Il y a souvent eu des moments de confusion dans le camp du Canadien cette saison, et hier soir à Tout le monde en parle, il y en a eu un autre.

En entrevue sur le plateau de l'animateur Guy A. Lepage, Marc Bergevin, directeur général du Canadien, a contredit le propriétaire du club, Geoff Molson, à propos des circonstances qui ont mené à l'échange de P.K. Subban aux Predators de Nashville, survenu en juin 2016.

Dans un entretien avec Réjean Tremblay publié le 11 avril dans Le Journal de Montréal, Molson était cité en affirmant que la transaction de Subban avait été longuement mûrie.

«La décision qu'il faudrait sans doute échanger P.K. avait été prise des mois avant la transaction, a alors affirmé Molson. Il fallait attendre la bonne occasion pour l'organisation. J'y ai pensé pendant des mois. Mais sans vouloir entrer dans les détails, il fallait faire un changement dans l'équipe. Quand Shea Weber est devenu disponible, la réflexion était déjà faite. Et je pense que la plupart des directeurs généraux estiment que nous avons fait une excellente transaction même si P.K. est une très grande vedette.»

Ces paroles ont été contredites à TLMEP hier soir par Bergevin, qui a plutôt tenu à dire que le célèbre échange avait été ficelé en quelques jours seulement, et non après «des mois».

«C'est pas vrai du tout, ça, que la décision a été prise auparavant, a répondu Bergevin. À la fin d'une saison, y a des joueurs qui ont des clauses dans leur contrat, de non-échange, qui vont prendre effet. Habituellement, c'est le 30 juin. Moi, comme DG, je regarde tous les contrats des joueurs, et je discute de la situation avec Geoff [Molson]. S'il y a une possibilité, il faut être prêts.»

«Il y a des échanges, tu vas les travailler deux, trois mois. D'autres, c'est deux, trois jours. Celui-là, c'est l'appel de David Poile [DG des Predators] le vendredi du repêchage à Buffalo. Quatre ou cinq jours plus tard, l'échange était conclu. Il y a peut-être une confusion de la façon dont ça a été expliqué, mais c'est exactement ce qui est arrivé.»

«Attitude»

Bergevin a tenu à dire que le défenseur vedette n'avait pas été échangé pour une question de mauvais comportement, et qu'au final, les deux équipes ont fini par y trouver leur compte, même si Subban, nommé pour le trophée Norris cette saison, va avancer au deuxième tour des présentes séries éliminatoires avec ses Predators, alors que le Canadien est en vacances depuis le dernier soir de la saison, le 7 avril.

«Habituellement, un échange, c'est pour que les deux équipes aient du succès, a ajouté Bergevin. P.K., on savait très bien quel genre de joueur il était. Ce qu'on a reçu en Shea Weber, c'est exactement ce dont on avait besoin. On n'a pas fini en 28e place à cause des blessures, mais Shea Weber, c'est un joueur très respecté, qui est difficile à affronter, qui gruge beaucoup de minutes de jeu. Il a gagné deux tournois olympiques, une Coupe du monde, il a été capitaine à Nashville. [...] Un échange, si ça marche pour les deux équipes, tant mieux.»

Par ailleurs, Bergevin a profité de son passage à la populaire émission pour rappeler à quel point « l'attitude » avait plombé son club cette saison : « Je veux des joueurs qui détestent perdre et souvent, cette année, je ne suis pas sûr que ça les affectait autant que ça doit affecter d'autres joueurs ou les entraîneurs. »

Il a aussi fait savoir que le clan Alexander Radulov avait insisté pour obtenir un contrat de huit ans au cours de la saison 2016-2017. « J'étais pas prêt à lui donner ça. Je lui ai fait l'offre qu'il a fini par accepter à Dallas, ça lui appartient. C'est pas comme si on ne voulait pas de lui. »