Alex Galchenyuk et Nathan Beaulieu ont reçu leur part de critiques pour des photos de vacances publiées sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

D'abord, un peu de contexte. Au moment de partir en relâche, le 13 février, le Canadien présentait une fiche de 1-5-1 depuis le début du mois. Fraîchement revenu au jeu, Galchenyuk tardait à retrouver son rythme, tandis que Beaulieu vivait ses hauts et ses bas habituels.

Pendant que les deux jeunes joueurs levaient les feutres vers la Floride, Max Pacioretty, Nikita Nesterov et Greg Pateryn, entre autres, patinaient à Brossard en compagnie d'Adam Oates, ancien joueur devenu entraîneur privé.

Mais voilà, Galchenyuk n'a pas seulement célébré son 23e anniversaire de naissance en Floride. Il a bel et bien chaussé les patins, même s'il ne l'a pas diffusé sur les réseaux sociaux. «Oui, j'ai patiné un peu, à deux reprises. J'ai aussi pris deux jours de congé. Ce n'est pas une aussi longue pause que ce que les gens imaginent», a indiqué le numéro 27 après l'entraînement d'hier.

«C'était différent pour moi, car je venais tout juste de m'absenter plusieurs semaines. J'ai pris une petite pause, mais j'ai contacté Olli Jokinen, je voulais travailler sur mes mises en jeu. On a travaillé là-dessus, ça m'a fait du bien de travailler avec lui. J'ai aussi travaillé avec un entraîneur de patinage.»

Beaulieu a quant à lui admis ne pas avoir patiné pendant sa semaine de congé. «Je voulais simplement m'éloigner du hockey, ne pas y penser du tout. Évidemment, c'était dur, vu les changements à l'équipe. Mais l'important était de me changer les idées. Les 20 derniers matchs de la saison, ce sera du hockey des séries.»

Le hockey à l'heure des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont une arme à double tranchant pour les athlètes. C'est particulièrement vrai dans le marché montréalais, où les joueurs du Canadien qui s'ouvrent sur Twitter ou sur Instagram sont scrutés à la loupe. Galchenyuk et Beaulieu l'ont à leur tour vécu, la semaine dernière, en publiant sur Instagram une photo les montrant devant l'avion devant les mener en Floride. «Uber everywhere» (Uber partout), lisait-on dans la légende.

La photo a donné lieu aux habituels messages d'encouragement de partisans, mais aussi à des commentaires plus mesquins. «Vous avez intérêt à mieux jouer, sinon vous allez prendre un Uber vers les terrains de golf», a écrit un internaute. «De la façon dont le Canadien joue dernièrement, on serait porté à croire qu'ils préféreraient demeurer discrets», a répliqué un autre.

Ces commentaires ont trouvé leur écho à Tout le monde en parle, dimanche, par la voix de l'animateur du 91,9 Jean-Charles Lajoie. «Il manque un mois et demi, il "décalique" dans le Sud. Veux-tu au moins poster sur Instagram des photos de toi sur le bicycle stationnaire?»

Et quand Galchenyuk et Beaulieu - à l'image de plusieurs de leurs coéquipiers - ont semblé à plat à leur retour au jeu samedi, ils prêtaient encore plus flanc à la critique. Beaulieu a particulièrement mal paru sur le but de Joel Armia, quand il a fait une chute en plein centre de la patinoire pour permettre à l'attaquant des Jets de s'échapper.

Avec le recul, les nombreuses réactions suscitées par leurs photos ont amusé les deux coéquipiers.

«La photo de l'avion... il fallait bien trouver une façon de se rendre en Floride, non? C'est mieux qu'une photo d'auto!», a déclaré Galchenyuk.

«Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. Quand ça ne va pas bien, ils inventent des faussetés. Je n'y accorde pas d'attention, mais c'est hilarant.»

«Je ne lis pas ces commentaires. Ce sont des gens dans leur sous-sol qui font des commentaires, ça ne me préoccupe pas, a pour sa part répondu Beaulieu. Si un entraîneur ou un membre de l'organisation a un problème, je suis sûr qu'on m'en aurait parlé. Mais la moitié de la ligue part en vacances. Ce n'est pas pour rien que c'est une semaine de relâche!»

Une nouvelle chance

Premiers choix du Canadien respectivement en 2011 et en 2012, Beaulieu et Galchenyuk vivent encore les hauts et les bas associés aux jeunes joueurs.

Beaulieu a semblé sortir de sa coquille en l'absence d'Andrei Markov. En 19 matchs, il a amassé 12 points, tout en jouant 24 minutes par match. Il a toutefois présenté un rendement de -5. Depuis le retour de Markov, il joue 18 minutes par match et a un seul point en neuf sorties, avec un rendement de -3.

«C'est ça, être jeune. Tu ne peux pas t'attendre à ce que tout te soit dû, a rappelé Beaulieu. C'est seulement ma troisième saison dans la LNH. Je dois saisir les occasions quand elles se présentent. Je crois l'avoir fait. Je veux être dans la situation où l'équipe est le plus à l'aise. Si ça signifie de sacrifier sept ou huit minutes par match, je suis prêt à le faire. Mais je sais que je peux jouer 25 minutes par soir et je sais que je peux le faire bien. Mon tour viendra.»

Galchenyuk totalisait quant à lui 23 points en 25 matchs quand il s'est blessé à un genou, en décembre. Depuis son retour au jeu, le 2 février, il a été limité à trois points en huit duels. Tant Michel Therrien que Claude Julien lui ont confié les rênes du premier trio, avant de les lui enlever.

«Il est talentueux et il est encore jeune a rappelé Julien au sujet du centre de 23 ans. Mon travail est de le rendre meilleur. Il a un talent spécial, et c'est difficile d'avoir ça. Je vais travailler avec lui sur les petits aspects qui le rendront un peu meilleur.»

Les noms de Galchenyuk et de Beaulieu étaient souvent mentionnés dès qu'il était question de rumeurs de transaction, vu la confiance fragile que Therrien semblait avoir envers eux. Il sera intéressant de voir quel effet aura le changement d'entraîneur sur leur place dans l'échiquier.