Faire des expériences, c'est bien beau. Mais chez les Red Wings, ces expériences doivent aussi se faire en tenant de la présence de nombreux trentenaires.

Ce soir au Centre Bell, le Canadien emploiera trois joueurs dans la trentaine: Jordie Benn, Jeff Petry et Carey Price (un quatrième Antti Niemi, agira comme réserviste de Price).

Les Red Wings, eux, en auront sept! Justin Abdelkader, Henrik Zetterberg, Darren Helm, Frans Nielsen, Jonathan Ericsson, Niklas Kronwall et Trevor Daley ont tous franchi le cap de la trentaine, en plus du gardien Jimmy Howard, le réserviste ce soir.

Or, les Wings ne déploient pas ces vétérans en vue des éliminatoires. Ils sont exactement dans la même situation que le Canadien, assurés d'être exclus des séries. Depuis la date limite des transactions, lors de laquelle ils ont échangé l'attaquant Tomas Tatar, ils ont perdu 12 de leurs 13 matchs...

Ils tentent certes de donner de l'expérience à des jeunes comme Tyler Bertuzzi et Evgeny Svechnikov, et de poursuivre le développement d'Anthony Mantha et de Dylan Larkin. Mais ça fait beaucoup de joueurs un peu vieux pour la LNH d'aujourd'hui à faire jouer.

Jeff Blashill, lui, refuse de le voir ainsi.

«Une chose qui sépare notre organisation des autres depuis longtemps, c'est notre culture, a martelé l'entraîneur-chef des Red Wings, après l'entraînement matinal aujourd'hui. On a une culture incroyable, des habitudes de travail et une attention aux détails au quotidien, et ça vient de nos joueurs. Nos vétérans ont fait un travail incroyable avec les jeunes, pour leur expliquer que c'est dans les moments difficiles que le caractère ressort, qu'il faut continuer à compétitionner en fou chaque jour. Ils ont été un excellent exemple pour nos jeunes. Je ne parle pas seulement de Zetterberg et Kronwall, mais aussi Abdelkader, Daley qui vient de gagner deux coupes Stanley [Mike] Green quand il était en santé, Nielsen...»

«Ça a été difficile quand on a eu nos neuf défaites de suite, a admis l'attaquant Anthony Mantha. Les gens cherchaient à trouver des coupables. On a parlé à l'interne et on s'est dit qu'on ne voulait pas réagir comme ça. Avoir des vétérans, ça a aidé à réagir à la situation. Ils en ont vécu d'autres, des séries de défaites.»

Depuis la neuvième défaite de suite, une dégelée de 5-1 aux mains de l'Avalanche, les Red Wings ont battu les Flyers, avant de subir deux défaites de suite par un écart d'un but. «On a bien réagi», assure Blashill.

Le cas Ouellet

La planète LNH est restée stupéfaite à la date limite des transactions, quand les Wings n'ont pas échangé Mike Green. Le vétéran défenseur écoule la dernière année de son contrat et son départ aurait ouvert un poste à la ligne bleue pour accorder une audition à un jeune.

Finalement, Green s'est blessé au cou et les Wings ont annoncé la semaine dernière que sa saison est terminée. N'empêche, depuis la date limite des transactions, Xavier Ouellet n'a joué que trois des 13 matchs des siens - il en jouera un quatrième ce soir. Le défenseur québécois de 24 ans a assisté à sa part de matchs depuis le début de la saison, puisqu'il a été rayé de la formation 23 fois.

Aurait-il aimé être échangé?

«C'était spécial mentalement. T'essaies de ne pas y penser, a expliqué Ouellet. J'ai été repêché par Detroit, c'est là que j'ai commencé ma carrière. Ça ne serait pas honnête de dire que je veux m'en aller. Je veux une occasion, je veux jouer. J'ai eu la chance de jouer cinq matchs de suite (du 22 février au 2 mars), je me sentais bien, j'ai très bien joué.»

Choix de deuxième tour des Wings en 2011, Ouellet tarde à prendre sa place. Il évolue cependant au sein d'une défense âgée, où le poids des contrats est de plus en plus lourd. Kronwall a une entente en poche jusqu'en 2019, Daley et Ericsson, jusqu'en 2020.

Retrouvailles

Les Red Wings disputent un premier match à Montréal depuis leur infâme défaite de 10 à 1 du 2 décembre.

«C'était brutal, a avoué Blashill. Mon fils jouait au hockey le lendemain et quand je suis arrivé, il m'a dit: "papa, ce sera une dure journée pour toi à l'aréna". C'était une soirée difficile, aucun doute. Mais tout ce que tu peux faire, c'est d'en tirer des leçons et de passer à autre chose. Le succès, c'est de se relever.»

Ce soir-là, les gardiens Jimmy Howard et Petr Mrazek avaient chacun accordé cinq buts. Cette fois, c'est plutôt Jared Coreau qui obtiendra le départ, lui qui avait blanchi les Montréalais à son seul match contre eux, le 16 janvier 2017, dans un gain de 1-0.