Les joueurs de la LNH aiment bien, quand l'enjeu le commande, «mettre de l'argent sur le tableau». En gros, ils écrivent une somme d'argent au tableau, un peu avant l'échauffement, pour que ce soit visible à tous. Plus l'enjeu est élevé, plus la somme est importante. Si l'équipe l'emporte, cette somme sert à financer les activités de groupe.

Les deux cas les plus classiques: un joueur qui affronte son ancienne équipe, et un joueur qui arrive dans sa nouvelle équipe. Par exemple, on raconte que Thomas Vanek avait mis une somme considérable sur le tableau quand il a disputé son premier match avec le Tricolore.

Dwight King sera dans cette deuxième situation, puisqu'il disputera son tout premier match avec le Canadien, ce soir, contre les Predators de Nashville. Mais voilà, ses débuts coïncident avec le fait que Shea Weber affrontera son ancienne équipe. Et aussi, que bien des joueurs du Tricolore voudront battre leur ancien coéquipier P.K. Subban, qu'ils affronteront pour une première fois.

«Tant que les gens n'en parlent pas, c'est un match comme un autre. On sait bien que ça veut dire beaucoup pour Webs de jouer contre son ancienne équipe, a admis l'attaquant Brendan Gallagher, après l'entraînement de ce matin à Brossard. On sait qu'il veut les battre. Et on sait que ça veut dire beaucoup pour Subban, il veut nous battre. Il y aura de l'atmosphère dans l'aréna. Ensuite, on aura notre travail à faire.»

Il faut s'attendre à une ambiance survoltée, animée par une foule qui sera sans doute partagée entre le Tricolore et le populaire numéro 76, qui sera vêtu de blanc et jaune. D'un côté comme de l'autre, on aura de bonnes raisons d'être affamé.

«Il jouera son match, il sera enthousiaste, il aura beaucoup d'énergie. Ses coéquipiers voudront bien jouer pour lui», estime Gallagher.

Un quatrième trio lourd

Dans ce contexte, les premiers pas de King avec le Canadien se feront donc dans un anonymat relatif. Cela dit, son trio a les outils pour sortir de l'ombre.

King patine en effet à gauche au sein d'une unité avec Michael McCarron et Torrey Mitchell. King est un colosse de 6 pi 4 et 229, tandis que McCarron est répertorié à 6 pi 6 et 231 lb.

«Ça amènera une nouvelle dimension à notre trio, a souligné McCarron. Je ne sais pas si les autres équipes auront vraiment le goût de jouer contre nous. On va essayer de faire mal à nos adversaires et c'est important, une fois en séries, quand les joueurs finissent leurs mises en échec.  Je suis content de jouer avec lui.»

«Je me tiens toujours près du filet, que ce soit devant celui-ci ou dans les coins de patinoire. Je joue toujours en fond de territoire. Je pense avoir joué avec tous les attaquants des Kings pendant mes six années là-bas, j'allais là où le besoin s'en faisait sentir», a décrit King.

King sera l'unique nouveau venu du Canadien en uniforme ce soir. Steve Ott et Andreas Martinsen devront patienter, tout comme le défenseur Brandon Davidson.

«On a beaucoup de joueurs, tu ne veux pas en rentrer quatre d'un coup, a rappelé l'entraîneur-chef Claude Julien. On a rentré (Jordie) Benn au dernier match. En plus, les gars ont voyagé. King aussi a voyagé, mais il a dit qu'il se sentait bien. Ces gars-là seront intégrés progressivement à notre formation. On joue bien dernièrement, donc c'est plus facile de les intégrer.»

McCarron reçoit quant à lui un beau vote de confiance de son entraîneur, puisqu'il maintient son poste malgré l'arrivée de sang neuf.

Ott, lui, est bien réaliste dans ses attentes.

«Je serai honnête avec vous, j'arrive avec l'esprit ouvert, peu importe où ils ont besoin de moi. Je sais que je suis un joueur de profondeur, à ce point-ci de ma carrière», a-t-il déclaré.

Sur un ton plus léger, Ott a expliqué comment il en est venu à choisir le numéro 92.

«Je voulais avoir l'air d'un joueur talentueux en portant le 92! Plus sérieusement, j'ai appelé ma fille à l'école quand il fallait choisir mon numéro. Le directeur l'a fait sortir de la classe. Elle m'a aidé avec ça. J'ai souvent porté le 29, mais Ken Dryden le portait, donc on a demandé le 92.»

Il a aussi longtemps porté le 9, un autre numéro inaccessible à Montréal.

Besoin d'aide

Malgré toutes ces nouvelles, malgré la séquence de trois victoires du Canadien, il ne faut pas perdre de vue que cette équipe traverse une séquence inquiétante offensivement.

Février est maintenant chose du passé et plusieurs ne s'en plaindront pas, puisque seulement quatre attaquants ont marqué au cours de ce soir: Alex Galchenyuk, Max Pacioretty, Alex Radulov et Andrew Shaw.

Artturi Lehkonen n'a pas de point à ses 16 derniers matchs. Paul Byron, à ses 13 derniers. Gallagher, ses 10 derniers. Torrey Mitchell n'a pas marqué à ses 37 derniers matchs. Tomas Plekanec, à ses 15 derniers.

Maintenant que la date limite des transactions est derrière nous, la pression est-elle sur ces joueurs?

«On devra marquer par comité, a répondu Julien. Mais on va dans la bonne direction, je le sens, et je crois que la production offensive va suivre. Je n'ai pas besoin d'ajouter de la pression, les gars savent qu'ils doivent marquer. Au dernier match, on a marqué deux buts qui ont été refusés et qui auraient dû compter.»