Jordie Benn a du mal à comprendre pourquoi un peu tout le monde lui parle de Shea Weber ces jours-ci.

«Jouer avec Shea, bien sûr que j'aimerais ça, tout le monde voudrait pouvoir obtenir autant de temps de jeu, a-t-il répondu hier à Brossard. Il est un joueur spécial, et pour moi, jouer à sa gauche, ce serait fabuleux. Mais honnêtement, je vais aller jouer là où ils le voudront bien!»

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«Ils», dans ce cas-ci, fait bien sûr référence aux décideurs du Canadien, qui devront un jour déterminer qui sera le prochain partenaire de Weber à la ligne bleue montréalaise.

Le camp d'entraînement est ouvert depuis à peine quelques jours, et déjà, cette histoire prend toute la place, ou presque.

Un jour, c'est David Schlemko (maintenant blessé à une main) qui fait l'objet de rumeurs à ce chapitre. Parfois, c'est aussi le jeune Victor Mete, que certains voient déjà, prématurément sans doute, comme partenaire de Weber.

Dans ce portrait un peu confus, il y a aussi Benn, principalement parce que le Canadien lui demande ces jours-ci de patiner du côté gauche, alors qu'il est habitué à patiner du côté droit depuis qu'il a débarqué au Centre Bell la saison dernière.

Un drôle de hasard, on l'aura compris, puisqu'il manque justement un défenseur à la gauche de Weber...

«Peu importe le côté, je suis à l'aise, j'ai déjà joué autant à gauche qu'à droite dans cette ligue, a-t-il expliqué hier. Je n'ai pas vraiment de côté favori, si on veut. Je suis plus à l'aise du côté gauche ces jours-ci, tout simplement parce que c'est là qu'on me demande de jouer lors du camp.»

«Que ce soit à gauche ou à droite, ça ne fait pas de différence. Bien sûr, il y a certains détails, certaines petites nuances à comprendre selon le côté où on patine. Quand je suis à gauche, par exemple, je trouve que la relance de l'attaque est plus facile [...], mais peu importe, j'essaie de jouer de la manière la plus simple possible.»

Pas de pression

Benn assure aussi qu'une charge de travail plus grande n'est pas source d'inquiétude pour lui. Il ne voit pas non plus de pression additionnelle dans un tel rôle.

«Pour moi, jouer avec un gars comme Shea serait un énorme avantage. Si on est tous les deux sur la glace en même temps, c'est lui que les adversaires vont vouloir surveiller de près, ils vont tricher de son côté pour l'empêcher de décocher son tir frappé. Ce qui ouvrirait le jeu de mon côté. Ça me permettrait de me lancer en attaque un peu plus, ou de relancer l'attaque devant moi. Je n'y vois que des avantages, pour tout dire.»

Reste à voir si Jordie Benn serait capable de relever un tel défi. La saison dernière, quand le Canadien s'est mis à lui donner plus de travail (lors de la série contre les Rangers, par exemple, quand il avait disputé un match de 25 minutes et 59 secondes, un sommet pour lui dans la saison), le défenseur de 30 ans avait eu des soirées un peu plus difficiles.

«Il n'y a pas un seul joueur dans cette ligue qui veut jouer moins, a-t-il offert en guise de conclusion. Alors, si on me demande 25 ou 26 minutes par match, je vais accepter le défi avec plaisir.»