Les joueurs de hockey sont nombreux à dire qu'ils ne regardent pas leurs statistiques, qu'elles sont secondaires à leurs yeux. Libre à chacun de les croire. Dylan Larkin, lui, ne sera jamais pris au sérieux s'il y va d'une telle affirmation...

Il ne restait que quelques scribes autour de Larkin, le centre d'élite des Red Wings, après l'entraînement matinal en vue du duel contre le Canadien. Il était question du difficile apprentissage à la position de centre, processus que vit Jonathan Drouin cette saison. Dans une question, un collègue a évoqué les difficultés de Drouin en mentionnant son différentiel de -28.

«Oui, il est à -28, mais moi j'étais à -28 la saison dernière!», a lancé Larkin.

Il ne reste plus que deux matchs à cette saison à oublier, et les plus optimistes partisans du Canadien qui cherchent des sources de réjouissance peuvent regarder du côté de Detroit. Pas collectivement, car les Wings (30-38-12) sont aussi médiocres que le Tricolore (28-39-13). Mais cette équipe s'est au moins trouvé un premier centre.

 

Larkin mène les Wings avec 60 points en 80 matchs. Son entraîneur l'utilise pendant près de 20 minutes par match, dont deux minutes en désavantage numérique. Et malgré ses 21 ans, il a remporté 49,8% de ses mises au jeu.

Mais la route pour se rendre là n'a pas été facile. L'an dernier, cet ancien choix de premier tour a été limité à 32 points en 80 matchs, avec la fiche susmentionnée de -28.

«L'an passé, une partie de mon travail consistait à corriger ses erreurs, a expliqué l'entraîneur-chef des Wings, Jeff Blashill. Il y a eu des moments difficiles. Tu dois lui montrer des vidéos de ses erreurs, ça peut faire mal à sa confiance. Il y a toujours un creux à atteindre, si tu veux briser et rebâtir de tels joueurs. Il y a un creux dans leur jeu et c'est normal. À la fin de l'année, on l'a ramené au centre en fin de saison, sa position naturelle, et je l'ai dirigé au Championnat du monde où il a occupé un gros rôle. Il a transporté ça cette saison.»

Le coup de pouce

Larkin a joué à l'aile à sa saison recrue, mais n'a pas eu droit à la même stabilité l'an dernier. «Je jouais quelques matchs au centre et je retournais ensuite à l'aile. Il m'arrivait même de changer au fil d'un match. Ça devenait parfois mélangeant», explique-t-il.

En fin de saison, Blashill l'a muté au centre en permanence, avant de lui confier ce rôle avec l'équipe américaine au Mondial. «En fin de saison, c'était facile de le faire, car on n'était plus dans la course aux séries. C'est plus difficile de le faire si chaque match compte au classement.»

Larkin évoque cette stabilité quand vient le temps d'énumérer ses facteurs de succès. Mais peut-être plus important encore, il y a la présence d'un certain numéro 40 dans le même vestiaire que lui.

«Regarde Mathew Barzal avec les Islanders, il joue très bien, mais il apprend de John Tavares. Barzal a aussi des confrontations moins difficiles en raison de la présence de Tavares. De mon côté, je profite vraiment de la présence de Henrik Zetterberg. Je suis chanceux de compter sur lui, il m'enlève de la pression.»

La stabilité, Drouin y a eu droit cette saison, sans en tirer profit. À l'exception d'environ quatre périodes en janvier, il a passé toute l'année au centre. Mais pendant que Barzal est protégé par Tavares, que Larkin est protégé par Zetterberg, Drouin, lui, n'a pas eu de centre de premier plan avec lui dans la formation. Phillip Danault et Tomas Plekanec ont leurs qualités, mais ce n'était évidemment pas à eux de protéger Drouin.

À méditer en regardant le match ce soir...

Hudon de retour?

Chez le CH, Charles Hudon est en voie de revenir au jeu. Il a participé à l'entraînement optionnel ce matin et a indiqué qu'une décision serait prise avant le match. «On devrait le revoir, il va mieux», a indiqué Julien.

Hudon est ralenti par une blessure au bas du corps depuis quelques semaines, blessure qui l'incommodait avant même une vilaine chute qu'il a faite dans la bande il y a un mois.

Antti Niemi défendra le filet des Montréalais.

Chez les Wings, les partisans de Luke Glendening seront déçus d'apprendre que l'attaquant sera absent ce soir, blessé au haut du corps. Il ratera les deux derniers matchs de Detroit.

> Mathias Brunet: Le CH doit obtenir son 4%!

Photo André Pichette, La Presse

Jonathan Drouin n'a pas eu de centre de premier plan avec lui dans la formation cette saison pour le protéger.