On peut avancer, sans crainte de se tromper, que les joueurs du Canadien se sont rapidement remis du départ de Max Pacioretty, pourtant leur capitaine des trois dernières années.

Vous avez vu ces images d'un Pacioretty tout souriant, ici juché dans un hélico depuis le ciel chaud de Las Vegas, là planté dans l'un des célèbres décors de la ville ? Autant de mises en scène qui permettent de croire que l'ex-capitaine du Canadien a déjà tourné la page.

On peut dire que la page a également été tournée dans le vestiaire de l'équipe à Brossard.

Deux vétérans du club, les défenseurs Jordie Benn et Jeff Petry, ont essentiellement dit la même chose à La Presse au sujet du départ de Pacioretty, vendredi à Brossard : il est temps de passer à un autre appel.

« C'est ça, le hockey, a répondu Benn en réponse aux questions sur l'impact du départ de Pacioretty. Il y a des gars qui arrivent et des gars qui repartent tout le temps. Je sais qu'il était le capitaine et qu'il s'agit de Max Pacioretty, mais c'est juste un autre joueur de hockey qui a opté pour une décision d'affaires et qui s'est fait sortir. J'ai déjà été échangé par les Stars, je suis devenu membre du Canadien, et je ne pense pas que quiconque s'en soit inquiété. Tout le monde est passé à autre chose quand j'ai été échangé. C'est les affaires, c'est tout. On s'y habitue. »

Jeff Petry partage ce point de vue.

« C'était le bon moment pour une telle décision, ça va faire en sorte qu'il n'y aura pas ce nuage d'incertitude au-dessus de nos têtes. »

- Jeff Petry

« Tout le monde est prêt à repartir à neuf après la saison qu'on vient de connaître. [Pacioretty] n'était pas le gars le plus volubile. Nous n'avons pas beaucoup de gars volubiles ici de toute façon, mais nous avons des gars qui mènent par l'exemple. »

VOTE OU NOMINATION ?

Pour l'heure, on ne sait toujours pas si c'est la direction qui choisira ou si ce sont les joueurs qui devront passer au vote afin d'élire le prochain capitaine, mais selon Jordie Benn, il n'y a personne dans ce vestiaire qui va perdre le sommeil pour ça.

« Que l'on vote ou non, ça ne dérange pas, parce que c'est tout le monde qui doit contribuer au leadership, a-t-il ajouté. On n'a pas besoin d'un capitaine, il y a des équipes qui ont passé une saison entière sans en avoir un. Ce n'est pas quelque chose qui nous préoccupe. Si quelqu'un obtient le C, tant mieux pour lui, c'est un honneur immense, mais on sait déjà qui sont les leaders ici. »

En attendant, ce sont les images d'un Pacioretty tout souriant, à la fois zen et détendu, qui ont rapidement fait le tour de la planète LNH. Celui qui porte le numéro 67 s'est aussi confié à une reporter de Las Vegas, à qui il a expliqué qu'au moment d'apprendre la nouvelle de la transaction, il s'était senti « allégé de 20 livres » en se rendant à l'aréna le jour suivant.

Doit-on donc en conclure que c'est un véritable calvaire que de porter le pourtant prestigieux chandail bleu, blanc et rouge ?

« Dans mon cas, en arrivant ici depuis Edmonton, c'était un nouveau départ, et on m'a accueilli à bras ouverts, répond Jeff Petry. Je crois surtout que la saison dernière a affecté tout le monde, pas juste lui. »

« On a parlé d'attitude à la fin, et pour nous tous, c'était des hauts, des bas. Il y a eu des moments, la saison dernière, où on avait vraiment ce problème d'attitude, et je m'inclus dans le groupe. Nous devons apprendre à rester d'humeur égale. »

- Jeff Petry

« LE PARADIS DU HOCKEY »

Jordie Benn, lui, se souvient encore des séries du printemps 2017, de la fébrilité et de l'ambiance, et il en garde un très bon souvenir. C'est ce qu'il faut retenir du milieu montréalais, à son avis, bien que ce milieu ne soit pas toujours de tout repos.

« C'est le paradis du hockey ici... Les médias vont peut-être nous bousculer un peu, les fans aussi, et c'est différent d'un marché comme Dallas, où j'ai joué auparavant. À Dallas, il y a les Cowboys, le baseball et le basketball. Si tu perds deux matchs de suite là-bas, personne ne va en parler. Si tu perds deux matchs de suite ici, tout le monde va en parler. C'est comme ça au Canada. Mais c'est aussi très motivant. Lors des séries de 2017, l'ambiance qu'il y avait en ville, je n'avais jamais vraiment vu ça. »