La fameuse semaine de relâche fait pester bien des entraîneurs dans la Ligue nationale, de Mike Babcock à Barry Trotz, en passant par Todd McLellan. Dans le contexte actuel, Michel Therrien ne se plaindra sans doute pas.

Le Canadien a connu une autre soirée de misère, dimanche, et les Bruins n'ont eu aucun mal à s'imposer 4-0, dans le dernier match du Tricolore - et des Bruins - avant une pause de cinq jours au calendrier.

Le sommaire du match

Le Tricolore présente maintenant un dossier de 1-5-1 en février, un mois ponctué par des performances atroces à Philadelphie, à Denver et maintenant à Boston. Et le retour au jeu de Brendan Gallagher n'a pas suffi à éviter ce nouvel échec.

La rencontre se déroulait sous le regard attentif de Joe Sakic, directeur général de l'Avalanche du Colorado, et de deux autres membres de son personnel hockey. Les rumeurs liant le CH et l'Avalanche sont nombreuses, mais on se demande bien ce que Sakic a pu voir de convaincant, s'il épiait un ou des joueurs du CH...

Quand l'arbitre vole la vedette

Les Bruins ont beau s'être éloignés de leur identité d'équipe robuste depuis quelques années, il y a encore des flammèches quand ils affrontent le Canadien. Dès la 58e seconde, Andrew Shaw en est venu aux coups avec Torey Krug. Shaw a visiblement la mémoire longue, puisque c'est ce même Krug qui lui a fait subir une commotion cérébrale lors du dernier Canadien-Bruins, le 12 décembre.

Krug est ressorti ensanglanté du combat, mais le véritable fait saillant a été l'annonce des pénalités par l'arbitre Wes McCauley.

Huit minutes plus tard, Adam McQuaid ouvrait la marque pour les Bostoniens, bien servi par une passe transversale de Peter Cehlarik. Pour ce dernier, c'était un premier point dans la LNH.

Le Tricolore a eu l'occasion de créer l'égalité quand les Bruins lui ont offert un avantage numérique de deux hommes de 97 secondes, mais les hommes de Michel Therrien ont été incapables d'en profiter.

Période à oublier

La première période n'était pas très convaincante pour le Canadien, et la deuxième était carrément gênante.

Ça s'est amorcé par un très mauvais changement au banc, ce qui a permis aux Bruins d'attaquer en surnombre. Le Tricolore s'est vite retrouvé débordé et Nathan Beaulieu a été chassé.

Cet avantage numérique des Bruins a finalement été annulé 31 secondes plus tard par une punition à Patrice Bergeron. Mais dès que la supériorité numérique du CH a commencé, Zdeno Chara a doublé l'avance des siens. Le grand défenseur a profité de la confusion d'Alex Galchenyuk pour s'avancer, avant de servir une tasse de café à Alexander Radulov et de déjouer Carey Price. Le genre de but qu'un défenseur de 39 ans, qui pèse 250 lb, ne devrait jamais marquer.

Dix minutes plus tard, de retour en avantage numérique, les hommes de Bruce Cassidy ont ajouté à leur avance grâce au filet de David Krejci.

La période s'est terminée dans la disgrâce quand Beaulieu a asséné un violent dardage à Chara, tout près de la fourche. Beaulieu a été chassé pour son geste, tandis que le défenseur des Bruins Kevan Miller, colérique, annonçait visiblement sa vengeance.

Frank Vatrano a ajouté le quatrième filet des vainqueurs au dernier tiers, pendant qu'à l'autre bout, Tuukka Rask n'était guère menacé. Les nouvelles combinaisons tentées par Therrien (Byron-Galchenyuk-Radulov et Pacioretty-Danault-Gallagher) n'ont pas donné l'électrochoc espéré. Le Tricolore subit un troisième jeu blanc dans les cinq derniers matchs.

À l'inverse, les Bruins totalisent 34 filets à leurs huit dernières sorties, et présentent une fiche parfaite de trois victoires en trois matchs depuis que Bruce Cassidy a remplacé Claude Julien derrière le banc.

Le Canadien profite maintenant de sa semaine de relâche et reprendra l'action samedi prochain, quand les Jets de Winnipeg seront en visite au Centre Bell.

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Ils ont dit

Max Pacioretty: «C'est facile de trouver des excuses comme le calendrier ou la fatigue, mais tout le monde a les mêmes contraintes. Nous devons élever notre jeu et chacun doit penser à son propre jeu.» 

Brendan Gallagher, qui disputait son premier match depuis le 4 janvier: «Je me suis senti rouillé en première période, des passes qui ne devraient pas être dures à réussir étaient difficiles. Mais après 10 ou 15 minutes, je me sentais mieux. Ce sera un travail graduel.» 

Carey Price: «Je ne sais pas trop comment expliquer ce creux de vague. On dirait que nous avons perdu notre identité. Nous ne sommes pas assez concentrés. Nous faisons des erreurs mentales. En temps normal, nous préconisons un bon échec avant et nous utilisons notre rapidité. Quand ça va bien, on est toujours du bon côté de la rondelle. Dernièrement, c'est l'inverse.» 

Michel Therrien, à propos de la pénalité pour dardage de Nathan Beaulieu: «On doit être plus disciplinés.» 

Le gardien des Bruins Tuukka Rask, à propos de l'avantage numérique de deux hommes du Canadien: «C'était du bon travail en désavantage numérique. Nous avons écoulé plusieurs pénalités ce soir. On a bloqué plusieurs tirs et on les a gardés en périphérie. Le trois-contre-cinq était probablement un moment clé.» 

Tuukka Rask, sur la tenue des Bruins depuis le changement d'entraîneur: «Évidemment, quand on marque plusieurs buts, c'est facile d'être revigorés. Mais tout le monde patine bien. On joue en unités de cinq, on est créatifs et ça rapporte.»