Personne n'oserait reprocher à Devante Smith-Pelly de ressentir une certaine nervosité à l'approche de la date limite des transactions dans la Ligue nationale de hockey.

Après tout, l'ailier de 24 ans a été échangé par les Ducks d'Anaheim au Canadien de Montréal le 24 février 2015, puis par le Canadien aux Devils du New Jersey le 29 février 2016.

DSP, comme certains l'appelaient à Montréal, pourrait donc craindre que le scénario ne se produise pour la troisième fois d'ici mercredi. Mais il était plutôt calme, hier, en délaçant ses patins après un entraînement facultatif au Prudential Center.

«Je ne suis pas vraiment nerveux», a-t-il dit à la veille du troisième et dernier match de la saison entre les Devils et le Canadien, et au lendemain d'une défaite crève-coeur de 4-3 en prolongation contre les Rangers de New York. 

«À Anaheim, la transaction m'avait complètement pris par surprise, je ne m'y attendais pas du tout. À Montréal, je savais que ça s'en venait.»

«J'ai déjà vécu ça. Ça fait partie de la business. Cela dit, je vais regarder TSN mercredi», a ajouté celui qui connaît une saison difficile à l'offensive avec seulement trois buts et cinq mentions d'aide en 47 matchs.

Cammalleri et Parenteau

Il faut dire que le nom de Smith-Pelly n'est pas celui qui revient le plus souvent dans les rumeurs de transactions au New Jersey. Il en va autrement de ceux de deux autres anciens joueurs du Canadien, Michael Cammalleri (10 buts et 20 aides) et Pierre-Alexandre Parenteau (13 buts et 14 aides).

À huit points d'une place en séries éliminatoires, les Devils pourraient être tentés de conclure une transaction susceptible d'améliorer leur défense et leurs chances d'éviter des vacances hâtives. Ils pourraient bien sûr décider de songer d'ores et déjà à l'avenir ou d'y aller avec les forces en présence jusqu'à la fin de la saison.

«Quoi qu'il arrive, je suis sûr que notre directeur général [Ray Shero] a un plan en tête», a déclaré Taylor Hall, meilleur pointeur des Devils (14 buts et 27 aides), après avoir patiné avec une poignée de coéquipiers. 

«Je ne suis pas certain de ce qu'il veut faire d'ici la date limite des transactions, mais notre tâche est simple: gagner [aujourd'hui] contre une équipe qui, même si elle a remporté son dernier match, n'est peut-être pas...»

Une parenthèse s'impose ici pour souligner que ce Taylor Hall est un vrai diplomate quand vient le temps de décrire la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui le Canadien.

«Je ne veux pas dire qu'ils sont fragiles, car ils sont parmi les meneurs de l'Association. Mais ils ne remportent pas autant de parties qu'ils le souhaiteraient probablement.»

Autrement dit, les Devils doivent profiter de la forme quelconque du Canadien pour engranger ce soir deux précieux points.

«Il nous suffirait de deux ou trois victoires d'affilée pour nous ramener dans la lutte, a dit Hall. Regardez les Islanders, ils ont réussi un retour en force en l'espace de deux ou trois semaines. C'est ce que nous tentons de faire en ce moment.»

Pas facile...

Pour la première fois en trois ans, Devante Smith-Pelly essaie de son côté de terminer la saison avec l'équipe dont il a endossé le chandail en octobre.

«J'ai connu un bon début de saison, mais la rondelle n'est pas rentrée dans le filet aussi facilement et fréquemment que l'année dernière», a-t-il raconté en revenant sur sa troisième saison complète en carrière. 

«C'est un peu frustrant, mais en même temps, ma contribution à une équipe ne se limite pas aux buts et aux points. C'est sûr que j'aimerais marquer aussi souvent que l'an passé [8 buts en 18 matchs avec les Devils], mais la ligue est compétitive, et ce n'est pas toujours facile.»

Même si DSP ne l'avoue pas, ça pourrait même être un peu énervant pour lui au cours des prochaines heures.