S'il y a quelqu'un qui peut très bien comprendre ce que Carey Price vit ces jours-ci, c'est Mike Smith.

Non, le gardien des Flames de Calgary ne porte pas un maillot aussi prestigieux que celui de Price, avec un passé qui est lourd à traîner, mais il y a aussi de la pression dans un marché de hockey comme Calgary. Il y a des attentes, et il y a des partisans qui analysent le moindre but pendant des heures et des heures sur les médias sociaux.

Smith a même déjà entendu des applaudissements sarcastiques après un arrêt de routine... «Des applaudissements sarcastiques? Non, il me semble que ce n'est jamais arrivé», a-t-il tenu à préciser hier matin, avec sa bonne humeur habituelle.

Comme Price, le gardien de 36 ans n'a pas été épargné récemment par l'opinion publique, souvent impitoyable. À ses six derniers départs, il a un match de six buts à sa fiche, et un autre de cinq buts.

Alors il comprend très bien ce qui peut trotter dans la tête de Carey Price ces jours-ci.

«Carey [Price], il a fait partie de l'élite mondiale pendant la majorité de sa carrière, tout le monde est au courant de ce qu'il a pu accomplir. Il rencontre de petits obstacles sur son chemin et tout le monde s'y attarde, mais si on regarde sa carrière en entier, il a connu plus de bons moments que de mauvais, et ça, c'est dur à accomplir pour un gardien.

«Tous les gardiens passent par là. Il y a des moments comme ça où rien ne fonctionne, mais les meilleurs gardiens du monde s'arrangent pour que ça ne dure pas longtemps, c'est pour ça qu'ils sont si bons.»

Smith enchaîne avec un vieux cliché, selon lequel la position de gardien est une position où l'essentiel se passe entre les deux oreilles.

«Parce que c'est une position qui est si exigeante psychologiquement... Quand ça va bien, toutes les rondelles te frappent, et quand ça va mal, les rondelles trouvent une façon d'aller dans le filet. C'est comme un joueur qui manque de confiance et qui se met à rater le but. Mais quand ça arrive à un gardien, on le remarque beaucoup plus.»

Préparation

Et comment s'en sort-on, au juste? Comment se replace-t-on quand la rondelle trouve toujours une façon d'aller derrière, quand les partisans vous montrent du doigt et que rien ne va plus?

«Pour moi, ça a toujours été une question de préparation. Dès un jeune âge, on m'a dit de toujours travailler sur mon jeu dès que j'en aurais l'occasion. C'est encore ce que je fais aujourd'hui.

«La clé quand ça va mal, pour moi, c'est de retourner à l'entraînement et de travailler sur mon jeu. La clé, c'est de se remettre à se sentir "gros" devant le filet. Si on est encore ici après toutes ces années, dans cette ligue, c'est qu'on a eu plus de bons moments que de mauvais moments...»

Et enfin, quand on demande à Smith si un gardien qui va mal peut devenir encore plus mêlé dans une ville folle de hockey comme Montréal ou Calgary, il répond assez vite: «Pour un gardien, il y a de la pression n'importe où...»

Le duel de gardiens de ce soir sera intéressant, à n'en point douter...