Le décalage horaire, l'altitude, un été passé dans l'incertitude et l'âge sont autant de facteurs qui ont, plusieurs fois, laissé Jaromir Jagr à bout de souffle et plié en deux pendant sa première séance d'entraînement dans l'uniforme des Flames de Calgary, jeudi.

L'ailier droit de 45 ans, qui était arrivé à Calgary de la République tchèque la veille, a fait preuve de franchise lorsqu'est venu le temps d'évaluer sa prestation.

«Pas très bonne, a déclaré Jagr. Je suis content d'avoir survécu à cet entraînement. Souhaitons que je me sentirai mieux demain qu'aujourd'hui.»

Les Flames disputeront leur ouverture locale samedi soir contre les Jets de Winnipeg avant de se lancer dans un court périple de deux matchs en Californie.

L'arrivée de Jagr dans un marché canadien, dans ce qui sera sa 24e saison dans la LNH - et probablement sa dernière, dit-il - génère beaucoup d'engoument à Calgary.

S'il participe à 57 rencontres cette saison, il doublera Gordie Howe pour le plus grand nombre de matchs en carrière (1767).

Mais ce début tant attendu pourrait attendre.

«Si je ne suis pas prêt, je pense que ça ne serait pas très intelligent de m'envoyer sur la glace», a-t-il reconnu.

Il lui reste la séance d'entraînement de vendredi et l'exercice matinal de samedi pour redonner le tonus nécessaire à ses jambes. L'entraîneur-chef Glen Gulutzan laissera Jagr juger de sa condition physique.

«Je pense qu'il a joué suffisamment de matchs dans la ligue pour savoir quand il sera fin prêt, a noté Gulutzan. Nous en avons discuté et je lui ai demandé de me dire comment il se sent.»

Deuxième derrière Wayne Gretzky dans l'histoire de la Ligue nationale avec 1914 points, Jagr a confié qu'il avait connu une entre-saison bizarre parce qu'il ne savait pas s'il jouerait de nouveau dans la LNH.

Ce n'est que dimanche dernier que Jagr a accepté un contrat d'une saison, d'une valeur d'un million $, avec les Flames.

«Je me suis entraîné avec aucune équipe. Je m'entraînais et je ne voyais aucun avenir. C'est plutôt difficile, surtout à mon âge.

«Si j'étais demeuré en Europe, je me serais probablement donné un mois pour me préparer avant de participer à des matchs. Je ne peux pas faire ça maintenant, a reconnu le vétéran Tchèque.

«C'est un défi et c'est la raison pour laquelle je dois y aller une journée à la fois. J'espère que ça reviendra rapidement», a ajouté Jagr, qui s'est entraîné au sein d'un trio que complétaient Sam Bennett, un centre de 21 ans, et Kris Verteeg, qui est âgé de 31 ans.

Jagr a beaucoup parlé avec Bennett pendant l'entraînement.

«C'est pas mal cool. Il est une légende, a fait remarquer Bennett. De le voir sur la glace me donner des conseils, pour moi, ça veut dire beaucoup, surtout d'un joueur comme lui. Ce fut une séance d'entraînement vraiment plaisante pour moi.»