Cinq nouveaux venus pourraient revêtir l'uniforme du Canadien de Montréal, mercredi soir, à l'Aréna Scotiabank. Pour deux d'entre eux, le match d'ouverture contre les Maple Leafs de Toronto devrait revêtir un cachet particulier, sauf que ce n'est pas nécessairement ce qui se dégageait de leurs propos.

Dans un premier temps, il y a Max Domi, qui renouera avec un édifice où son célèbre père, Tie, a fait la loi pendant un peu plus de six saisons.

Et il y aura Jesperi Kotkaniemi, qui va enfin réaliser son rêve d'enfance après un camp d'entraînement remarquable, quelque trois mois après avoir été sélectionné au troisième rang du dernier repêchage.

Dans ce contexte, on aurait pu penser que le Finlandais de 18 ans finirait par montrer un peu de fébrilité après la séance d'entraînement du Canadien, mardi matin, à Brossard. Mais non. Il était tout aussi détendu et souriant qu'il l'a montré depuis le début du camp.

Courtois, il s'est même permis de retourner aux journalistes les formules de politesse que ceux-ci lui avaient envoyées en s'approchant de son casier.

«Je pense que ce n'est qu'un autre match de hockey. J'espère que ça va bien se passer», a-t-il simplement déclaré lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il ressentirait des émotions différentes mercredi soir. Et il n'a pas bronché lorsque la question lui a été posée de nouveau quelques instants plus tard.

Kotkaniemi affiche un calme désarmant jusqu'à maintenant. Un calme qui ne passe pas inaperçu dans le vestiaire de l'équipe. Rien ni personne ne semble l'impressionner.

«Je ne sais pas trop s'il sait ce qui se passe!, a savoureusement lancé Phillip Danault, pince-sans-rire. C'est peut-être mieux comme ça!

«C'est un excellent joueur et il est vraiment content d'être là. Je peux vous le garantir. C'est bon qu'il soit calme. Il amène ça durant les matchs et c'est ce qui fait de lui un excellent joueur», a-t-il ajouté, sur un ton un peu plus sérieux.

De son côté, Claude Julien pense que son jeune espoir saisit l'importance de ce moment toujours spécial dans la carrière d'un hockeyeur

«Je suis certain qu'il est conscient de ça, mais en même temps, des fois, ce n'est pas mauvais d'avoir - je vais dire le mot ignorance. Tu sautes sur la patinoire et tu joues ton match sans être trop nerveux, sans trop penser. Encore aujourd'hui, il a l'air d'un gars calme, prêt à faire son travail. J'aime son approche.»

Kotkaniemi a finalement pu discuter avec ses parents après avoir été informé qu'il amorcerait la saison à Montréal.

«Je leur ai parlé hier. Ils sont extrêmement heureux, ils savent que c'est mon rêve. Ils espèrent que leur fils va bien. Je pense que c'est quelque chose d'important pour eux aussi.»

Si tout se passe bien, Kotkaniemi devrait jouer un premier «vrai» match au Centre Bell contre les Kings de Los Angeles, le 11 octobre. Et il est possible que sa maman y soit.

«Je pense qu'elle va venir la semaine prochaine. Ce serait cool», a admis Kotkaniemi.

Pas trop d'anxiété

Dans le cas de Domi, il peut enfin passer à autre chose que de simples séances d'entraînement, après la suspension qui lui a été imposée le 20 septembre pour son coup de poing à Aaron Ekblad des Panthers de la Floride, la veille.

«Je suis très reposé. J'espère que je ne manquerai pas d'énergie!» a lancé Domi en guise de boutade.

Domi est conscient du caractère spécial de cette rencontre d'ouverture. Mais pas seulement pour lui.

«Je pense que c'est un match spécial pour tout le monde. Il s'agit de l'une des plus grandes rivalités dans tout le sport, pas seulement dans le hockey, a rappelé Domi, qui compte deux buts et trois points en deux parties en carrière à Toronto.

«Ils ont une bonne équipe là-bas. Nous savons à quel point elle compte des joueurs de talent. Nous allons devoir être prêts. Ce sera un bon test et j'ai hâte de m'y attaquer.»

Julien aurait aimé voir Domi davantage pendant le calendrier préparatoire, sauf que les circonstances l'en ont empêché. Ce qui importe aux yeux de l'entraîneur-chef, c'est que Domi évite de vouloir trop en faire.

«Je ne voudrais pas que Max pense qu'il a besoin d'amener plus que ce que l'on demande de lui. En groupe, c'est important que nous fassions tous notre travail de la bonne façon. On pense que si nous faisons ça, ça va nous donner de meilleures chances de gagner que de voir un joueur essayer d'en faire trop et de se faire plus de tort que de bien.»

Photo Paul Chiasson, La Presse canadienne

Max Domi est conscient du caractère spécial de cette rencontre d'ouverture.