Guy Boucher ne veut pas que les Sénateurs d'Ottawa s'en fassent trop avec la possibilité d'éliminer les Bruins de Boston dès le cinquième match de leur série, vendredi.

«Je ne les vois jamais comme des matchs d'élimination, a déclaré l'entraîneur-chef des Sens de l'hôtel où loge l'équipe, jeudi. C'est mon expérience qui me dicte cela. Quand je me mets à penser à cela, c'est à ce moment que les gars deviennent nerveux, anxieux, qu'ils veulent en faire trop et régler tout ça dans les cinq premières minutes.

«C'est facile de se perdre dans ce genre d'engouement. Alors pour moi, j'aborde cela comme si nous allions jouer un autre match, possiblement un autre match décidé par un but, et ce sera une rencontre très difficile. Ils seront encore plus désespérés que lors du match de mercredi, alors nous devrons être très bien préparés.»

L'histoire joue en faveur des Sénateurs, qui mènent la série 3-1: les Bruins n'ont jamais surmonté pareil déficit en 22 occasions.

«Je ne pourrais accorder moins d'importance à ces statistiques. Ces séries ont été jouées à une autre époque, avec des joueurs différents, a indiqué Boucher. Alors on ne tient compte que du présent. Ils ont été un adversaire de taille tout au long de la saison et nous nous attendons à rien de moins pour le prochain match. On s'attend à un match décidé par un but, possiblement en prolongation, et pour l'instant, toute notre attention est portée vers les 10 premières minutes de ce duel.»

La victoire de 1-0 de mercredi a porté la fiche des Sens contre les Bruins à 7-1 cette saison. Toutes ces rencontres se sont soldées par un écart d'un ou deux buts. Trois d'entre elles ont nécessité de la prolongation.

Quand on lui a demandé pourquoi tous ces matchs avaient été aussi serrés, l'entraîneur a répondu: «Parce que vous avez deux bonnes équipes qui n'abandonnent jamais».

Craig Anderson, qui a une fiche de 8-1 contre les Bruins à ses neuf derniers départs, a réussi son quatrième jeu blanc en séries, tandis que Bobby Ryan a marqué l'unique but à la suite d'un autre beau jeu d'Erik Karlsson.

Faisant de nouveau usage de son extraordinaire sens du jeu, Karlsson a trouvé que la meilleure façon de diriger la rondelle au filet était plutôt de lancer à côté de celui-ci, afin que Ryan, niché derrière le défenseur recrue Charlie McAvoy, puisse la récupérer pour la loger derrière Tuukka Rask.

«Je pense qu'il n'y a que quelques joueurs dans toute la LNH qui peuvent réussir ce jeu, a déclaré Boucher. Les Sidney Crosby, John Tavares, Karlsson. (...) Ils voient le jeu lors de situations tendues. Leur cerveau semble fonctionner plus rapidement que celui des autres sur la glace et ils sont en mesure de ralentir le rythme du jeu dans leur esprit.»

Il s'agissait du troisième but en séries pour Ryan et de son deuxième but victorieux.

Boucher a bien aimé de la façon dont son club a joué la troisième, mercredi, prenant les devants avant de frustrer les Bruins pour préserver le jeu blanc d'Anderson. Les Bruins n'ont obtenu que cinq tirs dans cette période.

Les Sénateurs s'attendent toutefois à ce que les Bruins amorcent le match en lions, vendredi, alors que leur saison sera à l'enjeu.