Pour beaucoup d'observateurs, l'issue du match entre le Lightning de Tampa Bay et le Canadien de Montréal samedi soir au Centre Bell s'est jouée à la suite de la punition imposée à Nicolas Deslauriers. Mais dans un vestiaire comme dans l'autre, il était surtout question des chances de marquer que la formation montréalaise a ratées.

« Nos gars devaient penser que le match commençait à 19 h 30 et non à 19 h ! », a blagué Jon Cooper, l'entraîneur-chef du Lightning, après la victoire de 4-1 de sa troupe.

« C'est dans ces situations que nous avons besoin que le kid [le gardien Andrei Vasilevskiy] se distingue et c'est ce qu'il a fait. Pendant les huit premières minutes du match, nous étions sur nos talons. »

La punition de Deslauriers qui a mené au premier but de Steven Stamkos - qu'elle était méritée ou non - est survenue au milieu de la première période, et non tard au troisième vingt. Et elle n'a pas permis au Lightning de se bâtir une avance de deux ou trois buts, mais bien de ramener les deux formations à la case de départ.

Tout était encore certainement possible pour la formation montréalaise, et ce, même après le but de J. T. Miller avec 3:36 à écouler au premier vingt.

Brendan Gallagher en a parlé après la rencontre.

« Notre riposte a laissé à désirer. Nous allons accorder des buts, ça va arriver. Ce qui est décevant, c'est de la façon dont nous avons réagi. Nous n'avons tout simplement pas répliqué avec assez de vigueur pendant le reste de la période », a déclaré Gallagher.

Il reste que le Canadien a connu un bon début de période médiane au point de dominer l'engagement 17-7 au chapitre des tirs au but. Toutefois, les patineurs montréalais ont gaspillé deux supériorités numériques, dont la première, où ils n'ont pas tiré une seule rondelle sur Vasilevskiy.

« Nous avons bien joué en deuxième, nous n'avons pas marqué et ce n'est pas grave, a fait remarquer Gallagher. Notre déficit n'était que d'un seul but, et nous avions le sentiment que nous allions sortir avec force en troisième. Toutefois, le Lightning a marqué rapidement et par la suite, nous n'avons pas réussi à retrouver notre cohésion. »

Par ailleurs, à la suite du match de samedi, le Canadien a maintenant été blanchi lors de ses 16 dernières périodes avec l'avantage numérique, une séquence qui inclut 15 opportunités. Et lors de ces 15 dernières supériorités numériques, le Tricolore a été limité à exactement 14 tirs.

Son dernier but a été l'oeuvre de Gallagher en fin de deuxième période du match du 23 octobre contre les Flames de Calgary.

Du coup, le Canadien affiche maintenant un taux d'efficacité de 14,3 %, ce qui le laisse dans le dernier tiers du classement général de la LNH, très loin de formations élites comme les Capitals de Washington et les Maple Leafs de Toronto.

« Il nous faut être meilleurs, a admis Gallagher. C'est notre responsabilité de trouver les solutions. Nous avons tout sous la main. Notre préparation est bonne, nous savons exactement ce que les adversaires font en désavantage numérique, mais notre exécution fait défaut. C'est de notre faute. »

Claude Julien devra donc retourner à la table à dessin pour essayer de relancer ce volet des unités spéciales au moment où le calendrier de l'équipe va se corser un peu.

« On essaie. Vous avez pu voir qu'il y a eu des changements de joueurs. Encore là, on va regarder ce qu'on peut faire. La rondelle a bien circulé, mais il faut marquer des buts », a analysé Julien.

Quant à la fameuse punition à Deslauriers, Julien est d'avis que c'est le genre de geste qui peut être toléré lors d'un match, mais pas nécessairement lors du suivant.

« il y a des soirs où les arbitres vont siffler, mais d'autres soirs, selon la situation, on va laisser passer. Ça fonctionne des deux côtés et à un moment donné durant une saison, ça s'équivaut. Je ne crois pas que c'ait été le point tournant. On a eu la chance en deuxième de revenir », a analysé Julien.

Dans l'autre vestiaire, Cooper a rappelé que la LNH et le hockey en général ont changé au fil des ans.

« Dans le but de prévenir les blessures à la tête et les mises en échec par derrière, tout le monde est sur un pied d'alerte. Les entraîneurs sont sur un pied d'alerte, les arbitres sont sur un pied d'alerte. Parfois, de telles mises en échec sont punies, parfois elles ne le sont pas. Mais c'est peut-être préférable d'opter pour la prévention. »