Il y a eu des moments, la saison dernière, où Michael McCarron s'est demandé ce qu'il faisait là. Lui, dans la Ligue nationale de hockey, à 20 ans? Ça lui paraissait faux, impossible. Ça lui paraissait peut-être aussi un peu trop gros.

C'est d'ailleurs la plus grande différence entre ce Michael McCarron-là et celui, plus vieux d'un an, qui va disputer son troisième match de la saison avec le Canadien, ce soir au Centre Bell, lors de la visite des Ducks d'Anaheim.

Celui-ci n'est plus intimidé. Il ne trouve plus que c'est trop gros.

«Je joue avec beaucoup plus de confiance maintenant, a-t-il admis hier à Brossard, au terme de l'entraînement du matin. La saison dernière, pendant les matchs, j'avais l'habitude de regarder dans les gradins, d'admirer à quel point les arénas étaient immenses, j'avais l'habitude de noter quels étaient les joueurs de l'autre équipe. Je ne pouvais pas croire que j'affrontais des gars avec qui je jouais dans mes jeux vidéo! J'étais impressionné par tout ça. Je me souviens en particulier de mon premier match [à Dallas]... Il y avait Tyler Seguin et Jamie Benn de l'autre côté, et je me disais: ce n'est pas réel, qu'est-ce qui se passe? Je ne suis pas à la bonne place...»

McCarron trouve le moyen d'en rire aujourd'hui, mais il y a un an, il était pas mal moins détendu. «C'était magnifique la saison dernière, mais j'ai un travail à faire... Je suis heureux d'avoir pu vivre cette première saison et heureux aussi que ce soit terminé, parce que je peux maintenant me concentrer sur mon jeu.»

L'attaquant du Michigan garde la tête froide. Il vient à peine de revenir de la Ligue américaine, et sa place, il la doit avant tout aux circonstances, aux blessures d'Alex Galchenyuk et de David Desharnais, qui ont mené à son rappel. Mais déjà, avec un point en deux matchs, avec un style intense et agressif autour du filet ennemi, il est en train de prouver qu'il n'est plus le même.

Qu'il n'est plus impressionné d'être parmi les grands.

«Le déclic s'est produit lors du calendrier préparatoire, je dirais. J'ai fini par réaliser lors de ces matchs-là que je suis capable de jouer dans cette ligue. J'ai eu un bon camp d'entraînement, et ça m'a donné confiance. La saison dernière, j'étais toujours un pas derrière les autres. Ce n'est plus comme ça maintenant.»

Michel Therrien a admis hier que McCarron avait «bien fait» lors de ses deux matchs jusqu'ici, lui qui était, à l'entraînement d'hier, le centre du quatrième trio. «Il protège bien la rondelle et il est souvent en bonne position», a noté l'entraîneur.

McCarron, lui, sent qu'il gagne la confiance de ses patrons.

«Je suis ici pour faire de mon mieux et pour saisir les occasions qu'on m'offre, a-t-il ajouté. Jouer en avantage numérique, ça fait partie des différentes situations de jeu qu'on m'offre, et je dois en profiter. J'ai bien fait à mes deux premiers matchs, j'ai joué avec énergie et j'étais autour de la rondelle.»

Plus confiant, donc, mais le premier choix du Canadien au repêchage de 2013 n'est pas dupe. Il sait très bien que la vitesse, encore la vitesse, demeure un aspect du jeu qui ne lui vient pas si facilement, et il sait aussi ceci: s'il veut avoir une belle et longue carrière dans cette ligue, c'est sur cet aspect de son jeu qu'il va devoir travailler.

«Ce sera toujours comme ça, reconnaît-il sans hésiter. Mais je suis capable de suivre, et ça va seulement aller en s'améliorant. Si on regarde un joueur comme Chris Kreider, qui est un gars costaud, mais qui est aussi un joueur très puissant... eh bien, je suis sûr qu'il n'était pas aussi puissant il y a cinq ou six ans. Il a dû y travailler. C'est ce que je vais faire moi aussi.»

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Danault, premier centre

Phillip Danault doit se pincer pour y croire, mais c'est bel et bien vrai: avec les blessures dans le camp montréalais, le voici premier centre du club. «C'est une belle occasion, a-t-il dit hier. Je me retrouve maintenant avec deux très bons joueurs [Max Pacioretty et Alexander Radulov], qui me permettent d'avoir beaucoup de place sur la glace. Je les complète en fonçant au filet et en leur donnant de l'espace. C'est un honneur de pouvoir jouer avec ces deux-là.»

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Markov, au jour le jour


Blessé lors du match de samedi à Washington, le défenseur Andrei Markov n'était pas de l'entraînement d'hier à Brossard, et Michel Therrien n'a pu confirmer sa présence au match de ce soir au Centre Bell, contre les Ducks d'Anaheim. En son absence, c'est Mark Barberio qui a eu une promotion sur le deuxième duo défensif du club, en compagnie de Jeff Petry. Nathan Beaulieu, lui, est resté sur le troisième duo...

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Price ce soir

Sans surprise, Michel Therrien a confirmé que Carey Price allait obtenir un 24e départ ce soir devant le filet. L'entraîneur montréalais n'a toutefois pas voulu dévoiler son jeu pour le reste de la semaine à ce chapitre. Rappelons que le Canadien va disputer deux matchs en deux soirs, jeudi et vendredi: face au Wild jeudi soir au Centre Bell, puis à Columbus contre les Blue Jackets le lendemain.