À première vue, Charles Hudon connaît un début de saison fort respectable. Déjà deux buts à sa fiche, un total de trois points en six matchs. Soir après soir, il obtient ou génère des chances de marquer.

Mais il y a une donnée en forte baisse, et c'est une des plus importantes aux yeux des joueurs: le temps d'utilisation. Employé en moyenne 14 minutes par match la saison dernière, ce chiffre s'établit à 9 min 38 s par match jusqu'ici.

Étrangement, malgré cette baisse, il a vu ses responsabilités augmenter lors des deux derniers matchs puisqu'on l'a intégré à l'avantage numérique. Mais il a néanmoins joué à peine une dizaine de minutes mercredi, contre les Blues de St. Louis.

«Je suis là pour jouer au hockey. Le temps de glace, c'est frustrant pour certains, c'est frustrant pour moi aussi. Mais j'essaie de garder la bonne attitude, a indiqué Hudon après l'entraînement d'hier. J'ai mes chances de marquer même si j'ai moins de temps de glace. Je dois juste faire les bonnes choses, être responsable dans ma zone. C'est ce que Claude me demande.»

Hudon refuse toutefois de faire des vagues avec son utilisation. D'abord, parce qu'il sait très bien que les choses peuvent changer rapidement. «Une blessure, quelqu'un qui est malade. Le line-up peut changer très rapidement, rappelle le Jeannois. Oui, mon temps de glace diminue, mais ce n'est pas moi qui décide, c'est Claude. Moi, j'ai juste à faire les bonnes choses pour le forcer à me donner plus de temps de glace. J'adore jouer en avantage numérique, je suis à l'aise, donc je dois juste essayer de garder ma place.»

L'autre raison, c'est évidemment la bonne tenue de l'équipe. «L'équipe va tellement bien, je ne peux pas chialer et changer d'attitude. Je retiens le positif dans une journée et je l'amène pour mon match.»

Depuis deux matchs, Hudon occupe le poste d'ailier droit du quatrième trio, le poste d'Andrew Shaw avant que ce dernier soit ralenti par un virus. Shaw sera visiblement prêt à reprendre le collier demain à Ottawa. Claude Julien aura donc une autre décision difficile à prendre, entre Shaw, Hudon, le vétéran Tomas Plekanec et le nouveau venu Matthew Peca, qui cherche encore à trouver son rythme. À son dernier match, Hudon a obtenu une aide, mais il a aussi écopé de deux pénalités, ce qui n'aidera peut-être pas sa cause.

Un attaquant de trop bientôt

Ça, c'est pour la gestion quotidienne de l'effectif. Mais une autre décision, plus lourde de conséquences, approche.

Le retour imminent de Nicolas Deslauriers provoquera de nouveau un surplus d'attaquants chez le Tricolore. En début de semaine, ce surplus a forcé l'équipe à soumettre Jacob de la Rose au ballottage, et le grand Suédois a été réclamé par les Red Wings de Detroit.

Logiquement, Nikita Scherbak serait le prochain, puisqu'il n'a toujours pas disputé un seul match cette saison. Mais on doute que Marc Bergevin veuille perdre un deuxième attaquant pour rien, dans l'éventualité où un DG adverse souhaiterait parier sur Scherbak.

Un échange n'est donc pas à exclure. En y allant par élimination, on constate vite que les candidats à une transaction sont peu nombreux.

Jesperi Kotkaniemi est intouchable. Brendan Gallagher et Paul Byron viennent d'être nommés dans le groupe de leadership. Tomas Tatar, Max Domi et Joel Armia ont été acquis dans des transactions estivales. Byron et Phillip Danault viennent de signer de nouveaux contrats. Artturi Lehkonen arrive à une phase intéressante de son développement.

Hudon craint-il d'être sacrifié? «Oui, ça peut arriver, c'est la business du hockey, répond-il. J'ai trouvé ça dur de voir Jacob partir, on est arrivés chez les pros en même temps. C'est la business. Des joueurs comme Tomas Plekanec, qui restent dans la même équipe presque toute leur carrière, ça n'arrive pas souvent. Il faut juste vivre avec ça et donner le meilleur de soi.»