De lents départs, Max Pacioretty a déjà connu ça. En fait, il a connu ça il y a exactement un an, quand sa production après sept matchs était la même que cette fois-ci: un but.

«Je suis inquiet de ma production, les buts n'arrivent pas pour notre équipe et je vais en assumer l'entière responsabilité, a expliqué le capitaine hier à Anaheim. Je pense vraiment beaucoup trop sur la glace. J'ai l'impression de patiner dans la boue, d'être seul sur une île. Quand ça ne marche pas, il faut revenir à la base, je crois.»

C'est donc ce que le Canadien va tenter de faire, ce soir à Anaheim, au moment d'affronter les Ducks: revenir à la base, mais aussi à la victoire, ce que cette équipe n'a pas réussi à faire une seule fois en temps réglementaire depuis le début de la saison.

Avec tout ça, et avec sa fiche de 1-5-1, le club montréalais est maintenant bien installé au fond de sa division, ce qui n'était certes pas le scénario de départ.

«Une fiche comme celle-là, c'est toujours alarmant, a admis Pacioretty. Mais on s'impose davantage de pression nous-mêmes. Ça fait un bout de temps que je suis ici, et j'ai vécu de mauvaises séries, que ce soit au début d'une saison, au milieu ou à la fin. Aussi bien que ce soit maintenant, pour qu'on ait le temps de se replacer et d'aller dans la bonne direction.»

Le match de ce soir à Anaheim ne sera que le huitième du Canadien cette saison, mais, déjà, il y a des tendances inquiétantes qui se profilent. Par exemple, le Canadien a tiré 256 fois depuis le début de la saison, mais n'a réussi à marquer qu'à 10 reprises, pour un taux de réussite de seulement 3,9%. Avec sa moyenne de 1,43 but par soirée, le club montréalais arrive au dernier rang de la ligue à ce chapitre.

C'est sans doute pour cette raison que les regards se tournent lentement vers Pacioretty et son complice, Jonathan Drouin. Le duo avait montré des signes encourageants lors du camp d'entraînement, mais depuis, c'est le néant ou presque.

«Il y a de la cohésion entre nous, et les points vont commencer à arriver, a répondu Drouin. Plus on va jouer ensemble et plus on pourra apprendre à se connaître. Moi, au centre, j'ai encore des choses à apprendre, des ajustements à faire.»

Est-ce que Claude Julien sera patient envers le duo Pacioretty-Drouin, à qui il a offert Alex Galchenyuk comme ailier droit mercredi soir à Los Angeles? L'entraîneur a reconnu hier que Pacioretty et Drouin connaissaient un départ «difficile», et qu'il n'hésiterait pas à effectuer des changements si jamais il fallait en arriver là.

«S'il vient un temps où nous devons effectuer des changements, nous les ferons», a fait savoir Julien.

D'ici là, ce serait sans doute une bonne idée que le Canadien se mette à gagner un peu. De manière générale, les équipes qui arrivent à la mi-saison avec un dossier de ,500 ou un peu moins ont bien du mal à atteindre les séries.

Jonathan Drouin a d'ailleurs admis que ses collègues et lui ont commencé à regarder un peu le classement.

Déjà.

«Oui, on le regarde, a-t-il répondu. Tu ne veux pas te créer un trou et ne pas être capable de t'en sortir plus tard. Il y a un sentiment d'urgence. Tu peux bien dire qu'il reste encore plus de 70 matchs, mais les matchs que tu échappes maintenant, ça revient te faire mal à la fin de la saison.»

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Price devant le filet

Après avoir pris congé mercredi soir à Los Angeles, Carey Price sera de retour devant le filet du Canadien, ce soir à Anaheim. Le gardien numéro un du CH affiche en ce début de saison une moyenne de 3,56 et un taux d'arrêts de ,885, des chiffres auxquels il n'est certes pas habitué depuis le début de sa carrière.

Le Canadien n'ayant pas tenu d'entraînement hier, il faudra attendre à celui de ce matin à Anaheim pour constater si l'entraîneur Claude Julien effectuera ou non d'autres changements à sa formation en vue du match de ce soir.