C'est lundi que les équipes de la LNH dévoilaient la liste des joueurs qui recevaient des offres qualificatives... et de ceux qui n'en recevaient pas. Au Colorado, Éric Gélinas faisait partie de la deuxième liste et est, du coup, devenu joueur autonome sans compensation.

Sauf qu'il n'avait pas besoin de voir cette liste pour savoir qu'il ne faisait plus partie des plans de l'Avalanche.

«J'avais le feeling qu'ils ne me garderaient pas depuis le 10 octobre, je te dirais!», lance le grand défenseur, en entrevue à La Presse.

Gélinas a clairement été victime du départ de Patrick Roy, qui a démissionné en catastrophe en août dernier. C'est Roy, alors vice-président des opérations hockey et entraîneur-chef, qui avait fait la transaction pour obtenir Gélinas des Devils du New Jersey en février 2016.

Mais sous le nouvel entraîneur-chef, Jared Bednar, les occasions de se prouver étaient rares. Gélinas n'a disputé que 27 matchs, jouant en moyenne 11 minutes. Il a obtenu un seul point. Il a également été renvoyé dans la Ligue américaine, où il a récolté 12 points en 27 sorties.

«Je ne jouais pas, je n'avais pas de minutes. Je ne pense pas que je serais dans ma situation actuelle si Patrick était resté.»

De l'intérêt

À 26 ans, ce n'est évidemment pas le parcours de carrière idéal. Mais Gélinas garde espoir. Son agent a reçu des appels de quelques équipes depuis que la fenêtre de négociation avec les joueurs autonomes s'est ouverte.

«C'est quand même le fun d'avoir déjà parlé à quelques équipes dès la première journée. Ça donne un petit boost au moral», convient le défenseur québécois.

Maintenant, la grande question est de savoir s'il obtiendra un contrat exclusivement de la LNH ou s'il devra se rabattre sur un contrat à deux volets. En 2013-2014, il avait présenté des statistiques offensives intéressantes au New Jersey avec 29 points en 60 matchs, mais n'a jamais pu reproduire ces chiffres depuis.

Il espère que ses instincts offensifs lui vaudront une occasion dans la LNH.

«Je regarde des gars comme Mark Barberio, Zach Redmond ou Andrej Sustr, ils ont tous réussi à avoir des contrats one-way même s'ils n'avaient pas beaucoup de statistiques offensives pour se backer. Comme il y a eu de l'intérêt la première journée, je garde espoir.

«Mais notre décision ne sera pas monétaire, car je m'attends à avoir une diminution salariale [son dernier contrat était de 3,15 millions au total pour deux saisons]. Ce sera de regarder où je cadre le mieux, à quelle place je pourrais me faire valoir.»

À ce sujet, ce sera intéressant de voir si le Canadien lui fera signe cette semaine. Gélinas tire de la gauche, et le CH vient de perdre les services de Nathan Beaulieu, Alexei Emelin et Mikhail Sergachev sur le flanc gauche. Sans oublier Andrei Markov, qui n'a toujours pas de contrat en vue de la prochaine saison. Que Markov revienne ou pas, il y aura une lutte pour le poste à gauche au sein du troisième duo, avec notamment Jakub Jerabek et Brandon Davidson.