Tous les éléments impondérables pointaient en direction des Stars de Dallas, mardi, au Centre Bell.

Les hommes de Ken Hitchcock se battent pour une place dans les séries éliminatoires et avaient passé toute la journée de lundi dans la métropole québécoise, après une défaite à Pittsburgh.

Pendant ce temps, les joueurs du Canadien de Montréal étaient rentrés de Columbus aux petites heures de la nuit, après avoir complété un éreintant périple de six matchs en 10 jours.

La troupe du Texas compte sur une vedette montante à la ligne bleue en John Klingberg et l'un des trios les plus dangereux et talentueux en Tyler Seguin, Jamie Benn et Alexander Radulov.

Ce dernier revenait dans une enceinte et une ville qu'il adorait, qu'il a quittées alors qu'il semble qu'il espérait y poursuivre sa carrière. On pouvait donc s'attendre à ce que Radulov survole la patinoire et redonne vie à une formation qui ne pouvait pas se permettre de perdre, contre des rivaux qui n'ont aucun enjeu et qui étaient privés de plusieurs joueurs-clés.

Or, Radulov a été à toutes fins pratiques invisible. En fait, ce sont les joueurs du Canadien qui ont joué avec l'énergie du désespoir, qui ont donné l'impression de se battre pour leur survie et qui se sont imposés physiquement, tout en étant disciplinés.

Comme quoi il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

«Quand ils méritent le crédit, c'est important de leur donner le crédit et (mardi), le groupe m'a vraiment impressionné», n'a pu s'empêcher de déclarer Claude Julien après la victoire de 4-2 de ses joueurs.

«Souvent, le premier match à domicile après un long voyage est difficile. On avait tout un adversaire, une équipe qui se bat pour rester dans les séries. De la façon dont on a réagi, notre intensité, on a tout donné du début jusqu'à la fin. On a vu de grosses mises en échec, des bagarres. À la fin, on a vu des joueurs comme (Karl) Alzner bloquer de gros tirs. Je pense qu'on a montré beaucoup de caractère, et le mérite revient vraiment aux joueurs.»

Certains observateurs et amateurs pourraient se demander pourquoi un effort de cette qualité est venu si tard en saison, au moment où le Canadien est pour ainsi dire éliminé du portrait des séries éliminatoires.

Ce n'est pas de cette façon que Claude Julien a analysé la rencontre.

«Ça dépend toujours de la façon dont tu regardes les choses. De mon côté, je vois une équipe qui a beaucoup de jeunes, beaucoup d'inexpérience. Je vois l'effort à tous les matchs. Ça ne paraît peut-être pas parce qu'on fait des erreurs qui sont coûteuses et qui nous mettent derrière dans un match.

«On est ici avec une équipe qui ne sera peut-être pas à l'image de ce que nous serons dans le futur, mais nous allons dans la bonne direction. Des matchs comme (mardi), un troisième en quatre soirs alors qu'on revient d'un voyage de 12 jours, je pense que ça démontre beaucoup. On semble vouloir toujours trouver le côté négatif. Moi, je regarde le côté positif, le côté d'une équipe de jeunes joueurs qui semble s'améliorer au fur et à mesure qu'on avance.»

Le match de mardi a aussi permis au gardien Antti Niemi de réaliser une autre performance de qualité depuis son arrivée avec le Canadien. La plus récente est venue contre l'équipe qui avait racheté son contrat à la fin de juin 2017.

Depuis son arrivée avec le Canadien, Niemi affiche une moyenne de 2,30 et un taux d'arrêts de ,933.

«C'était une belle occasion pour "Nemo" d'affronter son ancienne équipe, a noté Julien. De la façon dont il joue, il le méritait. Il est un gardien motivé, surtout face à son ancienne équipe. Si j'étais dans ses souliers, je me sentirais bien d'avoir gagné un match de cette importance.»