L'été dernier, durant le repêchage, les rumeurs envoyant le défenseur des Ducks d'Anaheim Cam Fowler à Montréal allaient bon train. Hampus Lindholm et Rickard Rakell n'avaient pas encore signé de contrat, Sami Vatanen venait de signer le sien et, à un an du repêchage d'expansion, Fowler était perçu comme l'agneau qui allait être sacrifié.

Or, quelques mois plus tard, l'arrière de 25 ans connaît la meilleure saison de sa carrière, ayant récolté 22 points en 33 matchs (avant le match d'hier), ce qui le place en position de pulvériser son sommet de 40 points obtenu à sa première saison en 2010-2011.

Admettant volontiers que les rumeurs l'ont motivé à redoubler d'ardeur, Fowler a voulu tout faire pour se rendre indispensable. «Je savais que je ne faisais pas tout ce que je pouvais faire offensivement, explique-t-il. J'ai travaillé très fort sur mon tir depuis l'été et sur un ensemble de situations offensives. Je sens que ça a commencé à payer.»

Fowler est arrivé dans la LNH à l'âge de 18 ans, porté par une réputation de défenseur mobile, axé sur l'attaque, et qui aurait très bien pu être choisi parmi les cinq premiers au repêchage. Les Ducks l'ont finalement sélectionné au 12e échelon.

«Ç'a été beaucoup de travail et ça a nécessité l'apport de plusieurs personnes pour que je devienne bon dans les deux sens de la patinoire.»

«Quand j'ai été repêché - et même à mes premières saisons dans la LNH -, je ne comprenais pas ce que ça prenait pour le devenir. J'avais des atouts en matière de tir et de coup de patin, et j'ai peut-être récolté 40 points à ma saison recrue, mais en même temps, mon différentiel était de -25.»

Plus utilisé que jamais

Après deux saisons, son différentiel de -53 était le pire de l'histoire de l'équipe, ex aequo avec celui qu'avait affiché Marty McInnis au tournant des années 2000.

«Nous l'avions ramené du côté gauche, ce qui semblait être une position plus naturelle pour lui que le côté droit, où on l'avait d'abord employé, a noté l'ancien entraîneur-chef des Ducks Bruce Boudreau, lors d'une entrevue avec La Presse plus tôt cette année. Il s'est mis à éclore de cette façon.»

D'une certaine manière, Fowler a accepté de renoncer temporairement à amasser des points afin de faire mûrir son jeu. «J'ai toujours souhaité devenir autre chose qu'un défenseur à caractère offensif, je voulais être le meilleur possible aux deux extrémités de la patinoire. Je n'ai pas fini de travailler en ce sens-là.»

Cette année, Fowler s'est de nouveau repositionné comme défenseur offensif. Et s'il était déjà utilisé comme un défenseur numéro un sous Bruce Boudreau, le nouveau pilote Randy Carlyle - qui l'avait eu sous ses ordres à ses débuts - lui fait confiance à hauteur de 24 min 15 s par match. C'est un sommet en carrière pour l'Américain.

Le premier domino?

Pour le moment, la solution salariale des Ducks jongle avec le fait que Simon Després a été placé sur la liste des blessés à long terme. Mais avec Lindholm et Vatanen qui ont signé des contrats à long terme et le vétéran Kevin Bieksa qui possède une clause de non-échange, ils sont toujours en position de perdre Fowler au repêchage d'expansion si rien ne change d'ici là.

En dépit de ses succès cette année, Fowler demeure aux yeux de certains hommes de hockey le premier domino qui pourrait tomber entre le début du mois de janvier et la date limite des transactions.

«Nous comprenons la situation dans laquelle nous sommes, convient le principal intéressé, à qui il restera une autre saison à 4 millions à son contrat. Notre fenêtre pour être compétitifs se rapetisse un peu plus chaque année et le temps est venu pour nous de gagner. Ce n'est pas quelque chose dont on discute entre nous, mais on sait que ce ne serait pas surprenant qu'il y ait des changements dans un proche avenir.»

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Un nouveau plateau pour Cogliano

L'attaquant des Ducks d'Anaheim Andrew Cogliano a disputé un 738e match consécutif, hier, ce qui lui a permis de dépasser Jay Bouwmeester avec la cinquième séquence la plus longue du genre dans l'histoire de la LNH. Il s'agit désormais de la plus longue séquence dans la ligue en 23 ans, soit depuis que Steve Larmer participé à un 884e match de suite avec les Blackhawks de Chicago en 1993. On rappelle que c'est l'ancien du Tricolore Doug Jarvis qui détient le record de tous les temps, avec la bagatelle de 964 matchs de suite!