À une autre époque, pas si lointaine, le Canadien était un club purement défensif. Un club bâti à partir de l'arrière, dans le but d'étouffer l'adversaire et de gagner des matchs à bas pointage.

Mais ce nouveau Canadien, mesdames et messieurs, n'est plus comme ça. Non, ce nouveau Canadien a décidé de devenir un club offensif, avec les risques que cela peut comporter.

C'est un peu ce que l'on a vu hier soir au Centre Bell, lors de la visite des Capitals de Washington. Le Canadien s'est engagé dans un autre duel à haut pointage, digne des années 80.

Depuis les hauteurs du Centre Bell où nous sommes situés, cela est assurément spectaculaire et divertissant, mais derrière le banc, on se demande si c'est vraiment ce que recherche Claude Julien, un entraîneur pourtant porté sur la défense. Car c'est ce que son équipe est devenue, et les chiffres ne mentent pas: le Canadien est 27e au classement de la Ligue nationale pour les buts accordés... et 7e pour les buts comptés.

Est-ce bien une bonne chose? Encore une fois, on ne s'en plaindra pas, parce que personne, mais personne, ne peut être contre les années 80 (ni en hockey, ni en mode, ni en musique, d'accord?), mais il faut se demander si le Canadien est vraiment équipé offensivement pour se livrer à de telles pétarades pendant 82 matchs.

C'est long, 82 matchs.

«On n'a pas de problème à marquer des buts cette saison, a expliqué Jeff Petry dans le vestiaire. Mais il nous faut revenir à notre jeu défensif qui étouffait l'adversaire. Un club comme les Capitals, ce n'est pas un club contre lequel on veut s'embarquer dans une guerre offensive. Il faut diminuer le nombre de tirs de l'adversaire, surtout diminuer les chances de marquer de qualité.»

Le problème avec ce monde à l'envers, c'est que la défense du Canadien n'est pas digne de confiance. Dans les gradins du Centre Bell, on voit des visages se crisper chaque fois que messieurs Schlemko ou Benn improvisent avec la rondelle.

Et puis quand tout ce beau monde tombe à cinq défenseurs comme hier soir après la blessure à Noah Juulsen, ça devient carrément hasardeux.

«On a tenté de notre mieux pour garder certains de nos défenseurs contre Ovechkin, mais tu dois utiliser les cinq et faire des mélanges, a expliqué Julien. C'était la partie difficile. On a joué la troisième période à trois trios, et c'est difficile contre Washington de garder le momentum dans une situation comme ça.»

Cette défaite de 5-4 subie en prolongation est donc une défaite somme toute difficile à avaler pour le CH, mais la bonne nouvelle, c'est qu'encore une fois, Carey Price a bien paru. On peut vous dire qu'il n'était pas de super bonne humeur dans le vestiaire par la suite (on devine qu'il n'a pas aimé accorder ce but de la victoire à Lars Eller), sauf que Price, malgré une soirée de cinq buts contre lui, a enfilé presque sans cesse les gros arrêts. Comme s'il redevenait lentement le Carey Price des beaux jours.

Il y a des défaites honorables, et nul doute que celle-là en est une, mais le Canadien doit espérer que le retour de Shea Weber, peut-être d'ici à la fin du mois, pourra permettre de stabiliser une unité défensive qui se cherche trop souvent. Le hockey est redevenu un sport vastement offensif, mais il y a quand même des limites à se lancer dans des 6-5 et des 5-4 tous les soirs.

Surtout pour ce club-là.

Prochain match: Canadien c. Devils, demain soir (19h) au New Jersey



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En hausse: Mike Reilly

Laissé de côté lors des deux matchs précédents, il a répondu de belle façon, notamment avec son deuxième but de la saison.

En baisse: Jordie Benn

Une soirée généralement difficile, et en plus, c'est lors de sa pénalité que les Capitals ont égalisé la marque en début de troisième période.

Le chiffre du match: 10

Avec une aide, Max Domi a maintenant récolté au moins un point à ses 10 derniers matchs.