Quand on lui demande s'il sait un peu ce qui l'attend, s'il comprend que les attentes envers lui sont assez hautes, merci, David Schlemko se contente d'un petit rire nerveux. «C'est vous, les médias, qui amplifiez ces histoires!», répond-il en riant.

C'est pourtant la vérité, ou la réalité, c'est selon: pour un Canadien qui a bien du mal cette saison en défense (qui a bien du mal un peu partout, mais ça, c'est une autre affaire), l'arrivée de Schlemko pourrait être un remontant.

Blessé à une main lors du camp d'entraînement, le défenseur de 30 ans n'a pas encore joué cette saison. Mais à moins d'un recul, il devrait effectuer ses premiers coups de patin avec le CH samedi soir au Centre Bell, lors de la visite des Maple Leafs de Toronto.

«Je crois que oui, je pourrai jouer [samedi], mais je dois obtenir le feu vert avant tout, a-t-il fait savoir hier à Brossard. Je me sens bien, même s'il y a encore un peu de douleur, mais il faut savoir composer avec ça.»

Il faut aussi savoir composer avec la pression. Le directeur général Marc Bergevin disait le mois dernier que Schlemko était considéré comme le deuxième défenseur du club, celui qui irait jouer à la gauche de Shea Weber.

Un rôle à bord du premier duo défensif, David Schlemko assure que ça ne lui est pas étranger.

«En premier, je dois dire que je suis prêt à prendre le rôle qu'ils vont me donner, n'importe lequel, a-t-il répondu. Mais oui, j'ai déjà été ce joueur qui jouait 25 ou 26 minutes par soir. Je jouais autant de minutes en moyenne quand j'étais avec les Coyotes en Arizona, avant que [Oliver] Ekman-Larsson ne se joigne à l'équipe et prenne de plus en plus de place.

«Avec les Coyotes, j'étais un défenseur qui neutralisait l'attaque adverse, je jouais aussi sur l'attaque à cinq, et on me faisait confiance. J'ai déjà disputé des matchs avec une grosse charge de travail auparavant, et si c'est le cas ici, ce sera une belle occasion pour moi.»

La relance de l'attaque

En un peu plus de six saisons avec les Coyotes, le joueur originaire d'Edmonton n'a jamais disputé plus de 50 parties (il a disputé 67 matchs avec les Devils du New Jersey en 2015-2016, un sommet à ce chapitre pour lui). Avec les Sharks de San Jose la saison dernière, il a franchi la barre des 20 minutes de jeu à seulement cinq reprises en 62 rencontres.

Peu importe, il estime avoir les qualités nécessaires pour permettre au Canadien de se replacer en défense. Il le faudra: avec ses 13 buts accordés en quatre matchs cette saison, le Canadien vient au 27e rang à ce chapitre parmi toutes les équipes de la LNH.

«Je suis capable de relancer l'attaque, a expliqué Schlemko. C'est un aspect du jeu avec lequel nous avons eu des ennuis jusqu'ici, et le jeu de transition, justement, c'est mon pain et mon beurre. Je peux aussi participer aux unités spéciales et affronter le meilleur trio adverse.»

C'est certes une bonne nouvelle pour le Canadien. Une autre bonne nouvelle, c'est que le principal intéressé ne semble pas au courant que tous les regards seront tournés vers lui à l'instant où il posera ses lames sur la glace.

C'est peut-être mieux comme ça.

«La pression, c'est vous [les médias] qui en parlez, mais je peux vous dire qu'il n'y a personne dans ce vestiaire qui me parle de ça... De toute façon, la pression, moi, je n'ai aucun problème avec ça. Je serai prêt.»

Avec le retour imminent de Schlemko, il y aura sous peu un défenseur en trop chez le Canadien parmi Victor Mete, Mark Streit, Joe Morrow et Brandon Davidson. À suivre...