De deux choses l'une. Ou bien le Canadien ressent le poids des huit matchs en 13 jours qu'il dispute présentement. Ou alors les Penguins de Pittsburgh, vainqueurs 4-1 mercredi soir au Centre Bell, forment une bien meilleure équipe.

> Le sommaire du match

On est porté à regarder du côté du calendrier car, après tout, ce sont les employés de soutien des Penguins - les Eric Fehr, Jake Guentzel et autres Olli Maatta - qui sont parvenus à trouver le fond du filet. Mais ça ne ressemblait pas du tout à l'affrontement du début de saison entre les deux équipes que le CH avait remporté 4-0. Ou même au match âprement disputé du 31 décembre à Pittsburgh.

Le Canadien n'a jamais été dans le coup.  

«Notre niveau de compétition n'était pas assez élevé pour nous donner une chance de gagner, a regretté Michel Therrien. Nous n'étions pas concentrés.

«C'est une soirée décevante.»

Le Canadien a offert aux visiteurs une opposition brouillonne, étant souvent coincé dans son territoire par l'échec-avant oppressant des Penguins. Ces derniers, jamais inquiétés, ont pris une avance de trois buts avant que Sven Andrighetto ne réduise l'écart un peu moins de deux minutes avant la fin de la deuxième période.

La structure défensive du CH, que Therrien espérait réparée après qu'elle eut maintenu les Red Wings de Detroit à un seul but lundi, a laissé passablement d'espace aux rapides patineurs des Penguins qui se sont souvent installés en zone offensive. On aimerait en dire autant du CH, mais ça n'a pas été le cas.

Les Penguins ont pris les devants au premier tiers sur un beau but du défenseur Ian Cole qui a attendu que deux de ses attaquants n'envahissent la zone privilégiée en entrée de zone pour tromper Price dans la circulation lourde.

Ils ont ensuite doublé leur avance au deuxième tiers grâce à Eric Fehr qui s'est posté dans l'enclave sans que le défenseur Zach Redmond ne regarde jamais en sa direction.

Difficile en défense, nul en attaque 

Il faut dire que les deuxième et troisième duos du Tricolore ont mangé leur pain noir dans ce match.

En plus d'être blessé deux fois plutôt qu'une en première période, Jeff Petry a laissé Jake Guentzel seul sur le 3e but des Penguins en plus de cafouiller derrière le filet sur celui de Maatta en fin de 3e. Nathan Beaulieu, qui était sur la glace en même temps que lui à ce moment-ci, a cassé son bâton à son retour au banc.

Shea Weber et Alexei Emelin, eux, se sont mesurés à Sidney Crosby tout au long de la soirée et ils ont été en mesure de le réduire au silence. Therrien s'en est souvent remis à eux et ils ont bien répondu.

Mais pendant que Crosby était blanchi de la feuille de pointage, le trio d'Evgeni Malkin marquait deux buts en plus de bourdonner en de nombreuses occasions. Michel Therrien a dû réviser ses plans en cours de rencontre puisque le trio Pacioretty-Galchenyuk-Radulov se faisait manger tout rond par celui de Malkin. Il a donc décidé durant la deuxième période d'envoyer Max Pacioretty avec Phillip Danault et Andrew Shaw, et de placer Paul Byron sur le premier trio. Les résultats n'ont guère été plus convaincants.

En fait, c'est le trio de Tomas Plekanec, Arturri Lehkonen et Sven Andrighetto qui a connu la meilleure soirée. Non seulement le Suisse a marqué un deuxième but en quatre matchs, mais le trio a eu la présence offensive la plus dangereuse du Canadien lorsque trois déviations sur la même séquence ont failli tromper le jeune gardien Matt Murray.

Mais ce dernier, qui n'a pas souvent été mis à l'épreuve par le Canadien, a fermé la porte lorsque nécessaire. Le grand Américain a peut-être accordé sept buts aux Capitals de Washington lundi, mais il n'allait pas être d'une pareille générosité deux matchs de suite.

À l'autre bout, Carey Price devra voir le verre à moitié plein. Il a maintenant accordé quatre buts ou plus dans six de ses neuf derniers départs, mais s'il porte le poids des statistiques, il est loin d'avoir été le pire de son camp.

«Les buts alloués c'est une faute d'équipe, mais pour ma part je dois jouer mieux», a-t-il commenté. 

Est-ce que le manque de séances d'entraînement pourrait aider à expliquer ses récents insuccès?

«On ne peut pas utiliser le peu d'entraînements comme excuse, je dois quand même trouver le moyen d'effectuer les arrêts.»

Cela dit, à un moment donné, il faudra que le Tricolore commence à nettoyer les nombreuses chances de catégorie A qu'il offre à l'adversaire. Et c'est bien espérer un retour en 3e période - la période magique du Canadien cette saison - mais ça ne marchera pas toujours. Et les Penguins n'étaient pas exactement le bon adversaire pour y parvenir, n'ayant jamais perdu cette saison lorsqu'ils ont l'avance après deux périodes.

Ils présentent désormais un dossier de 16-0-0 en pareilles circonstances.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Arturri Lehkonen célèbre le but de Sven Andrighetto.