David Desharnais a délaissé le numéro 51 avec les Oilers d'Edmonton et arbore désormais le numéro 13. En espérant qu'il lui porte chance.

L'ancien joueur de centre du Canadien, échangé il y a dix jours en retour du défenseur Brandon Davidson, en est encore à trouver ses repères avec sa nouvelle équipe. Il dispute ce soir face aux Penguins de Pittsburgh un troisième match dans son nouvel uniforme. Il a récolté une aide à son premier match en étant employé durant 14 min 28 s puis a été limité à 10 min 40 s mardi soir face aux Islanders de New York.

«J'ai la chance de jouer et c'est tout ce que je demande, a-t-il insisté. Je suis dans une bonne situation ici.»

Desharnais n'aurait pas eu d'objection à demeurer à Montréal pour le reste de la saison. Jamais il n'a approché la direction de l'équipe dans le but de changer d'adresse. Mais de pouvoir obtenir un second départ pourrait lui être salutaire, car il sera désormais évalué par des yeux différents.

Étant donné que son contrat arrive à échéance à la fin de la saison, on pourrait être tenté de voir cette nouvelle opportunité à Edmonton comme une façon d'être en audition pour la suite de sa carrière. Mais Desharnais ne le voit pas ainsi.

« Même quand on a un contrat de quatre ans, il y a quelqu'un qui nous regarde à tous les matchs, rappelle-t-il. Ce n'est pas dans les deux dernières années que (le directeur général des Oilers) Peter Chiarelli a vu que j'étais capable de jouer; c'était en séries éliminatoires et dans les gros matchs qu'on a disputés aux Bruins de Boston. »

Privilégiant une approche plus zen et détendue, le Québécois de 30 ans ne se soucie donc pas de ce que lui réserve dans la Ligue nationale au-delà cette saison.

« Je ne suis pas inquiet de ce côté-là, assure Desharnais. Si ça n'arrive pas, ça n'arrive pas. Je vais juste profiter de ces moments-là et je ne m'en ferai pas. »

Intelligence du jeu et expérience

Les Oilers étaient à la recherche d'un joueur de centre qui leur permettrait d'ici la fin de la saison d'employer le jeune Leon Draisaitl à l'aile. Le plan sera probablement différent l'an prochain, mais le besoin immédiat était au centre du 3e trio et c'est sur Desharnais qu'ils ont jeté leur dévolu.

« C'est un jeune homme intelligent qui comprend vite ce qu'on lui demande, a décrit l'entraîneur-chef Todd McLellan. À la grandeur qu'il a, il ne se mettra pas à intimider beaucoup de monde, mais c'est son intelligence du jeu qui l'a amené dans cette ligue et qui lui a permis de produire à un haut niveau dans le passé.

« On essaie de le ramener à ce niveau-là. »

Desharnais est donc employé dans un rôle qui lui est familier... et avec des ailiers qui lui sont familiers. Face aux Penguins, il allait amorcer le match avec Benoit Pouliot et Zack Kassian, deux joueurs qu'il a côtoyés chez le Tricolore.

Mais Peter Chiarelli a également mis de l'avant l'expérience qu'il pouvait apporter à une jeune équipe qui n'a pas beaucoup de millage dans un environnement gagnant, ni même en séries éliminatoires.

« Ça fait toujours bizarre dans mes oreilles d'entendre parler d'expérience à mon sujet, avoue Desharnais. Moi je me sens encore comme un jeune! En même temps, j'ai déjà plus de 400 matchs de joués. C'est un rôle que je dois apprendre.

« Se rendre en séries c'est presque comme l'être déjà parce que quand il reste une douzaine de matchs à la saison, c'est là que les équipes se mettent en mode séries. On pousse fort dans le dernier droit et je pense que je peux avoir un gros rôle à jouer dans les 16 derniers matchs et ensuite rendu en séries. »

Desharnais affrontera le Canadien dimanche, une équipe qu'il a aimée, mais dont l'environnement médiatique et parfois plus tendu ne lui manquera pas.

« J'imagine que c'est mieux de faire ça tout de suite en partant plutôt que d'attendre, a-t-il dit à propos de ce premier rendez-vous. On est en position de faire les séries. Ce sera un bon challenge étant donné que le Canadien forme une bonne équipe, mais je vais content de pouvoir m'ôter ça de la tête immédiatement... »