Jeff Petry ne sera jamais comparé à des défenseurs aussi prestigieux que Bobby Orr, Raymond Bourque ou Larry Robinson, mais il est sans doute supérieur à ce qu'il avait démontré au cours des six premières semaines du calendrier régulier. Or, le voilà qu'il joue son meilleur hockey à un moment on ne peut plus important.

Après l'importante victoire de 3-1 du Canadien de Montréal contre les Blue Jackets de Columbus lundi soir, Petry n'a pas défilé sur la patinoire à titre de l'une des trois étoiles de la rencontre. C'est un honneur qu'il aurait facilement mérité.

Le défenseur américain a passé 29 minutes cinq secondes sur la glace, dont presque sept d'entre elles pendant l'une ou l'autre des cinq infériorités numériques du Canadien. Il a notamment donné quatre mises en échec, bloqué trois tirs et a aussi contribué au niveau de l'attaque en obtenant une mention d'aide sur l'éventuel but victorieux, celui de Jonathan Drouin au premier vingt, lors d'une supériorité numérique.

Tout ça au moment où Shea Weber, le pilier de la brigade défensive du Tricolore, est au rancart.

«Depuis le match à Nashville où j'ai trouvé qu'il avait été vraiment bon, il continue de jouer de la même façon, a analysé l'entraîneur-chef Claude Julien. Ça fait trois matchs d'affilée que l'on voit du grand Jeff Petry, et ça arrive à un bon moment. Avec Shea (blessé), d'avoir un défenseur qui joue de cette façon, ça nous aide beaucoup.

«Les choses qu'il fait en ce moment sont des choses dont on parle depuis longtemps, a renchéri Julien. Mais le fait demeure qu'un joueur doit prendre son envolée. Il a connu un début de saison difficile et la confiance, ça ne revient pas tout de suite. Mais là, il semble avoir retrouvé sa confiance et il continue.»

Invité à élaborer sur les discussions qu'il a pu avoir avec Petry, Julien a en quelque sorte suggéré au défenseur de se servir de ses principaux atouts.

«On lui a dit de bouger ses pieds, de déplacer la rondelle rapidement, de transporter la rondelle et de jouer sur la pointe des pieds plutôt que sur les talons. Quand tu n'as pas de confiance, tu joues sur les talons au lieu de la pointe des pieds.»

Par ailleurs, selon Julien, Petry n'est pas le seul membre de la brigade défensive à avoir relevé son jeu d'un cran au cours de la dernière semaine.

«Même si nous avons perdu à Dallas (mardi dernier), le personnel d'entraîneurs avait le sentiment que les choses s'amélioraient et nous avions parlé de réduire le nombre de buts accordés. Nous sommes plus conscients du fait qu'il est important de bien jouer défensivement pour demeurer dans le match, mais aussi qu'une bonne défensive nous permet de jouer avec la rondelle.»

Une défensive plus étanche et un Carey Price en pleine possession de ses moyens pourraient permettre au Canadien de gravir des échelons au cours des prochains jours.

La formation montréalaise peut même espérer déloger les Red Wings de Detroit du troisième rang de la section Atlantique, qui n'ont que deux points d'avance sur le Canadien. Les deux équipes se disputeront une série aller-retour jeudi et samedi d'abord dans la Ville de l'automobile puis au Centre Bell.

En attendant, le Canadien devra se concentrer sur les Sénateurs d'Ottawa, les prochains visiteurs au Centre Bell, mercredi.