Alors que le Canadien a franchi le cap de la mi-saison, Carey Price a offert ses pensées, hier midi, sur la façon dont les choses se sont déroulées jusqu'à maintenant.

« Le meilleur mot pour représenter cette première moitié de saison, c'est l'adaptabilité, a-t-il soutenu. On s'est souvent fait donner de mauvaises cartes [en raison des blessures], mais on a trouvé non seulement le moyen d'être compétitifs, mais aussi de gagner des matchs.

« Patch, Shea et le reste du groupe de leaders ont fait du bon travail pour nous faire persévérer, trouver des moyens d'être positifs et d'avoir du plaisir à l'aréna, et de maintenir ça match après match. »

Selon Price, Max Pacioretty est arrivé mieux équipé pour la deuxième année de son capitanat, et le fait qu'il s'est imposé au moment où l'équipe avait le plus besoin de lui en a dit long sur ses habiletés comme sur son leadership.

« Il a gagné beaucoup d'expérience l'an dernier en étant confronté à un scénario aussi difficile. Ça a forgé son caractère, et ça l'a peut-être blindé un peu plus », a dit Carey Price au sujet du capitaine Max Pacioretty.

Quant à Shea Weber, qui l'accompagnera à la fin du mois de janvier au match des Étoiles, Price savait d'emblée qu'il représenterait une force stabilisatrice sur la glace comme en dehors. Il en a lui-même été bénéficiaire.

« Shea est une présence imposante, et ça m'a ôté un certain poids sur les épaules. J'ai pu simplement me concentrer sur le hockey. Je n'ai jamais vraiment été un gars loquace dans le vestiaire, et j'essaie de mener par l'exemple. Il apporte une voix et une tonne d'expérience qui font que lorsqu'il parle, ça ne passe pas dans le vide. »

Mais au milieu d'une saison où le noyau de vétérans a pris les choses en main, Price n'a pas manqué de relever l'apport des nombreux jeunes qui ont vu leurs responsabilités augmenter en raison des blessures.

« Les gars ont du fun cette année et beaucoup d'enthousiasme, a-t-il noté. À mesure que je vieillis, je sens les autres rajeunir autour de moi. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs dans la formation cette année. Ils apportent une perspective fraîche... et des jambes fraîches aussi ! »

Moins dépendant

Cela faisait des années qu'on parlait de l'éternel défi qui se posait au Canadien de ne plus dépendre autant du brio de son gardien. Or, les succès de la première moitié de saison suggèrent une progression en ce sens.

Price a été étincelant par moments, mais il a aussi connu des moments couci-couça. La grosse différence, ç'a été la façon de réagir de l'équipe quand ç'a été le cas.

Price a affiché un taux d'efficacité de ,899 au mois de décembre. C'était la première fois au cours d'un mois où il participait à au moins cinq matchs qu'il évoluait sous la barre de ,900 depuis janvier 2014 (,891). Et comme l'a observé le collègue Arpon Basu, de LNH.com, il présente un taux d'arrêts de ,904 depuis le 5 décembre dernier, soit depuis la perte d'Alex Galchenyuk.

Or, avant d'affronter les Jets de Winnipeg, le Canadien avait pu maintenir une fiche de 8-4-4 en l'absence de son centre numéro un. Même que les hommes de Michel Therrien occupaient le 5e rang de la ligue pour le nombre de buts marqués durant cette période (51 buts en 16 matchs).

On s'est donc éloigné de la trame narrative voulant que sans Carey Price à son mieux, il n'y a point de salut pour le Canadien.

« Je ne peux pas me plaindre. Ç'a été une séquence difficile du point de vue statistique, mais je ne suis pas trop inquiet par rapport à ça », a expliqué Carey Price au sujet de son niveau de jeu actuel.

Le gardien de 29 ans a montré des signes d'impatience récemment et s'est parfois montré bourru. Compte tenu des victoires qu'a pu récolter l'équipe, était-ce de la frustration envers lui-même ?

« J'en attends beaucoup de moi-même, et chaque fois que je me retrouve devant le filet, ce sont mes propres attentes qui prennent le dessus », a-t-il répondu.

Même s'il a dit se sentir en pleine forme physique, Price a évoqué à quelques reprises le calendrier éprouvant de cette année - auquel se greffera dans son cas un autre voyage en Californie à l'occasion du match des Étoiles. Mais il reconnaît du même souffle que toutes les équipes sont soumises aux mêmes contraintes et qu'il revient à chacun de prendre bien soin de soi-même.

Quant à la semaine de repos prévue au calendrier du Canadien à la mi-février, Price ne cache pas qu'elle sera bienvenue.

« Ça fera du bien de se débrancher pour quelques jours... »