C'est jour de match d'ouverture à domicile demain pour le Canadien, contre les Kings de Los Angeles. Comme il n'y a pas de hasard, la rencontre sera précédée d'une cérémonie honorant l'équipe championne de 1993, qui avait justement battu ces mêmes Kings en finale.

Claude Julien a pris un intéressant détour ce matin pour lier sa situation à celle du Canadien de 1993. Il est parti de Jacob de la Rose pour aboutir... à Patrick Roy. Ne quittez pas immédiatement, nous allons expliquer.

De la Rose est de retour à l'entraînement après son congé forcé pour un épisode cardiaque. Son état est réévalué au quotidien, mais sa présence sur glace signifie que tôt ou tard il y aura un joueur de trop dans la formation. Il y a aussi Nicolas Deslauriers, qui a patiné avant ses coéquipiers, qui reviendra au jeu d'ici deux semaines en théorie.

Au sujet des décisions difficiles qui s'en viennent, et qui ont déjà été prises en laissant de côté Tomas Plekanec, Nikita Scherbak et Karl Alzner, Julien avait ceci à dire.

«Je suis un entraîneur qui veut savoir quel groupe de joueurs va former la meilleure équipe. Ça prend un peu de tout. Nous aurons des décisions difficiles, mais j'aime mieux les décisions difficiles que les décisions trop faciles. Ça veut dire que nous avons des options.»

C'est avec cette affirmation, voulant que les meilleurs joueurs ne forment pas nécessairement la meilleure équipe, qu'il s'est revu dans l'exploit de 1993. Pour plusieurs, le Canadien de 1993 était une équipe «qui ne devait pas gagner». Et pourtant, grâce en partie au motivateur exceptionnel qu'était Jacques Demers, la sauce a pris. Patrick Roy est devenu imbattable et le Canadien en est venu à croire qu'il ne pouvait plus perdre en prolongation. Quand Éric Desjardins a créé l'égalité en fin de troisième période du deuxième match de la finale, pendant la pénalité pour bâton illégal à Marty McSorley, on aurait cru que le destin avait fait son choix.

«C'est comme Vegas l'an passé, un groupe de joueurs qui n'était pas supposé gagner, a dit Julien. 1993 ou 2018, ces choses-là existent encore. Ce ne sont pas toujours les meilleurs joueurs qui forment la meilleure équipe, c'est le meilleur groupe de joueurs. Tu as besoin de tout. C'est ce que Jacques avait. On se souvient des victoires en prolongation, Patrick qui épatait tout le monde. Ça fait 25 ans et on s'en rappelle encore. Jacques a fait tout un travail pour convaincre ses joueurs de croire qu'ils pouvaient gagner la Coupe Stanley. Je trouve que c'est bien qu'on les reconnaisse et tu espères toujours que ça va nous inspirer à suivre ce qu'ils ont accompli. En espérant avoir les mêmes résultats en cours de route.»

Seulement 10 joueurs de la formation attendue du Canadien demain étaient nés la dernière fois que le Canadien a gagné la Coupe Stanley. C'est dire à quel point l'équipe est jeune. Mais pour un joueur comme Charles Hudon, même s'il est né un an trop tard pour voir la conquête, ce sera très émouvant de côtoyer les légendes demain.

«C'est gros aussi pour nous dans le vestiaire parce qu'on fait partie de cette organisation-là et on veut suivre le même chemin. J'ai eu Guy Carbonneau comme entraîneur (à Chicoutimi). On se parlait beaucoup, on se parle encore plus maintenant. C'est le fun de le côtoyer, qu'il me donne des conseils. Tu peux t'inspirer des choses qui ont bien été dans cette saison-là. On va se concentrer sur notre match, mais on est contents de les avoir parmi nous demain.»

La séance du jour

Sans surprise, le Canadien gardera sa formation intacte contre les Kings, avec Plekanec, Scherbak et Alzner laissés de côté. Aucun changement non plus dans les trios. Ce matin, le Canadien a travaillé ses relances avec passes transversales, les relances après récupération de rondelle dans le coin, et beaucoup l'avantage numérique.

Claude Julien n'a pas l'intention de changer la nouvelle saveur de l'équipe, même si les Kings ne se laisseront pas faire.

«On va travailler fort demain pour rentrer à l'intérieur, mais avec notre vitesse et notre détermination, on devrait être capables. On ne change jamais notre style de jeu. Ce n'est pas à nous de nous ajuster aux autres équipes.»

Le cas Jesperi Kotkaniemi sera aussi intéressant. Claude Julien a pris la décision de le protéger contre les Penguins de Pittsburgh, pour éviter que des joueurs de centre d'élite comme Evgeni Malkin n'exposent ses faiblesses. Maintenant à domicile, avec le dernier changement, Julien a plus de latitude dans son utilisation du Finlandais de 18 ans.

«On ne doit pas penser qu'il n'est pas capable, il est ici car il est capable. Sur la route, les autres entraîneurs lui opposent les meilleurs trios. C'est à moi de bien réagir. À la maison, je suis en meilleure position, mais d'un autre côté, je trouve qu'il s'en est très bien tiré. Il n'a pas l'air du genre à devenir nerveux. Il aime être ici et il va seulement aller sur la glace et jouer à sa manière.»

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La formation ce matin à l'entraînement

Tatar - Danault - Gallagher

Drouin - Kotkaniemi - Armia

Byron - Domi - Lehkonen

Hudon - Peca - Shaw

De la Rose - Plekanec - Scherbak laissés de côté

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Mete - Petry

Reilly - Juulsen

Ouellet - Benn

Alzner

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Price

Niemi