Les Sharks débarquent à Montréal pour le match de ce soir avec une fiche de 20-12-4, dossier plus qu'enviable, surtout si on le compare au 16-19-4 de l'équipe adverse.

Au sein de ces Sharks, on retrouve Brent Burns, gagnant du trophée Norris la saison dernière. Quand un joueur d'un tel talent joue au sein d'une équipe gagnante, ses statistiques sont généralement favorables.

Le cas étrange de Brent Burns

C'est là que Burns représente un cas étrange. Après avoir enfoncé 29 buts la saison dernière, il n'en compte que six cette saison. Ses 25 points en 36 matchs ne sont pas vilains, mais ils le placent à égalité au 11e rang des défenseurs de la LNH, une anomalie pour un joueur qui a fini 1er ou 2e à sa position au cours des trois dernières saisons. 

Et il y a son rendement de -16. Seulement huit joueurs présentent un pire différentiel que lui dans la LNH.

À ce sujet, si vous voulez une réponse passionnée d'un entraîneur de la LNH, parlez-lui du différentiel d'un de ses joueurs étoiles. C'est ce qui est arrivé avec Peter DeBoer.

«Je me fous complètement de cette statistique, a lancé l'entraîneur-chef des Sharks, après l'entraînement matinal au Centre Bell. C'est un de nos meilleurs joueurs, sinon notre meilleur joueur tous les soirs. Je me contrefiche de cette statistique.»

«Je ne suis pas là pour les moins, je suis plus souvent là pour les plus, les situations où on se défend à cinq contre six et où on marque dans un filet désert, rappelle le défenseur Justin Braun, meneur des Sharks avec +9. Au fil d'une saison, ça fausse les données et les gens n'en tiennent pas toujours compte. Il faut en tenir compte au sujet de Burns.»

D'une part, la saison 2017-2018 de Burns montre bien les limites du différentiel comme statistique. Le défenseur barbu évolue au sein d'une équipe qui excelle en avantage numérique (21,9%, 6e) et en désavantage numérique (85,5%, 2e). C'est donc dans ces facettes du jeu que l'équipe compense pour du jeu couci-couça à 5 contre 5 (52 buts marqués, 64 buts accordés).

Lent départ pour le barbu défenseur

D'autre part, ses statistiques globales de la saison sont encore amoindries par un lent départ.

Au 21 novembre, il ne comptait que sept passes en 19 matchs, et aucun but. Le ralentissement offensif perçu en fin de campagne 2016-2017 se confirmait, une tendance inquiétante pour un joueur qui écoule la première année d'un contrat de huit saisons.

Mais depuis le 21 novembre, Burns vient au 1er rang des défenseurs de la LNH avec 18 points - dont six buts - en 17 matchs.

«En début de saison, ses tirs passaient à côté du filet, les gars n'arrivaient pas à placer leur bâton et les chiffres montraient ça, explique Braun. Maintenant, les déviations rentrent, les attaquants marquent sur les retours de ses tirs. Avec la saison qu'il vient de connaître, les attentes étaient élevées. Il a peut-être connu un lent départ, mais il est redevenu le joueur qu'il a toujours été. Il aura des statistiques impressionnantes à la fin de la saison.»

On aurait bien voulu vous dire ce que Burns en pensait, mais il est assez difficile de retranscrire des réponses de trois mots entremêlées de longues hésitations.

Brent Burns évite le centre des Golden Knights Jonathan Marchessault lors d'um match à Las Vegas le 24 novembre. Photo: AP

Vegas fait jaser

Les Golden Knights de Vegas sont un sujet inévitable quand une équipe de la Division pacifique débarque en ville. Avec une séquence de sept victoires de suite, ils sont encore et toujours l'équipe de l'heure dans la LNH.

C'est qu'ils changent drôlement dans la donne dans la section. Si on y ajoute les étonnants Kings, on se retrouve avec les Sharks en 3e place de la division, à égalité avec les Ducks (les Sharks ont toutefois quatre matchs en main). Les succès de l'équipe de Gerard Gallant font en sorte qu'une équipe qui s'attendait à participer aux séries pourrait très bien manquer le bateau.

«En fait, j'étais surpris de leurs succès jusqu'à ce qu'on les affronte, a admis De Boer. Quand tu joues contre eux, tu réalises que leurs succès sont légitimes. Ce n'est pas un hasard. Ils ont des joueurs motivés. Et ils ont des joueurs de la LNH. Ils n'essaient pas de rentrer des joueurs de 19-20 ans. Leurs attaquants de quatrième trio et leurs défenseurs 5, 6, 7 et 8 sont des vétérans de la LNH. Leurs gardiens sont bons et Gerard fait du très bon travail.»

Dell devant le filet

Aaron Dell amorcera la rencontre pour les Sharks. L'auxiliaire de Martin Jones connaît une bonne saison avec une fiche de 7-3-1, une efficacité de ,931 et une moyenne de 2,06.

À l'avant et en défense, De Boer ne prévoit aucun changement, même si sa troupe s'est fait lessiver 6-0 par les Stars de Dallas dimanche.

«On a joué un mauvais match de façon générale, a estimé De Boer. Nos piliers ont été nos pires joueurs. Ça n'avait rien à voir avec nos joueurs de profondeur. C'était une mauvaise soirée. On n'a pas besoin de faire de changement, on jouait bien, on doit juste repartir à neuf.

«On a un groupe honnête. C'est assez rare qu'on montre de la vidéo après un match et que les gars sont surpris. Je sais qu'on sera meilleurs. Et je sais que le Canadien sera très bon. On dit qu'un animal blessé est dangereux. On sait qu'on aura droit à leur meilleur match ce soir.»

De son côté, le CH avait congé d'entraînement ce matin. Claude Julien rencontrera les médias en fin d'après-midi pour faire le point sur sa formation.