière, où il a pris part à 71 rencontres. Cette saison, il a participé à 19 matchs avec le Rocket à Laval avant d'être rappelé la semaine dernière.

En tout cas, Kulak devra être en forme, lui dont la moyenne de temps de jeu en 104 matchs dans la Ligue nationale s'établit à 13 minutes et 24 secondes.

«Les choses changent vite dans cette ligue, a noté le jeune homme hier. Je veux être le meilleur joueur possible. Je n'imaginais pas arriver ici à Montréal et ensuite me retrouver sur le premier duo défensif. Il y a toujours des choses qui changent dans une équipe, et quand une équipe perd des matchs, il y a des changements qui suivent, c'est certain. Je n'ai pas été si surpris de voir où j'étais dans la formation, mais plutôt enthousiaste. Je veux travailler encore plus fort et conserver ce poste.»

Le jeu de chaise musicale à la gauche de Weber se poursuit donc, et il faut en conclure que l'expérience David Schlemko n'a pas été jugée concluante. Weber, lui, affirme connaître un peu Kulak de réputation, sans plus.

«Nous avons plusieurs gars qui peuvent jouer avec moi, il faut juste qu'on développe une complicité, a expliqué le défenseur numéro un. Brett a été bon l'instant où il est arrivé ici. C'est un gars qui possède un bon jeu de position, il fait bien circuler la rondelle et en plus, il est un bon patineur.»

Reste à voir si ça va durer, parce qu'on va se le dire, les chances que Brett Kulak se retrouve à cette place allaient probablement de faibles à nulles il y a deux semaines à peine.

Mais un vieux sage a déjà affirmé que la défaite apporte le désespoir, et le Canadien, qui vit ses jours les plus difficiles de la saison avec cinq défaites de suite, doit bien essayer de trouver des solutions. On peut présumer que le jeune Victor Mete va finir par obtenir sa chance à la gauche de Weber lui aussi, mais ce ne sera pas pour tout de suite, puisqu'il a été rétrogradé dans la Ligue américaine hier.

En attendant, cela signifie que les Rangers de New York, les prochains adversaires du Canadien au Centre Bell demain soir, devront se préparer à un duo Kulak-Weber.

Au moins, le Canadien pourra miser sur l'effet de surprise.

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Byron vise un retour demain

Absent du jeu depuis le match du 30 octobre au Centre Bell contre les Stars de Dallas, Paul Byron devrait être en mesure de faire un retour au jeu demain soir face aux Rangers. En tout, le petit attaquant aura manqué les 14 dernières rencontres en raison d'une blessure dont la nature exacte n'a pas été dévoilée, ni par le Canadien ni par sa nouvelle politique de transparence. À l'entraînement d'hier, Byron complétait un trio avec Jesperi Kotkaniemi et Artturi Lehkonen. «Cette blessure ne m'ennuyait pas les jours précédents, c'est arrivé sur le coup [lors du match contre les Stars] et j'ai su que quelque chose n'allait pas, a expliqué Byron hier. Ç'a été plus long que ce que je croyais.»

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Hudon garde le moral

Il appert que Charles Hudon devra de nouveau sauter son tour, et qu'il devra de nouveau se contenter d'un rôle de spectateur demain soir. Ce serait son deuxième congé forcé en trois matchs. «Je n'ai pas de réponse pour ça, j'arrive le matin et je regarde la formation sur la feuille, a-t-il expliqué hier. Je me donne dans les entraînements comme si je jouais. La confiance n'est pas là, mais le dernier match, ça a bien été, alors je vais bâtir là-dessus.»

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Scherbak n'est pas encore prêt

Avec tout ça, on en vient presque à oublier que Nikita Scherbak n'a pas encore joué un seul match cette saison avec le Canadien, et il faut maintenant se demander s'il aura l'occasion de le faire. Le joueur de 22 ans prend bel et bien part aux entraînements, mais du côté du Canadien, on insiste pour dire qu'il traîne encore une blessure. «Il a reçu le feu vert [des médecins] pour participer aux entraînements, mais pas aux matchs», a expliqué Claude Julien hier. Il ne faudrait pas se surprendre si l'ancien choix de premier tour devait déménager sous peu.