Le 1er juillet 2017, Byron Froese s'est joint au Canadien en signant un contrat de deux ans, après avoir passé les dernières saisons à vivoter entre la Ligue américaine et la Ligue nationale. Son embauche était passée relativement inaperçue à Montréal, et on a surtout reparlé de lui en novembre, quand il a été nommé capitaine du Rocket de Laval.

Si tous les signes pointaient vers une saison à Laval, c'est finalement à Montréal que Froese a passé la majeure partie de la campagne. Il y a disputé 48 matchs, contre seulement 13 dans la Ligue américaine.

Michael Chaput s'amène cette année à Montréal dans des circonstances similaires. Son contrat: deux ans, 650 000 $ en salaire cette saison dans la Ligue nationale, 275 000 $ dans la Ligue américaine. Et même s'il passe la totalité de la saison dans les mineures, il touchera 325 000 $, le salaire de base qui lui est garanti. Une très bonne paye pour la LAH.

Mais le Québécois de 26 ans ne veut rien savoir de ces garanties.

«On n'a pas parlé de ça. [Marc Bergevin] a dit qu'il était intéressé à voir ce que je peux faire, a raconté Chaput lundi soir, après la victoire du Canadien contre les Devils du New Jersey. J'ai dit que j'allais venir au camp et m'entraîner tout l'été pour être le plus prêt possible. Je veux faire ma place dans l'équipe, c'est tout ce que j'ai en tête. Je ne veux pas te parler de la Ligue américaine.»

Pour son premier match préparatoire, Chaput formait un trio avec Froese, justement, et Jacob De La Rose - trois joueurs qui se battent pour leur poste et qui devront passer par le ballottage s'ils sont renvoyés dans la Ligue américaine. 

Les trois comparses en ont profité pour préparer un but «au pic et à la pelle», comme le font les joueurs de quatrième trio. Froese a battu de vitesse le défenseur Will Butcher pour pousser la rondelle dans le coin, où De La Rose s'est servi de ses 210 lb pour bousculer deux rivaux. Chaput est arrivé par-derrière pour récupérer la rondelle et la refiler dans l'enclave à Victor Mete, qui a marqué.

«Ils travaillent fort, comme moi, souligne Chaput. On est forts sur l'échec avant. On envoie des rondelles dans le coin. On rentre sur les défenseurs, on met de la pression, on force les revirements, et c'est comme ça qu'on fait nos jeux.»

Congestion

Le problème, c'est qu'en regardant le personnel du CH, il y aura au mieux de la place pour un seul de ces trois attaquants, si tout le monde reste en santé.

Bergevin a déclaré à TSN Radio cette semaine qu'il voyait Phillip Danault, Max Domi, Matthew Peca et Tomas Plekanec au centre pour amorcer la saison. À gauche, Jonathan Drouin, Tomas Tatar et Paul Byron ont essentiellement des places garanties. À droite: Brendan Gallagher, Artturi Lehkonen, Joel Armia et Charles Hudon sont les principaux suspects.

Pour les postes de 12e et 13e attaquants, ça laisse donc Chaput en lutte avec De La Rose, Froese, Nicolas Deslauriers, Hunter Shinkaruk et Nikita Scherbak, sans compter la possibilité qu'un jeune se faufile, ou que le vétéran Joel Ward (à l'essai) obtienne un contrat.

Deslauriers s'est toutefois fracturé le visage lundi soir lors d'un combat contre Brandon Baddock, des Devils, et il sera absent pour une durée indéterminée.

On ne connaît pas non plus la date de retour d'Andrew Shaw (commotion). Bref, chaude lutte à prévoir...

«C'est un camp, je veux faire ma place, donc mon état d'esprit, c'est de donner mon 100% à chaque présence, répond Chaput. Je ne veux pas me dire: tabarnouche, j'aurais dû faire ci, j'aurais dû faire ça. Je veux finir chaque match en me disant que j'ai fait tout ce que je pouvais, en espérant les forcer à prendre des décisions.»

- Avec Jean-François Tremblay, La Presse

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Un ami à Laval

En cas d'échec à Montréal, Chaput pourra au moins côtoyer un ami à Laval. C'est qu'il a passé une bonne partie de la saison 2016-2017 avec l'adjoint de Joël Bouchard, Alexandre Burrows, chez les Canucks de Vancouver. C'est à la fin de cette saison-là que Burrows a été échangé aux Sénateurs d'Ottawa. Chaput, lui, avait alors disputé 68 matchs à Vancouver, son plus haut total en une saison dans la LNH.

«Quand ils l'ont nommé, on s'est beaucoup parlé, explique Burrows. On est de bons amis. Des fois, je le niaise un peu. On fait nos tests et il est là, en train de nous regarder. Il est de l'autre côté maintenant, c'est drôle ! C'est correct, ça reste un bon ami. C'est bien de l'avoir ici.»

Photo fournie par le Rocket de Laval

Alex Burrows