Sidney Crosby connaît assez bien Shea Weber.

Bien comment? Comme deux joueurs d'élite qui ont partagé le même vestiaire d'Équipe Canada lors des plus grandes compétitions au monde, dans les moments les plus tendus. Ils ont gagné l'or ensemble aux Championnats du monde juniors en 2005, deux fois aux Jeux olympiques, en 2010 et en 2014, plus récemment aussi à la Coupe du monde en 2016.

Jeux olympiques 2014, Coupe du monde 2016, Sidney Crosby portait le C de capitaine, Shea Weber portait le A d'adjoint. Ça prend un bon leader pour en reconnaître un autre. Et si quelqu'un est bien placé pour parler des qualités de meneur du nouveau capitaine du Canadien de Montréal, c'est bien le capitaine des Penguins de Pittsburgh.

«Il sera parfait pour ce rôle, a raconté Crosby, croisé dans le vestiaire des Penguins après une victoire de 7-6 en prolongation sur les Capitals de Washington. Il est dans la ligue depuis longtemps, il comprend la pression et les responsabilités qui viennent avec le C mais ce n'est pas quelque chose qui va le changer. C'est en lui naturellement, c'est un grand leader. Il a joué sur les plus grandes scènes, il a déjà été capitaine (durant six saisons à Nashville), il sera parfait. Il y a de bons leaders, mais il se démarque vraiment. C'est l'un des bons, ça c'est sûr.»

Weber fait le voyage

Weber est du voyage du Canadien à Toronto et à Pittsburgh en ce début de saison, malgré sa blessure qui le tiendra en dehors des patinoires jusqu'en décembre prochain. La raison est évidente: Weber vient d'être nommé capitaine et le Canadien veut immédiatement qu'il impose son style de leadership auprès d'une équipe renouvelée. 

Un style que Crosby a pu voir à l'oeuvre à maintes reprises.

«Quand on fait partie des Équipes Canada, le leadership fonctionne par comité. Tout le monde est capitaine ou adjoint dans son équipe et tout le monde est un peu plus passif quand on se retrouve en groupe. Mais avec son attitude, sa mentalité, il reste toujours calme. Il dit toujours la bonne chose et c'est ce qui est important.»

S'ils ont su gagner ensemble, Crosby et Weber se sont aussi souvent fait face, Weber avec le Canadien ou les Predators, Crosby avec les Penguins. On peut même remonter jusqu'à la Coupe Memorial de 2005 pour voir les Rockets de Kelowna et Shea Weber jouer, et perdre, contre l'Océanic de Rimouski et Sidney Crosby.

Malgré la défaite, Weber avait montré beaucoup de respect envers son rival. Après tout, quelques mois plus tôt, le duo avait permis au Canada de gagner sa première médaille d'or aux Mondiaux juniors depuis 1997. Ça se passait à Grand Forks, au Datoka du Nord, et dès lors, Crosby a reconnu les qualités de leader de son coéquipier d'à peine 20 ans à l'époque.

«Il avait les qualités nécessaires très tôt. Il a le caractère, il est dur, il se tient debout pour ses coéquipiers. Il parle quand il le doit, mais il ne parle pas pour rien, il n'est pas le meneur de claque. Quand quelque chose doit être dit, il peut le dire, et il sait à quel moment le dire. Plus que tout, c'est un bon coéquipier, il s'entend bien avec les plus jeunes et les plus vieux.»

C'est donc officiel, on peut ajouter la voix de Sidney Crosby au concert d'éloges.