Il s'en est gaspillé du temps, la saison dernière à Montréal, au sujet de John Tavares.

Est-ce qu'il s'est gaspillé une saison entière, essentiellement, à faire des hypothèses sur lui et sur LA décision qu'il allait prendre à l'été ? Probablement. À partir du moment où Geoff Molson lui-même a prononcé son nom au tournoi de golf du club, en septembre 2017, John Tavares a fait partie des rêves les plus fous à Montréal, et sans doute aussi partout au Québec, pour toute une saison.

Au bout du compte, il aurait été avisé de rêver de manière plus réaliste, puisque Tavares n'a jamais considéré le Canadien comme un choix possible au moment de se lancer sur le marché de l'autonomie.

Avant même l'ouverture de ce marché, le 1er juillet, le talentueux attaquant avait daigné rencontrer six équipes pour tenter de trouver le «match» parfait: les Islanders de New York, les Sharks de San Jose, les Stars de Dallas, les Bruins de Boston, le Lightning de Tampa Bay et, bien sûr, les gagnants de cette grande séduction, les Maple Leafs de Toronto.

Les patrons du Canadien, eux, n'ont même pas eu l'occasion d'aller le voir pour lui parler du Montréal souterrain ou de la qualité des hot-dogs au Centre Bell.

Il faut donc comprendre que malgré tout le temps passé à prononcer son nom à Montréal, dans la rue, au travail ou dans les tribunes téléphoniques, John Tavares, lui, n'a pas passé beaucoup de temps à penser à Montréal.

«Je n'étais pas vraiment au courant [de toute cette attention], a-t-il expliqué à l'entraînement des Leafs, hier matin, en banlieue de Toronto. Évidemment, quand je suis allé jouer avec les Islanders au Centre Bell la saison dernière, on me posait plusieurs questions à ce sujet.

«Je ne peux jouer que pour une seule équipe, et je ne suis pas ici pour plaire à tout le monde; j'ai pris la meilleure décision pour ma carrière. Et j'ai pensé que la situation ici cadrait avec ce que je désirais.»

Tavares, si on lit entre les lignes, ne croyait pas aux chances de succès du Canadien pour les années à venir. Par contre, il voyait à Toronto une équipe dont la flèche pointe vers le haut.

«C'est avec humilité que j'ai constaté l'intérêt démontré envers moi, a-t-il ajouté. Avant le 1er juillet, j'ai choisi de rencontrer les équipes qui, à mon avis, se retrouvaient dans la meilleure situation possible, et qui cadraient avec ce que je voulais. C'est pourquoi j'ai choisi ces six équipes, incluant les Islanders.»

Situation idéale

Le joueur de 28 ans se retrouve maintenant dans la situation idéale: à la maison, avec le club de son enfance, mais aussi avec une équipe qui, à moins de malchances, devrait se battre pour le gros trophée de Lord Stanley assez souvent au cours des prochaines saisons. Avec en poche un contrat de sept ans et 77 millions de dollars, Tavares sait ce qui est attendu de lui.

C'est assurément plus de pression qu'en banlieue new-yorkaise, mais John Tavares assure n'avoir aucun problème avec ça.

«Ce fut une décision très émotive au moment de quitter les Islanders, probablement la plus difficile que j'ai eu à faire. J'ai adoré mes années là-bas, mais la situation ici, la chance qu'on m'offrait, c'était quelque chose de très précieux, surtout à ce stade de ma carrière. Et puis, le fait d'être un gars d'ici, c'était un mariage parfait au bon moment. Je ne voulais pas rater cette chance.»

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