Pendant que les joueurs du Canadien profitent d'un répit ô combien bienvenu, il y a, à deux heures et demie de route de Montréal, une équipe qui pourrait profiter à sa manière de cette même semaine de congé.

Les Sénateurs d'Ottawa, qui accueillent ce soir les Sabres de Buffalo, ont six points de retard sur le Tricolore et le sommet de la division Atlantique. Ils disputeront deux matchs pendant l'inactivité du Canadien et seront à Toronto samedi, le jour où le Tricolore reprendra le collier.

Bref, ce n'est pas exclu qu'ils détrônent le Canadien d'ici une semaine.

«On a une chance de le faire, mais l'équipe se concentre vraiment à jouer un match à la fois, relève l'attaquant Jean-Gabriel Pageau. C'est comme ça qu'on joue depuis le début de la saison. C'est certain que c'est motivant de voir qu'on a encore une chance de finir premiers.»

Terminer premier de la division Atlantique est un peu un cadeau de Grec, car ça forcera vraisemblablement cette équipe à affronter l'une des quatre meilleures formations de la division Métropolitaine, assurément la plus forte cette année.

«On regarde le classement comme tout le monde, mais au bout du compte, on veut seulement faire les séries, assure Derick Brassard. Ce serait le fun de commencer à domicile ou d'avoir l'avantage de la glace, mais la division Métropolitaine est forte cette année, avec quatre équipes qui sortent du lot. Pour l'instant, ce sont les Rangers de New York qui sont quatrièmes et qui sont la première équipe repêchée. Ils joueraient donc contre la première équipe de la division Atlantique...»

En effet, ce ne serait pas de la tarte.

Brassard suit la situation en dilettante, mais ce sont des considérations que cherche à évacuer son entraîneur-chef Guy Boucher.

«Terminer premier de la division, c'est la dernière affaire sur ma liste, martèle Boucher. L'important dans la Ligue nationale, c'est de rentrer. Après ça, contre qui tu joues...

«Ces affaires-là, non seulement tu ne les contrôles pas, mais elles t'amènent à l'inverse de ce que tu dois faire et penser pour avoir ta concentration à la bonne place. Pour les partisans, c'est le "soap opera" qui anime tout le monde et qui fait que les gens suivent le hockey. Mais ma tâche est d'enlever ça de la tête des joueurs et de réduire les choses à leur plus simple expression au moment où ils jouent leur match.»

Au fond, c'est peut-être à Montréal que le fait que le Canadien soit détrôné par une équipe qu'il semblait avoir larguée pourrait avoir une symbolique plus forte. Dans le camp des Sénateurs - qui viennent à peine de sortir sans heurts de leur deuxième passage à vide de la saison -, on ne s'en souciera qu'à la mi-mars. Les deux équipes croiseront alors le fer trois fois en l'espace de huit jours.