Les esprits négatifs interpréteront la nomination de Michael McCarron à titre de capitaine adjoint chez le Rocket de Laval comme le signe d'un joueur associé pour de bon à la Ligue américaine.

Les optimistes affirmeront au contraire qu'il s'agit ici d'une belle manifestation de confiance de l'entraîneur-chef Joël Bouchard envers un joueur dont il veut relancer la carrière.

Bouchard a offert une autre de ses réponses terre à terre, hier, lors d'un point de presse avec une poignée de journalistes présents pour le dévoilement du capitaine, Byron Froese, et de ses adjoints McCarron, Alexandre Grenier, Michael Chaput et Kenny Agostino.

«Je travaille au jour le jour. S'ils sont rappelés, tant mieux. J'ai basé ma décision sur ce que j'ai observé des joueurs depuis le début du camp, la dynamique dans le vestiaire. Je gère le club ici, et Marc est derrière moi. L'an dernier, Byron Froese a été nommé capitaine et il a été rappelé [en début de saison]. Je leur ai dit: "Vous êtes de bons joueurs et de bons leaders. Vous êtes dans la vitrine."»

Joël Bouchard dit croire encore en McCarron, choix de premier tour de l'équipe en 2013, malgré des performances en demi-teinte au camp d'entraînement.

«On s'est parlé dans le blanc des yeux. Il sait qu'il n'a pas été assez bon. Sinon, il serait dans la LNH. Une équipe l'aurait réclamé au ballottage. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas bon. Il a de l'expérience. Il peut être meilleur que ce que l'on voit. De la façon dont il se comporte, sur la glace, à l'extérieur, il méritait le titre d'assistant.»

Bouchard a eu des conversations avec Mark et Dale Hunter, les dirigeants des Knights de London, l'ancien club junior de McCarron. Il jouera au centre avec le Rocket.

«Il n'est pas à des millions d'années-lumière. Il doit être meilleur sans la rondelle, meilleur avec la rondelle. Mais il a une "présence".»

«Projet à long terme»

McCarron est plein de bonnes intentions, surtout avec la confiance que lui témoigne Bouchard.

«La direction de l'équipe m'a dit que j'allais être un projet à long terme quand j'ai été repêché. Quelques années plus tard, j'en entends plusieurs, du moins dans les médias, abandonner dans mon cas. Je suis toujours en période de croissance. J'ai pris un demi-pouce cet été. Je mesure maintenant 6 pieds 6 pouces et demi. C'est fou.»

À sa dernière saison dans les rangs juniors, McCarron a amassé 68 points en 56 matchs à London et Oshawa. Il a remporté la Coupe Memorial avec Oshawa en 2015.

L'Américain a obtenu 38 points, dont 17 buts, en 58 matchs à sa première saison chez les professionnels, à St. John's, mais sa production a chuté à 24 points, dont 7 buts, en 54 matchs à sa troisième année, l'hiver dernier.

«Je suis encore jeune. J'ai 23 ans. Ce ne sont pas tous les joueurs qui auront le profil de Connor McDavid qui fait 10 millions par année à 20 ans», a dit McCarron.

«Il y a des obstacles. J'ai répété aux médias depuis un mois que j'ai eu un bon été, je me sens de mieux en mieux sur la glace. Je ne crois pas avoir pu le démontrer au camp en obtenant seulement deux matchs. Mais on ne me doit rien. Je dois le mériter.»

McCarron a envoyé une flèche à l'ancienne direction la semaine dernière. L'équipe n'était pas toujours prête pour les matchs, et les entraîneurs manquaient de fermeté, a-t-il déclaré. Des propos validés par d'autres sources depuis.

«La philosophie est différente, a-t-il ajouté hier. Joël est engagé avec tous les joueurs. Il vous dit la vérité. Il ne tourne pas autour du pot. Les gars ont besoin de ça. L'attitude des joueurs a changé. L'éthique de travail aussi. Les gars sont plus acharnés dans leur volonté de récupérer les rondelles. Joël a instauré ça en nous. L'ambiance est meilleure. Nous sommes tous emballés en ce moment.»

McCarron voit un parallèle entre Joël Bouchard et les frères Hunter, du moins le cadet, Mark, âgé de 55 ans aujourd'hui.

«Je ne savais pas qu'il était si proche des Hunter. Dale était plus relaxe sur le banc. Mark était plus intense, comme Joël. Je dirais que Joël est très intelligent, un grand esprit de hockey, comme les Hunter. Chacun est différent, mais j'ai besoin d'avoir un entraîneur intense qui vous dit vos quatre vérités. Engueule-moi si je suis mauvais. Et je crois que c'est bon pour tout le monde ici.»

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Un contrat pour Cale Fleury

Le Canadien a finalement fait signer un contrat de trois ans à son espoir Cale Fleury, un défenseur droitier de 19 ans. L'équipe pouvait aussi renvoyer ce choix de troisième tour en 2017 à son équipe junior de Regina, mais a choisi de le garder dans son giron à Laval.

«On l'a évalué au jour le jour depuis le début du camp de développement, a commenté Joël Bouchard. C'est un gros bonhomme qui a du potentiel. Il est très capable de se comporter physiquement dans un match. C'est une bête. Je trouvais qu'il se comportait assez bien sur la glace pour avoir une progression. Il a toujours été capable de s'ajuster même si le calibre a monté.»

Joël Bouchard affirme que le dossier de Fleury n'est pas lié à celui de Simon Després. «Je vais laisser Marc gérer la situation de Simon», a-t-il souligné.

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Du renfort en défense

Joël Bouchard a reçu du renfort intéressant depuis une semaine avec les acquisitions de Gustav Olofsson et de Brett Kulak. Ces deux défenseurs ont passé la dernière saison dans la LNH. Olofsson a d'ailleurs provoqué le départ de Mike Reilly l'an dernier, puisque le Wild jugeait ne pas avoir de place pour les deux au sein de l'équipe. «Je connais un peu Olofsson des rangs juniors avec l'équipe de la Suède, mais sans plus. Avoir su, je l'aurais surveillé de plus près! Il a un potentiel certain.» Olofsson, un choix de deuxième tour en 2013, avait obtenu cinq points en sept matchs au Championnat mondial junior, un sommet chez les défenseurs de son club.

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Byron Froese reste positif

Après avoir disputé 48 matchs à Montréal l'an dernier, Byron Froese, 27 ans, le nouveau capitaine du Rocket, n'a même pas tenu jusqu'à la dernière ronde de coupes au camp d'entrainement. Kenny Agostino et Michael Chaput ont résisté plus longtemps que lui, tandis que Nikita Scherbak, Jacob De La Rose et Matthew Peca le devancent dans la hiérarchie. «Je dois me battre pour un poste chaque année. Je suis ici, je veux seulement apprendre de ce nouvel entraîneur. Il a beaucoup à nous enseigner individuellement et collectivement. Il y a beaucoup de nouveaux visages, de nouveaux entraîneurs, ils veulent nous rendre meilleurs. Ça veut dire beaucoup. Nous sommes tous bien emballés.»

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