C'est de la rare mais surtout coriace visite qui s'amène au Centre Bell ce soir alors que le Wild du Minnesota entend récolter face au Canadien une neuvième victoire consécutive.

La commande sera difficile pour le Tricolore au cours des 24 prochaines heures parce qu'il se mesurera aux deux formations ayant accordé le moins de buts cette saison.

Mais avant de se frotter aux surprenants Blue Jackets de Columbus, il doit en découdre avec le Wild, une équipe dont le système rapide et si efficace en défense ne laisserait pas croire qu'il est mené par Bruce Boudreau. Or, l'ancien coach des Capitals de Washington et des Ducks d'Anaheim n'est plus l'entraîneur-chef d'autrefois axé sur l'offensive. Son attention méticuleuse aux détails l'ont conduit à mettre en place une structure qui convient très bien au Wild, qui n'accorde en moyenne que 1,87 but par match - la plus basse de la Ligue nationale.

Le gardien Devan Dubnyk, qui est brièvement passé dans l'organisation du Canadien en 2014, est le gardien de l'heure dans la LNH, lui qui domine le circuit au chapitre de la moyenne de buts alloués (1,55) et du taux d'efficacité (,948).

«Je ne suis pas sûr si ce sont les deux meilleurs gardiens de la ligue, mais ils s'en approchent, a dit Mikko Koivu en parlant de Dubnyk et de Carey Price. Ce sera un beau défi pour les deux équipes ce soir.»

Cela fait deux ans et demi que Dubnyk a été acquis par le Tricolore dans un échange mineur avec les Predators de Nashville. Acquis à titre de police d'assurance, il avait été cédé immédiatement aux Bulldogs de Hamilton dans la Ligue américaine et n'a jamais disputé de match avec le CH.

C'est fou de voir qu'après avoir connu une relance chez les Coyotes de l'Arizona, Dubnyk est devenu un gardien élite avec le Wild!

«Cette époque me semble très loin maintenant, avoue le gardien de 30 ans. Je me sens bien mieux aujourd'hui. C'est vraiment à Hamilton que j'ai touché le fond du baril. Quand je suis retourné à la maison en fin d'année, je me suis dit qu'il fallait que je pèse sur le bouton "reset". Je devais oublier ce qui s'était passé à Hamilton, puis à Nashville avant tout, et toute la saison à Edmonton...

«Je ne devais pas autant changer mon approche que de laisser ces mauvais souvenirs derrière moi. Pour y arriver, il faut croire en soi-même. Prendre le temps de réfléchir et de passer du temps en famille et avec mes amis m'a permis de réaliser qu'en dépit de ma situation difficile et du fait que j'avais parfois l'impression que c'était la fin du monde, ces gens-là allaient demeurer autour de moi quoiqu'il arrive. Ça m'a aidé à m'enlever de la pression et à mieux me concentrer sur mon travail.»

Eric Staal s'est bien replacé 

Le Wild n'est pas seulement une équipe pingre en défense et mené par un bon gardien; elle est également capable de marquer des buts. C'est d'ailleurs la septième meilleure attaque de la ligue à l'heure actuelle, entre autres grâce à l'arrivée d'Eric Staal.

Le centre de 32 ans avait connu sa pire saison en carrière l'an dernier en ne récoltant que 33 points en 63 matchs avec les Hurricanes de la Caroline avant d'être échangé aux Rangers de New York autour de la date-limite des transactions. Ça n'avait guère mieux été pour lui à Broadway, où Staal avait dû se contenter de six points en 20 rencontres.

Le Canadien a démontré de l'intérêt envers Staal en fin de saison dernière, mais pas suffisamment pour faire des démarches auprès de lui le 1er juillet. C'est le Wild qui semble avoir fait une très bonne affaire en lui ayant offert un contrat de 3 ans d'une valeur annuelle de 3,5 millions.

Peut-être qu'après tout, à l'instar de Dubnyk, Staal avait simplement besoin de faire le ménage et de laisser sa mauvaise saison derrière lui!

«C'est tellement différent de jouer dans un petit marché aux prises avec des restrictions budgétaires qui sont hors de notre contrôle, admet Staal en faisant référence aux Hurricanes, où il a joué pendant 13 ans. Quand tu es le capitaine de cette formation et le joueur le mieux payé, c'est sûr que ça devient usant, c'est la nature humaine. Mais ce n'est pas une excuse: il y a des moments où j'aurais pu jouer mieux que je ne l'ai fait quand j'étais là-bas.

«La réalité des choses, c'est que j'ai eu la chance durant l'été de regarder mes options et de me joindre à une équipe établie qui est de calibre pour les séries éliminatoires. Je me suis bien acclimaté et les 30 premiers matchs ont été très plaisants.»

On n'a pas de misère à le croire: Staal mène le Wild avec 25 points en 31 matchs et produit comme il le faisait à ses belles années. Mais jamais n'a-t-il douté qu'il pouvait retrouver ce rythme.

«En tant que joueur on y croit toujours, dit-il. Je sais quel genre de joueur je suis et ce que je suis capable d'accomplir. Si je profitais de la bonne opportunité, je savais que je serais capable de produire comme je le fait en ce moment. C'est encore tôt dans la saison, il reste plusieurs matchs à jouer, mais je ne m'attends pas à ralentir ma production.»

Photo Jim Mone, AP

Eric Staal mène le Wild avec 25 points en 31 matchs et produit comme il le faisait à ses belles années.