Michel Therrien a connu des hauts et des bas au cours des cinq saisons qu'il vient de passer à la barre du Canadien, mais les épisodes controversés ont semblé se multiplier au cours des 12 derniers mois. En voici cinq.

17 FÉVRIER 2016

L'erreur «individuelle» de P.K.

À la suite d'une défaite du Canadien au Colorado, par la marque de 3-2 contre l'Avalanche, Michel Therrien insiste pour dire que c'est une erreur «individuelle» qui a coulé le Canadien. Il s'agit bien sûr d'une flèche assez directe à l'endroit du défenseur P.K. Subban, qui n'en est pas à son premier accrochage avec le coach, Therrien n'étant pas un grand fan du défenseur et de son côté flamboyant. L'entraîneur n'avait-il pas banni les coups de gants enthousiastes entre Subban et Carey Price au terme des victoires? Subban, lui, n'a jamais vraiment suivi à la lettre les directives de Therrien, ce qui a entre autres mené à son déménagement en direction de Nashville l'été dernier, en retour d'un autre défenseur, Shea Weber.



Photo Ron Chenoy, archives USA TODAY Sports

P.K. Subban a commis une bourde que n'a pas apprécié l'entraîneur-chef Michel Therrien le 17 février 2016 au Colorado.

SEPTEMBRE 2016

Le pire capitaine

Le traditionnel tournoi de golf du Canadien démarre sur fond de tempête: selon le commentateur Michel Villeneuve, Michel Therrien aurait, lors d'une discussion entre amis, qualifié Max Pacioretty de pire capitaine de l'histoire du Canadien. Therrien dément rapidement cette anecdote, mais le dommage est déjà fait quand Pacioretty, d'un sourire à la fois nerveux et hésitant, a à commenter cette histoire avant même la première mise en jeu de la saison. Le tournoi de golf du Canadien est d'ordinaire une façon festive de lancer la nouvelle saison et de s'abreuver à la fontaine de l'optimisme. Pas cette fois...



NOVEMBRE 2016

La raclée à Columbus

C'est le réserviste Al Montoya qui s'installe devant le filet montréalais le 4 novembre lors du match contre les Blue Jackets à Columbus. C'est une soirée qui s'avère rapidement difficile pour le gardien auxiliaire: un but, puis deux, puis trois, puis quatre... Le temps de le dire, c'est 5-0 Blue Jackets, et les caméras de télé se braquent sur Carey Price, qui s'étire devant le couloir du vestiaire. Mais Therrien choisit de s'en tenir au fameux «plan» et de laisser Montoya subir son humiliation pendant 60 longues minutes. Marque finale: Blue Jackets 10, Canadien 0, et un vestiaire montréalais qui se demande à quoi l'entraîneur a pensé en laissant le gardien réserviste, fort apprécié de ses coéquipiers, se faire ridiculiser ainsi.

Photo Paul Vernon, archives Associated Press

Al Montoya (35) a trouvé la soirée du 4 novembre 2016 très longue...

NOVEMBRE 2016 (bis)

Pacioretty et les rondelles libres

Au moment où Max Pacioretty en arrache, les théories abondent: le capitaine cache-t-il une blessure? Est-il épuisé? Joue-t-il vraiment avec des centres de talent qui savent lui refiler la rondelle? C'est sur ce dernier point que Michel Therrien est interrogé à la fin du mois de novembre, et sa réponse fait un tabac. Mais peut-être pas un bon tabac. «Il ne faut pas toujours t'attendre à recevoir la rondelle, répond l'entraîneur. Des fois, il faut que tu ailles la chercher. Quand il y a une rondelle libre et que c'est toi qui es en position d'aller la chercher, il faut que tu ailles la chercher. [...] C'est ce que je regarde sur le trio de Galchenyuk. Quand Alex a besoin d'aller chercher la rondelle dans le coin et d'être le premier sur la rondelle, il n'attend pas après Paul [Byron] qui est à l'autre bout, à la ligne rouge. Il va la chercher.» Un entraîneur qui fait une comparaison défavorable entre un joueur de premier plan et un joueur de soutien, ça passe rarement bien dans cette ligue...

DÉCEMBRE 2016

Le regard

Le début de la fin pour Michel Therrien? Alors que les Sharks de San Jose sont en ville, le 16 décembre, le Canadien ne touche pas à la rondelle et Carey Price se fait traverser. Les Sharks enfilent quatre buts en 26 min 44 s de jeu, et après le quatrième but, Therrien demande à Price de rentrer au vestiaire, ce que ce dernier fait... après avoir fusillé du regard le banc montréalais, et fort possiblement l'entraîneur aussi. Ensuite, les gens concernés affirment qu'il n'y a rien de grave, et plusieurs joueurs du CH affirment même n'avoir rien vu dudit regard, mais la suite des choses nous laisse croire que le regard n'a pas été sans signification. D'ailleurs, après l'événement en question, le Carey Price des belles années disparaît. Depuis l'incident du regard, le gardien du Canadien n'a que 8 victoires à sa fiche en 22 matchs. Coïncidence ou pas, Carey Price, après ce match de décembre, devient un peu plus effacé, presque nonchalant et désintéressé. Reste à voir si Claude Julien pourra le replacer d'un coup de baguette magique, comme par enchantement.

Archives La Presse, Bernard Brault

Le fameux regard de Carey Price...