Quand Phillip Danault est arrivé au St-Hubert de Victoriaville, il y avait déjà plusieurs partisans du Canadien, et des Tigres, qui l'attendaient. Il s'est présenté à l'heure précise, avec son père et sa future femme Marie-Pierre. Ça faisait plus d'une heure que Danault signait chandails et casquettes et prenait des photos quand il a enfin pu s'offrir une pause.

«C'est un honneur, a-t-il dit au sujet de son bain de foule. Ça me fait des papillons en dedans. C'est ça que j'ai toujours voulu. Être à ce niveau-là et que les gens soient contents de me voir et que je sois content de les voir. Je suis vraiment choyé d'être ici aujourd'hui.»

Danault est né tout près de l'endroit où se trouve le restaurant. Il a grandi là, en aimant le Canadien. «Les Nordiques n'existaient plus», lance-t-il à la blague. À quelques minutes de voiture, il y a le club de golf où il organise aujourd'hui son tournoi caritatif, au profit de plusieurs organismes du coin, dont le Centre de stimulation l'Envol et la Fondation Jasmin Roy.

L'attaquant québécois assure que ce genre d'initiatives fait partie de lui, il ne se sent pas forcé de le faire. Il y a quelques jours, il était, avec sa conjointe, à l'école Notre-Dame-de-l'Assomption pour la féliciter de ses efforts afin de favoriser les saines habitudes de vie. Ça lui permet de rendre «des petits bonshommes heureux», comme il le dit.

C'est pour cette raison notamment, parce qu'il vit son rêve de petit garçon de porter le chandail du CH, qu'il veut rester très longtemps à Montréal. Il a reçu lundi son offre qualificative, une formalité, et il laisse à son agent le soin de négocier son prochain contrat. Le processus est enclenché.

«Mes agents et Marc [Bergevin] se parlent, mais il n'y a rien de concret encore. Je sais qu'ils étaient vraiment concentrés sur le repêchage. C'est pour ça que ça retarde les choses. Je veux rester ici le plus longtemps possible. Je veux le meilleur pour moi et pour ma blonde.» 

Danault admet que jouer à Montréal n'est pas toujours une partie de plaisir. Surtout quand l'équipe perd. Mais ce qui est pire que tout auprès des partisans, selon lui, c'est le manque d'efforts. Là-dessus, rien à redire sur Danault, qui a excellé la saison dernière un peu partout, mais surtout dans les aspects défensifs de son jeu.

À l'approche du 1er juillet, on a donc demandé à Danault ce qu'il répondrait à un joueur qui lui demanderait s'il devrait accepter un contrat avec le Canadien. Bref, on lui a donné la mission, assez ardue en ce moment, de vendre son équipe.

«Il y a le côté médiatique, mais ce n'est pas important. Ce qui est le fun à Montréal, c'est qu'on est en gang. Si tu veux gagner, il faut que tu sois en gang. On a des travaillants, et si tu travailles, à Montréal, tu n'auras jamais de problème. Ce sont des joueurs comme ça qu'il nous faut.»

Et que pense-t-il de John Tavares, qui a refusé de rencontrer le Canadien? «Si tu ne veux pas venir, ne viens pas. On passe à autre chose.»



«Une bonne transaction»

Cette réflexion sur les « travaillants » nous rappelle, bien sûr, que c'était le principal reproche à l'endroit d'Alex Galchenyuk. Danault refuse de se risquer à analyser son ancien coéquipier. Il déroule plutôt le tapis rouge pour le nouveau venu Max Domi.

«[Cette transaction] est bonne pour notre équipe. Max Domi va trouver sa place dans notre style de jeu. Il va embarquer dans le système. Marc va chercher des travaillants capables de produire offensivement aussi. Max, sa dernière saison de neuf buts n'est pas à son image. Je l'ai vu jouer en personne et c'est vraiment un excellent joueur, avec une fougue incroyable. Le Centre Bell va l'aimer.»

Il reste à voir quel rôle occupera Domi la saison prochaine, à savoir s'il aura son audition au centre ou s'il passera le plus clair de son temps à l'aile. La question est un peu la même pour Jonathan Drouin, mais à l'inverse. Le contraste est grand avec Danault, qui résume ainsi son rôle la saison prochaine, sourire en coin: «Je vais jouer au centre.»

Il reste donc à savoir au sein de quel trio. Dans tous les cas, Danault, lui, se verrait très bien dans un rôle plus offensif. Il l'a déjà occupé il y a deux ans entre Max Pacioretty et Alex Radulov, saison qui s'est conclue avec 13 buts et 27 aides en 82 matchs.

Il se promet toutefois de ne pas faire la même erreur que la saison dernière au prochain camp. Il s'était alors présenté avec des attentes précises, à propos de qui seraient ses partenaires, dans quel trio il aurait sa place. Cette approche ne l'a pas aidé.

«Je ne ferai pas ça cette année. Peu importe avec qui je joue, je vais pouvoir aider mon équipe à gagner. Je suis prêt à jouer un rôle plus offensif s'il le faut. Je n'aurai jamais assez de temps de glace, je pense. Peu importe où je vais jouer et dans quel rôle, je n'en aurai jamais assez.»

Photo Matt Kartozian, archives USA TODAY Sports

Max Domi