C'est exactement en raison de matchs comme celui-là, hier soir à Edmonton, qu'il faut mettre un léger frein aux grands élans d'optimisme, aux refrains bourrés de références à des lendemains meilleurs, et pourquoi pas, mettre aussi un frein aux blagues faciles de défilés et de chaises pliantes.

Le Canadien a donc perdu ce match par une marque spectaculaire de 6-2, contre des Oilers qui n'allaient pas très bien (quatre défaites de suite avant la mise en jeu initiale), mais qui ont tout de même le talent que l'on sait. Ça n'allait pas être facile et puis, de toute façon, ça l'est rarement avec cette équipe.

Mais il y a tout de même une vilaine tendance qui se dessine dans ce ciel gris de novembre: le Canadien trébuche trop souvent en défense. Des sept matchs disputés par le CH jusqu'ici depuis le début du mois, six ont été des matchs de quatre buts accordés ou plus. Pire, le Canadien a accordé au moins cinq buts à trois de ses quatre derniers matchs.

Si on recule encore un peu plus loin, on remarque que cette équipe a généreusement offert à l'adversaire au moins quatre buts à sept de ses huit derniers matchs.

C'est rarement une recette gagnante, ça.

«On en a parlé, on ne peut pas s'embarquer dans des matchs à haut pointage et s'embarquer dans des matchs de 6-5 ou 5-4, a expliqué le défenseur David Schlemko, qui ne s'est pas défilé. Il faut corriger ça assez rapidement.»

En effet, et même si on peut présumer que la défense du Canadien aura meilleure mine avec le retour prochain de Shea Weber, il y a cette tendance, cette mauvaise habitude, où c'est chaque défenseur du club qui se permet trop souvent un mauvais match.

Quand ça arrive, il faut évidemment que le gardien soit en mesure de sauver les fesses de ses coéquipiers de temps à autre, mais on va se le dire, ça non plus, ça n'arrive pas si souvent. Pendant que Carey Price tente de retrouver ses repères et de faire le ménage «en haut», Antti Niemi s'est retrouvé avec un deuxième départ de suite, et si le Finlandais a réussi quelques arrêts spectaculaires, il a quand même accordé six buts, dont la moitié des buts qui sont à classer dans la catégorie «mauvais».

C'est vrai que Niemi a souvent été laissé tout seul hier, surtout en troisième, mais soyons sérieux: la dernière grosse performance d'un gardien du Canadien remonte au 27 octobre à Boston.

Alors, est-ce que tout ça est inquiétant? Pas encore, dans la mesure où la saison est encore jeune, dans la mesure où ça va bien finir par se replacer en défense; au fait, le Canadien n'est-il pas allé chercher Claude Julien pour ses stratégies défensives? On peut penser que Julien va finir par trouver des solutions. C'est pour ça qu'il est là, et c'est aussi pour ça que le Canadien lui offre 5 millions de dollars par saison, selon les chiffres qui circulent.

Sans dire que les deux prochains matchs sont une question de vie ou de mort, soudainement, ces deux derniers matchs de ce périple dans l'Ouest canadien deviennent assez importants. Il ne faudrait pas que le Canadien revienne de Calgary demain, puis de Vancouver samedi, avec les mains vides.

Voilà qui minerait le moral d'une équipe qui était très fragile il n'y a pas si longtemps.

Prochain match: Canadien c. Flames, demain soir (21h) à Calgary

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En hausse: Max Domi

Déjà un 10e but pour lui cette saison, et l'un des rares à n'avoir pas fini ce match dans la colonne des moins.

En baisse: David Schlemko

C'est sans doute injuste de voir un défenseur, à son deuxième match seulement de la saison, se retrouver à patiner face au trio de Connor McDavid. Ça a donné ce que ça a donné.

Le chiffre du match: 43

Le nombre de tirs des Oilers.