Max Pacioretty connaîtra certainement un été fertile en rebondissements. Il ne sait pas pour l'instant s'il sera de retour l'an prochain.

Juste au cas, il a livré ce vibrant plaidoyer à ses partisans.

«C'est difficile de le dire avec autant de caméras devant moi, ce ne sera pas toujours parfait, mais je sais que les partisans m'aiment. Je l'entends tous les jours des partisans eux-mêmes, pas de quelqu'un qui me dit ce que les partisans pensent. Je pense que je vivrai toujours ici, même à la fin de ma carrière. J'aime tout de cette ville, ma famille aussi. Nous aimons la manière de vivre.»

Il rejette aussi du revers de la main l'idée que la vie est plus difficile à Montréal quand l'équipe va mal. Pacioretty jure qu'il n'a jamais reçu les critiques d'un partisan depuis qu'il est à Montréal.

«Quand on parle de haine [heat en anglais], ce n'est pas ce qui est écrit sur moi, ou ce qui est dit. La haine serait de ne pas pouvoir marcher dans la rue sans entendre les commentaires désobligeants. Ça ne m'est jamais arrivé.»

Le capitaine va plus loin: la ville de Montréal, et le Canadien par la bande, a toujours été l'union parfaite pour lui et sa famille. Puis, en parlant de l'état-major du Canadien, il dit ceci: «Si ça ne l'est pas pour eux...»

Rumeurs...

Justement, dans son bilan de fin de saison, Marc Bergevin a refusé de commenter les rumeurs de transaction entourant son capitaine. Elles étaient nombreuses à la date limite des transactions, elles reviendront encore à l'approche du repêchage.

Tout de même, Max Pacioretty fait-il encore partie de ses plans?

«Oui.»

Bergevin se voit-il aller de l'avant avec un nouveau capitaine?

«Non.»

«Max est un gars sensible, a poursuivi le DG. Les déboires de l'équipe l'ont affecté plus qu'il ne le montrait. Il a essayé de le cacher et il a eu de la misère. En portant le C, tu es plus scruté et il a eu de la difficulté avec ça. C'est parce que le sort de l'équipe lui importe.»

C'est vrai qu'il a eu de la misère à le cacher. Le capitaine s'est d'ailleurs désolé qu'à l'ère des réseaux sociaux, les athlètes doivent être des superhéros qui ne connaissent pas de mauvaises journées. On vous confirme que ses humeurs variaient, en effet, au rythme des résultats. Dans ce contexte, a-t-il encore du plaisir à être capitaine? Il jure que oui.

La suite

Dans une journée où l'attitude a été le thème récurrent, Pacioretty semble donc s'en sortir sans une égratignure. Le patron a défendu son capitaine, il a aussi refusé de lui faire porter plus que sa part du blâme. Tout cela malgré une saison de 17 buts et 37 points, avec un différentiel de -16 et une efficacité sur ses tirs de 8%. De loin sa pire saison depuis qu'il joue à temps plein dans la LNH.

En fait, sans une égratignure, ou presque. Bergevin a déploré que personne ne se soit levé pendant la traversée du désert. Par ricochet, c'est une critique à l'endroit du groupe de leaders.

Si bien que l'avenir de Pacioretty avec le Canadien est loin d'être coulé dans le béton. D'abord, le capitaine sait qu'il y aura des changements. La figure de style est forte, mais il s'attend, après une telle saison de misère, à voir changer «la moitié du vestiaire».

Ensuite, il écoulera l'année prochaine la dernière année de son contrat. Dès le 1er juillet, il pourra donc signer une prolongation qui serait, disons, onéreuse. C'est le prix à payer pour un attaquant qui a connu cinq saisons complètes de 30 buts et plus. D'ailleurs, Pacioretty glisse ceci.

«Je ne trouverai pas d'excuse, je sais ce qui s'est passé, et j'ai eu une très mauvaise année. Ça ne m'était jamais arrivé avant.»

C'est révélateur des négociations qui s'en viennent. Et ça laisse place à deux scénarios : Pacioretty se présente au camp avec un contrat signé, ou il ne s'y présente pas du tout. Imaginez un instant le cirque si Pacioretty devenait le prochain Steven Stamkos ou le prochain John Tavares, un joueur étoile en fin de contrat.

«Je serais ouvert à commencer la prochaine saison sans prolongation de contrat, mais je ne crois pas que ce serait idéal pour l'organisation. Ils voudront soit s'engager à long terme, soit éviter de laisser un contrat expirer sans rien obtenir en retour. C'est ainsi que les choses fonctionnent. Donc, je serais ouvert à ça, mais normalement, ça ne fonctionne pas ainsi avec les capitaines ou les joueurs de mon statut.»

Parierait-il sur son retour la saison prochaine?

«Je ne parie pas.»

La saison de repos sera tout sauf reposante pour Pacioretty.