Avec 42 matchs au calendrier, le Canadien de Montréal peut encore, mathématiquement, participer aux séries éliminatoires. Pour s'assurer que ce scénario se concrétise au moment où les probabilités diminuent après chaque défaite, ceux qui sont reconnus comme les leaders de l'équipe doivent se lever et prendre les choses en main.

C'est essentiellement le message qu'a livré l'entraîneur-chef Claude Julien mercredi après-midi au Complexe sportif Bell de Brossard.

«Pour sortir de notre léthargie, il faut que les meilleurs joueurs sonnent la charge. Il faut se fier sur eux, et ils doivent chérir l'opportunité qui va leur être donnée. La seule manière qu'on va s'en sortir, c'est quand nos meilleurs joueurs vont prendre les choses en main. C'est là que les choses vont changer.»

Le discours de Julien fait suite à une désolante défaite de 4-1 aux mains des Sharks de San Jose, une cinquième consécutive. Et la tâche ne s'annonce pas plus facile alors que le Tricolore complétera la première moitié du calendrier régulier en accueillant, jeudi soir, le Lightning de Tampa Bay.

La troupe de Jon Cooper domine le classement général avec 60 points en 39 rencontres, et vient de gagner huit de ses dix dernières sorties incluant mardi soir, 2-0 à Toronto.

Or, le Lightning se présentera au Centre Bell contre un rival complètement amorphe à l'attaque, qui a été limité à quatre buts lors de ces cinq défaites.

De plus, trois de ces quatre buts ont été marqués en avantage numérique, dont deux par Andrew Shaw. Mardi, il a fallu une supériorité numérique de deux hommes pour que Shaw ne déjoue Aaron Dell vers la fin de la deuxième période.

Lorsque les joueurs du Tricolore ont retraité dans le vestiaire après le duel contre les Sharks, ils ont fait attendre les journalistes pendant plusieurs minutes et tenu une rencontre à portes closes.

Ce meeting, croit Julien, n'est pas venu trop tard, même si la formation montréalaise a glissé au 14e rang du classement général de l'Association Est, avec 36 points, huit derrière les Hurricanes de la Caroline et le huitième échelon.

Quant à la troisième position de la section Atlantique, elle semble encore plus inaccessible alors que les Maple Leafs de Toronto détiennent une avance de 12 points.

«J'ai vu une différence aujourd'hui, a affirmé Julien en faisant allusion aux répercussions de la discussion de mardi. J'ai vu des joueurs qui sont venus avec la bonne attitude. Ils ont l'air de joueurs qui veulent changer les données.

«Ces choses-là ne viennent jamais trop tard quand les joueurs croient poser un geste constructif pour le bien-être de l'équipe.»

Par ailleurs, si l'on se fie aux propos de Julien, le réveil de l'équipe ne passera pas par de grands chambardements au niveau des trios, du moins pas dans l'immédiat.

«On a essayé différents trios et ça n'a pas fonctionné plus que ça non plus. À un moment donné, il faut que quelque chose arrive, il faut que les choses fonctionnent. Il faut travailler ensemble et trouver la solution. Apporter des changements peut avoir sa place, mais il faut aussi garder les joueurs dans une situation où ils peuvent bâtir un peu de chimie. Pour l'instant, notre croyance, c'est de laisser les trios comme ils le sont. Il faut que (les joueurs) se débrouillent et trouvent le moyen d'avoir du succès ensemble.»

Selon Brendan Gallagher, l'un des rares joueurs à avoir rencontré les journalistes après l'entraînement, la solution est toute simple.

«Nous devons nous présenter à l'aréna, travailler et nous améliorer en équipe. Je pense que nous l'avons tous fait aujourd'hui et nous avons connu un bon entraînement.

«Durant une saison, vous allez vivre des moments difficiles, et les choses ne se passeront pas toujours comme vous les avez planifiées. Nous connaissons une période creuse et en tant qu'équipe, nous avons le choix entre deux options: nous présenter ensemble et travailler pour nous en sortir, ou blâmer d'autres joueurs. La seule manière de nous en sortir, c'est de travailler, se pousser l'un l'autre lors des entraînements et lors des matchs et être imputables l'un envers l'autre. Je pense que nous avons fait un pas dans la bonne direction aujourd'hui.»