Les gens ne cessent de demander à Jonathan Bernier s'il joue actuellement le meilleur hockey de sa carrière, comme si sa résurgence à Anaheim était une énorme surprise.

Ce n'en est pas une pour le gardien de 28 ans, qui a été étincelant en mars, comme en fait foi sa fiche de 10-1-2 et son taux d'efficacité de ,941 pour le mois. Bernier a eu une séquence de 12 départs sans subir de défaite en temps réglementaire, s'insérant dans la conversation au sujet du gardien partant des Ducks en séries de façon un peu inattendue.

«Je n'ai jamais perdu confiance en moi-même pour être honnête, a récemment déclaré Bernier au cours d'un entretien téléphonique. J'ai toujours cru que j'étais un bon gardien et que je pouvais faire le travail dans cette ligue. Bien sûr, cette séquence fait jaser. Mais je ne tente pas de prouver quoi que ce soit, seulement de m'améliorer à chaque jour, à me dépasser. Je ne cherche pas à savoir ce que les gens disent ou pensent à mon sujet.»

Il n'y a pas si longtemps, Bernier avait du mal à remporter ne serait-ce qu'une victoire. Le Lavallois a perdu ses 10 premiers départs avec les Maple Leafs de Toronto la saison dernière, rendant plutôt improbable une association à long terme avec Mike Babcock, qui venait d'arriver en poste. Les Leafs l'ont brièvement cédé à la Ligue américaine, puis l'ont envoyé à Anaheim en retour de Frederik Andersen l'été dernier.

Bernier a tiré au moins une leçon de son passage à Toronto: se préoccuper moins du résultat et davantage de sa progression. Ce mauvais début de saison avec les Leafs a créé un effet boule de neige et Bernier a été incapable d'y mettre un frein. Son attention se porte maintenant sur le prochain lancer, la prochaine période et le prochain match, jamais plus loin que cela.

Il a aussi apporté quelques changements techniques chez les Ducks, qui sont dirigés par Randy Carlyle, qui a été son entraîneur chez les Leafs. Bernier n'est plus aussi agressif devant son filet qu'il ne l'était avec Babcock, qui préfère cette approche pour ses gardiens.

«Parfois, vous ne vous sentez pas aussi confortable avec cette façon de faire, a dit Bernier. Nous avons tous un niveau de confort et je ne l'étais pas au départ. Je pense que ça a pu affecter mes performances.»

Bernier n'a joué autant (38 matchs) et aussi bien qu'en une seule occasion au cours de sa carrière: sa première saison avec les Leafs, alors qu'il avait maintenu un taux d'efficacité de ,923 en 55 rencontres. Même lui remarque que ses statistiques étaient meilleures cette saison-là, alors il ne sait pas s'il peut dire qu'il joue son meilleur hockey.

Peu importe: sa confiance devant le filet augmente peu à peu. Il a aussi gagné celle de Carlyle pendant que John Gibson a dû s'absenter en raison d'une blessure.

«Je crois qu'il a confiance en moi et ça fait une énorme différence pour un gardien quand vous savez que votre entraîneur croit que vous pouvez lui faire gagner des matchs. Il a cette confiance et ça augmente la mienne.»

Sans toutes les distractions extérieures qu'il retrouvait à Toronto, Bernier a trouvé beaucoup plus facile de se concentrer sur le hockey à son retour en Californie, où il a amorcé sa carrière, avec les Kings de Los Angeles. Son mois de mars a fait en sorte qu'il n'est plus autant le négligé pour amorcer les séries des Ducks, la semaine prochaine.

Lui qui deviendra joueur autonome cet été, Bernier espère maintenant avoir la chance de redevenir gardien no 1 quelque part la saison prochaine.

«J'espère obtenir une deuxième chance, bien honnêtement. Mon attention est portée sur l'instant présent et non sur la prochaine campagne. Je pense que nous avons tous les ingrédients pour faire un bon bout de chemin en séries, alors je me concentre vraiment là-dessus. Je songerai à l'avenir cet été.»