Après une saison de misère l'an dernier, le petit numéro 43 a retrouvé ses repères. Il affiche six points en quatre matchs avec le Canadien depuis son rappel de la Ligue américaine, et ce, même s'il joue sur le quatrième trio.

Toute sa vie, Daniel Carr a empilé les points. Aux niveaux bantam et midget avec les Oil Kings de Leduc, en Alberta. Avec le Steel de St. Albert, dans le junior A. À Union College, en NCAA. Puis avec le club-école du Canadien - à Hamilton, St. John's et Laval.

« J'étais toujours parmi les meilleurs, mais ici, dans la LNH, tout le monde était parmi les meilleurs », observe-t-il.

Daniel Carr a disputé quatre matchs depuis son rappel de Laval, et les points viennent encore à un rythme déconcertant. Le petit numéro 43 en compte déjà six.

Son rythme est évidemment insoutenable, même à court terme. Mais Carr en surprend tout de même plusieurs avec ses capacités offensives, comme il a pu surprendre le gardien des Flames David Rittich, jeudi, en marquant depuis la ligne rouge des buts.

Brendan Gallagher connaît Carr depuis l'enfance, pour l'avoir côtoyé à Sherwood Park. Et il n'est pas surpris.

« Il a toujours été bon, c'est le même joueur qu'avant. Les gens me le demandent souvent, et je le répète : c'est encore et toujours Carzy. Tu le regardes aller, les gens vont parfois rire, mais à chaque match, il trouve une façon d'avoir un impact », soutient Gallagher.

LE CHOC

En étant constamment un des meilleurs, Carr était habitué à jouer un rôle important, que ce soit au sein d'un trio offensif ou en avantage numérique. Bref, d'être un pilier de son équipe.

Même à son arrivée dans la LNH... Le 5 décembre 2015, à son premier match dans le circuit, et dès sa première présence, il a marqué ! C'était le début d'une séquence intéressante pour cet attaquant jamais repêché, qui comptait six buts en 23 matchs quand sa saison a été interrompue en raison d'une blessure à un genou. N'empêche, il avait au moins eu droit à une audition concluante.

C'est la saison dernière que ça s'est compliqué pour lui. Dès le troisième match, Michel Therrien a commencé à le laisser de côté, dans une saison où Carr allait faire la navette entre Montréal et St. John's. Il n'a finalement disputé que 33 matchs dans la LNH et 19 dans la Ligue américaine. Sa production totale dans ces 52 matchs : 20 petits points.

« Je crois avoir beaucoup appris, surtout l'an passé. L'an dernier, c'était pas mal la première fois de ma vie que j'étais laissé de côté par mon entraîneur, admet l'homme de 26 ans. Tu dois apprendre à composer avec ça et t'assurer que ça ne te joue pas dans la tête, pour qu'à ta prochaine occasion, tu n'y penses plus et tu ne tiennes pas ton bâton trop serré. Les gens ne réalisent pas à quel point c'est stressant et difficile. Tu dois vraiment apprendre à vivre avec ça. »

Carr a visiblement appris, car il totalisait 19 points en 20 sorties avec le Rocket de Laval au moment de son rappel.

UN TRIO QUI FONCTIONNE

Selon toute vraisemblance, le trio que forment Carr, Byron Froese et Nicolas Deslauriers demeurera intact ce soir, quand le Tricolore accueillera les Oilers d'Edmonton.

Ces trois-là disputeront donc un cinquième match de suite ensemble. Ils formeront ainsi la version la plus stable du quatrième trio du Canadien cette saison. Avant eux, Froese, Deslauriers et Jacob De La Rose avaient disputé quatre matchs ensemble. Toutes les autres versions du quatrième trio auront duré trois matchs ou moins, ayant au passage accueilli des joueurs comme De La Rose, Michael McCarron, Torrey Mitchell, Ales Hemsky, sans oublier Alex Galchenyuk.

Cette stabilité s'explique bien sûr par une production offensive inespérée de la part de cette unité. Carr, Froese et Deslauriers totalisent 13 points dans ces quatre matchs. Dans les 26 premiers matchs de la saison, le quatrième trio du Canadien avait seulement généré... deux buts !

Si les points sautent aux yeux quand on regarde leur travail, Claude Julien, lui, apprécie aussi l'ensemble du travail de l'unité. Ce qui explique le temps d'utilisation accru.

« Ils travaillent bien ensemble, a jugé l'entraîneur-chef du CH. On a les trois mêmes gars qui jouent ensemble depuis quatre matchs. C'est ce qu'ils font avec leurs habitudes de travail, leur échec avant, leur rotation [en zone offensive]. Ils ne donnent jamais de trois contre deux. Ils semblent se trouver, ils se donnent des chances de marquer. »

Il faudra maintenant voir si les récents succès offensifs du trio lui apporteront un peu de stabilité. À Boston, Julien s'était longtemps appuyé sur Gregory Campbell, Daniel Paillé et Shawn Thornton comme quatrième trio. On devine que l'entraîneur-chef ne demande pas mieux que de retrouver cette stabilité.

Encore faut-il que les résultats collectifs suivent.